Considéré comme l’intellectuel qui a inspiré toute la pensée réactionnaire, Louis de Bonald est réputé comme un penseur rétrograde et moralisateur. Né en 1754 et mort en 1840, on le dissocie rarement de son contemporain Joseph de Maistre (1753-1821). Louis de Bonald n'est pas seulement philosophe. Maire de Millau à l'aube de la Révolution, il suit une carrière politique active durant toute la première moitié du XIXe siècle et expose son analyse du monde qui va dans de nombreux journaux.
Était-il vraiment le nostalgique que l'on décrit ? De quelle monarchie souhaite-t-il le rétablissement ? Sa pensée est-elle plus philosophique qu'idéologique ? Comment le moraliste conjugue-t-il ses idéaux philosophiques et sa carrière politique ?
Émission "Grands entretiens", animée par Mari-Gwenn Carichon.
Le meurtre par Louis Althusser de sa femme Hélène Rytman le 16 novembre 1980 a-t-il marqué la fin d'une époque, symbole macabre ou conséquence ultime de l'anti-humanisme et du refus de la subjectivité, contradiction criante avec l'exemplarité qui devrait être celle de l'intellectuel communiste ? Mais a-t-il seulement été un événement, puisque Althusser, en pleine crise de confusion mentale, n'y était pas ?
Eric Marty revient sur une absence de procès qui a fourni la matière d'une œuvre, L'avenir dure longtemps, et nous raconte l'histoire d'un non-lieu qui n'en a peut-être pas fini de durer.
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.
"La psychanalyse doit se tenir à l’écart de la politique." Cette ligne de conduite, hâtivement attribuée à Freud, a autorisé tous les revirements jusqu'aux plus récents qui voient la psychanalyse régulièrement convoquée au chevet des pires positions réactionnaires (contre le féminisme, l'antiracisme, les mouvements sociaux…). C’est aussi une façon commode d'enterrer tout un pan de l'histoire de la discipline, et avec lui son legs révolutionnaire.
Avec Florent Gabarron-Garcia, on voit Freud accueillir avec enthousiasme la révolution de 1917 et encourager Vera Schmidt dans ses efforts pour acclimater la psychanalyse dans la Russie bolchévique ; Wilhelm Reich combattre en Autriche puis en Allemagne la prétendue neutralité politique de la discipline ; on suit la trajectoire de François Tosquelles de la guerre d'Espagne à l'hôpital de Saint-Alban, celle de Jean Oury de Saint-Alban à la clinique de La Borde ; on découvre le renouveau d'une psychanalyse révolutionnaire dans l'Allemagne des années 1960 avec le SPK (Collectif de patients socialistes) dont le programme était de Faire de la maladie une arme.
Un héritage précieux qui doit être ranimé pour remettre enfin la psychanalyse au cœur des luttes d'émancipation.
Schopenhauer jugeait les femmes infantiles et superficielles. Mais leurs déficiences mêmes, dans un retournement dont elles n'ont pas conscience et dont elles ne pourraient s'enorgueillir, se révèlent parfois indispensables, aux hommes ou à l'espèce dont elles ont la charge d'assurer la continuité.
C'est pourquoi, nous dit-il : "La morale secrète, inavouée et même inconsciente, mais innée des femmes, est celle-ci : "Nous sommes fondées en droit à tromper ceux qui s'imaginent quils peuvent, en pourvoyant économiquement à notre subsistance, confisquer à leur profit les droits de l'espèce. C'est à nous qu'ont été confiés […] la création de la génération future" […] dans le fond le plus obscur de leur cœur, elles sentent vaguement qu'en trahissant leurs devoirs envers l'individu, elles le remplissent d'autant mieux envers l'espèce qui a des droits infiniment supérieurs."
Mais leur subsistance et leur rang reposent pourtant bien sur la qualité de l'homme auquel elles ont su plaire et cette dépendance, cette fragilité ont généré chez elles un esprit de corps – alors qu'elles sont naturellement ennemies – qui les fait parler de respect et d'honneur, alors qu'il ne s'agit, selon l'auteur, que de contraindre l'homme à la monogamie et à la capitulation par le mariage.
Félix Niesche, préfacier de l'Essai sur les femmes de Schopenhauer, utilise cette oeuvre pour mettre en lumière les principaux aspects du féminisme : son origine, ses causes et son chemin dans l'histoire.
Érudition et drôlerie au programme !
Émission "Pourquoi tant de haine ?", animée par Lounès Darbois.
Si la transition de genre a toujours existé chez les adultes, l’irruption du phénomène de dysphorie de genre chez les enfants et les adolescents appelle à une extrême vigilance. Comment admettre, en effet, qu'un mineur, qui n'est pas assez mature pour voter ou avoir des relations sexuelles, puisse consentir à des traitements qui supprimeront sa fertilité et modifieront son corps de manière irréversible ?
Quelles sont les conséquences médicales des hormones, et quelles en sont les conséquences psychologiques et psychiatriques ? Pourquoi une prise en charge totale des traitements et opérations alors que l'OMS déclare que la dysphorie de genre n'est plus classée parmi les maladies ? Pourquoi la détransition reste-t-il un phénomène tabou ? Comment le transgenrisme est-il entré dans le débat politique ?
Autant de questions et de réponses pour éclairer les risques et les dérives de la transition de genre chez les mineurs.
Jean Madiran (1920-2013), dont nous avons commémoré en 2023 le dixième anniversaire de la disparition, était certes un journaliste de combat, fondateur du quotidien Présent en 1981, mais également un intellectuel marqué par l'enseignement de Charles Maurras et de saint Thomas d'Aquin, autant soucieux de la cité terrestre que de la Cité de Dieu.
Loin de l’image souvent caricaturale qui est faite de lui, Yves Chiron et Philippe Mexence nous montrent un homme ouvert, ami d'André Frossard et d'Etienne Gilson, lecteur de Péguy et de Chesterton, et lui-même écrivain de talent.
Émission "Les idées à l'endroit", animée par Rémi Soulié.
Dans ce grand entretien, Pierre-Yves Rougeyron revient sur l'actualité politique du mois de février de l'année 2024.
Une analyse où les actualités nationale et internationale sont passées au crible de l'intérêt français souverain.
Nécro-actualités
- 0'01'22 : Norman Palma
- 0'15'50 : Robert Badinter
Actualités du Cercle Aristote
- 0'46'27 : Actualités du Cercle
Actualités nationales
- 1'00'14 : Gabriel Attal, couper l'herbe sous le pied du RN ?
- 1'10'59 : La Bruno le Maire du mois
- 1'48'16 : Mayotte
Actualités internationales
- 1'54'40 : L'arme nucléaire française pour l'Allemagne ?
- 1'59'00 : Pas de liste souverainiste unitaire aux européennes
- 2'12'23 : Elections aux Etats-Unis et potentielle guerre civile
- 2'34'11 : Interview de Vladimir Poutine par Tucker Carlson
- 2'41'17 : Conflits au Proche-Orient
- 2'54'08 : Chine, Inde, Japon
Neurologue et disciple de Sigmund Freud, Sándor Ferenczi, né en 1873 en Hongrie dans une famille juive d'origine polonaise, fut longtemps considéré comme l' "enfant terrible" de la psychanalyse.
Thérapeute visionnaire, auteur de Thalassa et d'un extraordinaire Journal clinique, il fut un précurseur des réflexions les plus contemporaines sur les maltraitances enfantines et les nouvelles voies de la thérapie.
Benoît Peeters jette une lumière nouvelle sur la vie et les combats de ce favori de Freud, qui n'hésita pas à s'opposer au maître.
Publié 10 ans après Comprendre l'empire, Comprendre l'époque n'est pas un livre comme les autres. C'est une odyssée conceptuelle qui remonte au racine grecques de la raison et de l'égalité. Une longue épopée qui aboutie à travers une mathématisation du monde, à un dévoiement de l'égalité pour la mettre au service de l'inégalité.
Un entretien mené par Rachid Achachi.
1492 a subjugué le monde. On retient de l'aventure de Christophe Colomb sa "découverte" d'un continent providentiel, révélant à la fois les merveilles sans fin de la terre et la capacité inédite des hommes à s'affranchir des frontières et des entraves. Mais l'invention de l'Amérique fut plus qu'un récit : elle consacra un nouveau rapport à la nature et aux hommes qui vit alors capital et race s'unir irrémédiablement.
Sylvie Laurent raconte ainsi la longue histoire de ce qu'on nomme aujourd'hui le "capitalisme racial", créature à deux têtes qui fut décrite et combattue de longue date par des marxistes hétérodoxes anticolonialistes, de Rosa Luxemburg à W. E. B. Du Bois, des Antilles aux terres amérindiennes. À l'aune de leur pensée et des humanités environnementales et alors qu'il est convenu d'opposer luttes de classe et revendications raciales, elle exhume la tradition intellectuelle riche et méconnue du dépassement de ce clivage.
On redécouvre alors que, tant le personnage de Robinson Crusoé que Voltaire, Adam Smith et Tocqueville, ont forgé ce capitalisme historique arrimé à la domination raciale. Les États-Unis, leur horizon, sont également dévoilés : bien loin de la terre disponible à l'infini et des libertés du marché, ils sont en réalité l'empire du capitalisme racial.
Il était temps que Karl Marx et Martin Luther King se retrouvent enfin.
Un peu partout dans le monde, les démocraties sont attaquées par le populisme nationaliste. Point commun de toutes ces situations : des émotions travaillent la vie politique.
Décryptage de ce phénomène avec la sociologue Eva Illouz, auteur du récent Les émotions contre la démocratie (Premier Parallèle).
Émission "Le Grand Face-à-face", animée par Ali Baddou, avec Natacha Polony et Gilles Finchelstein.
Philosophe sans système à l'influence protéiforme, Nietzsche a souvent été accusé d'avoir vu sa pensée être utilisée par les allemands pour nourrir leur impérialisme. On sait moins qu'il fut reçu et commenté dans le corpus du nationalisme français tant chez les élèves de Maurras et de Barrès que chez les renégats comme Drieu la Rochelle.
Pas ses travaux, Julien Dupré comble un vide historiographique et ouvre la voie à de nouvelles recherches pour comprendre le nationalisme français.