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L'installation grimpante des écrans dans nos vies conduit inexorablement à l'émergence du "crétin digital". Mais, comme le démontrent de nombreuses études scientifiques, la lecture en est un antidote majeur. De l'influence positive sur le langage, la culture générale, la créativité, l'attention, les capacités de rédaction, d'expression orale, la compréhension de soi-même et des autres, l'empathie, avec un impact considérable sur la réussite scolaire et professionnelle… : aucun autre loisir n'offre un éventail de bienfaits aussi large.
Michel Desmurget retrace l'impact monumental de la lecture sur les trois piliers de la construction d'un enfant (aptitudes intellectuelles, compétences émotionnelles, habiletés sociales) et souligne le rôle essentiel du milieu familial pour susciter et entretenir le goût de la lecture.
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Aujourd'hui, souvent, quand on parle de guerre, on pense à une lutte armée entre deux États, ou en tout cas entre deux groupes, suivant certains codes. Mais à quand remonte ce type de conflits ? En retrouve-t-on par exemple dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs de la Préhistoire ? Et d'ailleurs, est-ce que des actes de violence dans ces sociétés reviennent toujours à faire la guerre ?
Pour avoir des éléments de réponse, l'anthropologie peut aider, notamment grâce aux multiples études ayant été menées sur des sociétés de chasseurs-cueilleurs plus actuelles. Mais alors, comment ça marche ?
- 0'00'00 : Introduction
- 0'01'29 : Le parcours de Christophe Darmangeat
- 0'03'48 : La guerre, définition
- 0'08'20 : Définition de "civilisation" et son rapport avec la guerre
- 0'15'19 : Chasseurs-cueilleurs, définition
- 0'20'40 : Les catégories et sous-catégories de chasseurs-cueilleurs
- 0'25'12 : La guerre chez les chasseurs-cueilleurs
- 0'52'31 : Des rituels dans la guerre ?
- 0'55'48 : De la consanguinité chez les chasseurs-cueilleurs ?
- 0'58'37 : Des exemples de populations de chasseurs-cueilleurs
- 1'07'15 : Le travail de Christophe Darmangeat avec les archéologues
- 1'33'43 : Les raisonnements douteux sur la "nature humaine"
- 1'43'35 : Ethnologie et anthropologie
- 1'48'51 : Références
- 1'54'21 : Conclusion


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Nous connaissons tous plus ou moins les mythes grecs, à commencer par l'Iliade et l'Odyssée d'Homère, les douze travaux d'Hercule, la mythologie de l'Olympe. Leurs représentations dans notre société ne manquent pas, tels les contes, les histoires, peintures, les films. C'est un imaginaire qui nous est familier.
Ce qu'on ignore cependant, c'est que bon nombre de ces histoires se retrouve dans les récits d'autres civilisations, et ce, à différentes époques. Si vous êtes persuadés que ce sont les Grecs qui ont la paternité du récit du Cyclope Polyphème et d'Ulysse, alors les travaux de Julien d'Huy sont faits pour vous. Quant à ceux qui en doute, ils découvriront pourquoi leur intuition était la bonne.
L'origine de nos mythes serait en effet issue de notre très lointain passé, ce qui explique pourquoi plusieurs mythes dont les histoires se ressemblent proviennent pourtant de zones géographiques très éloignées. Julien d'Huy nous explique sa méthode d'analyse qui lui permet d'étudier la parenté de ces récits fondateurs.


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La "gigantomakhia peri tês ousias" ("gigantomachie autour de l'étantité", Sophiste, 246a), que met en scène le Sophiste entre les fils de la Terre et les amis des Formes, constitue moins une antinomie qu'une dialectique où chacun des termes est appelé à régler son rapport à l'être et au non-être, à l'âme et au corps, à la part visible et invisible du monde en fonction des positions de l'autre terme.
Cette dialectique est appelée à un grand avenir et traversera toute l'histoire de la philosophie jusqu'à nos jours, selon des modalités à chaque fois renouvelées, mais qui toutes renvoient aux questions initiées par les dialogues de Platon.
C'est à ce travail de la dialectique, à sa richesse problématiques, à sa fécondité intellectuelle, mais aussi à ses apories, à ses tours de passe-passe, voire à ses mystifications que Pierre Caye consacre cette conférence en revenant particluièrement sur les thèses de Proculs.


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La prolifération des images a pris des proportions si extravagantes que le monde est devenu, pour ainsi dire, un mur d'images qui capte notre regard et l'obnubile. Ce règne des images, qui a pour corollaire le désintérêt à l'égard du monde tel qu'il nous est donné, est aux antipodes de l'enseignement biblique. Le déluge d'images qui s'abat aujourd'hui sur nous n'a plus rien de chrétien.
Pourtant, pareil déluge n'aurait pu advenir sans le statut accordé par le christianisme à l'image. Conjoncture étrange, dont seule une enquête généalogique est à même de révéler les tenants et les aboutissants.
Le propos d'Olivier Rey est, en mettant au jour certains fils enterrés, de comprendre comment a pu s'effectuer le passage entre l'image chrétienne et le raz-de-marée imagier contemporain.
Émission du "Libre Journal de Midi", animé par Aude de Kerros.


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En 1978, René Girard publiait Des choses cachées depuis la fondation du monde. Un livre dans lequel, six ans après l'avoir exposée dans La Violence et le sacré, il approfondissait sa théorie selon laquelle toute société humaine repose sur une violence qu'engendre la mimèsis d'appropriation, le désir mimétique de posséder ce que l'autre possède.
L'occasion pour l'anthropologue de détailler son interprétation du mythe d'Œdipe, sa théorie du mimétisme, une analyse de la bible avec des références à l'Apocalypse ou encore à la Passion du Christ. René Girard analyse les processus de sacrifice, de désignation du bouc émissaire sur lesquels se seraient fondées toutes les religions primitives. Enfin, il revient sur la relation avec la psychiatrie, les liens avec Freud et l'énorme apport de la littérature à son corpus théorique à travers les œuvres de Cervantès, Stendhal, Flaubert, Dostoïevski, Proust mais aussi celles de James Joyce et Virginia Woolf.
Émission "Chemins de la connaissance", animée par Roland Auguet.


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On connaît bien cette idée que l'on trouve développée à l'infini, qu'elle soit agréée ou contestée : une spécificité politique française voudrait que notre peuple, au rebours des démocraties européennes voisines, aspire toujours à être gouverné par une personnalité qui centraliserait tous les pouvoirs - quitte à ce que, de temps en temps, on lui coupe la tête, symboliquement ou concrètement.
Le style "jupitérien" d'Emmanuel Macron, tel que revendiqué naguère par lui-même, a pu paraître signifier cela, non sans la réplique des gilets jaunes : ceux-là signifiant l'absence de cette ductilité des émotions et des aspirations collectives que les corps intermédiaires permettent ailleurs plus aisément.
C'est en compagnie de l'historien Joël Cornette que nous tentons de comprendre comment s'est constitué l'absolutisme royal en France aux XVIe et surtout XVIIe siècles, afin d'y rechercher de possibles éléments fondateurs de notre modernité. Il ne s'agit pas de forcer le trait, tant les différences sont patentes, dans tous les ordres, d'une époque à l'autre. Mais de débusquer d'éventuelles continuités jusqu'aujourd’hui.
Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.


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Historien spécialiste de l'époque moderne, Sanjay Subrahmanyam développe une approche qui interroge les logiques impériales à travers les circulations transrégionales et déconstruit les grands récits civilisationnels et leurs usages politiques.
Dans une perspective d'histoire longue et connectée, il explicite la construction des récits civilisationnels et impériaux, soulignant les contradictions inhérentes à leurs mobilisations contemporaines alors que ces récits ont souvent pour effet de produire des logiques de repli identitaire qui, parfois, redéfinissent les rapports de force internationaux.


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Les tréfonds d'internet regorgent de trésors et d'étrangetés. Ils ont leurs propres codes, leurs propres cultures et même leurs propres mythes. Vidéos virales, détournements incontrôlables et horreur digitale : Pacôme Thiellement et Benjamin Patinaud -alias Bolchegeek- nous proposent de plonger dans les abysses du web depuis leur canapé pour en explorer les nouveaux usages et les nouvelles mythologies qui en émergent.


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Le pétrole est au premier rang des énergies pour lesquelles les puissances se livrent des combats acharnés. Parallèlement, l'hypothèse sur l'origine fossile du pétrole est hégémonique aujourd'hui dans l'Occident collectif. Elle sert au mieux les intérêts du nouvel ordre mondial. Pourtant, elle a été contestée par des scientifiques de renom en Russie et aux Etats-Unis.
Jérôme Halzan, docteur en physique, auteur de Mythes et réalités de la science, nous présente une synthèse claire et décapante sur ce sujet brûlant.
Émission "Pourquoi tant de haine ?", animée par Paul Verbeke.


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La pensée de Max Stirner repose essentiellement sur un seul livre, L'Unique et sa propriété (1845), où il démontre que l'homme est unique et qu'il se doit de considérer tout comme sa propriété. Parvenir à la libre conscience de soi, c'est se faire valoir à n'importe quel prix, même au prix du crime ; c'est faire appel aux virtualités créatrices du Moi, c'est permettre au Moi d'édifier un univers où l'homme rencontre les autres dans une totale indépendance.
A l'origine de l'anarchisme individuel, Max Stirner annonce le surhomme nietzschéen et la revalorisation de la personne humaine tentée par l'existentialisme. Une pensée passionnante à redécouvrir.
Émission "Une vie, une œuvre", produite par Jean Daive et Claude Giovannetti.




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Le néolibéralisme est souvent perçu comme une idéologie monolithique, mais son histoire révèle une réalité bien plus complexe. À travers les figures de Hayek, Friedman, Röpke ou encore Walter Lippmann, Thibaut Gress explore les origines du néolibéralisme et son lien ambigu avec le mondialisme.
En analysant des événements clés comme le colloque Lippmann (1938), la création de la société du Mont Pèlerin (1947) et les accords de Bretton Woods, on découvre que le néolibéralisme n'est pas une doctrine unifiée, mais une nébuleuse d'idées souvent contradictoires.
Une plongée dans l'histoire économique et intellectuelle du XXe siècle pour comprendre les malentendus contemporains.
- 0'00'00 : Néolibéralisme et mondialisme, deux notions à clarifier
- 0'07'42 : Les auteurs clés du néolibéralisme (Hayek, Friedman, Röpke et les autres)
- 0'18'55 : Le colloque Lippmann (1938), un tournant dans la pensée libérale
- 0'38'10 : Les désaccords fondateurs (laisser-faire, monopoles et rôle de l'État)
- 0'53'20 : La société du Mont Pèlerin (1947), une tentative de clarification doctrinale
- 1'03'15 : Bretton Woods, GATT, OCDE : qui a vraiment construit le mondialisme ?
- 1'15'00 : Le néolibéralisme est-il compatible avec le mondialisme actuel ?