Sociologue et marxiste, Alain Bihr a principalement travaillé sur la justice sociale, les inégalités au sens large, l'extrême droite et le capitalisme.
De 2018 à 2019, il publie Le Premier âge du capitalisme en 3 tomes, une œuvre titanesque de près de 3'300 pages, qui détaille l'histoire des origines du capitalisme.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'02'36 : Éléments décisifs chez Marx sur les origines du capitalisme
- 0'32'04 : Tome 1 : L'expansion européenne
- 0'45'08 : Tome 2 : La marche de l'Europe occidentale vers le capitalisme
- 0'59'11 : Tome 3 : Un premier monde capitaliste
- 1'11'20 : Comment lire cet ouvrage monstrueux ?
C'est à l'occasion de la sortie de La défaite de l'Occident (Gallimard, 2024) qu'Emmanuel Todd, anthropologue, démographe et historien, nous alèrte sur le nouveau stade critique que nous avons atteint : après la religion zombie, la religion zéro règne partout, et plonge l'Occident devenu consommateur et parasitaire dans un nihilisme total, qui le pousse à poursuivre des actions absurdes et autodestructrices.
Dans quelle dynamique sommes-nous embarqués et pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Comment doit-on comprendre les agissements des autres pôles de puissance sur la planète ?
Fque nous lui avons demandé d’évoquer la politique du gouvernement Meloni vis-à-vis de l’Union européenne.
A ses débuts, Giorgia Meloni a promis d'engager une épreuve de force avec Bruxelles et surtout avec la Banque centrale européenne. La dirigeante d'extrême droite s'est opposée à la révision du Mécanisme européen de stabilité, en espérant contraindre ses partenaires à adoucir le Pacte de stabilité qui est en préparation.
Frédéric Farah, fin connaisseur de l'Italie, explique pourquoi et comment le gouvernement Meloni a perdu son pari, révélant sa véritable nature : sa soumission à l'orthodoxie néolibérale et sa politique anti-sociale qui font de Giorgia Meloni une thatchérienne d'extrême droite.
Questions:
- 0'53'27 : Pari perdu sur l'immigration
- 1'03'29 : Un "thatcherisme de gauche" ?
- 1'06'53 : Quid des mouvements comme le M5S ou le PRC ?
- 1'11'01 : Mémoire italienne des memorandums en Grèce
- 1'16'40 : Acronymes obscurs et cas concret des politiques de l'UE.
- 1'20'36 : Rôle de S. Mattarella
- 1'27'20 : Possibilité en Italie d'une crise à la "Gilets Jaunes" ?
- 1'29'47 : Séparation de l'Italie entre Nord et Sud
1492 a subjugué le monde. On retient de l'aventure de Christophe Colomb sa "découverte" d'un continent providentiel, révélant à la fois les merveilles sans fin de la terre et la capacité inédite des hommes à s'affranchir des frontières et des entraves. Mais l'invention de l'Amérique fut plus qu'un récit : elle consacra un nouveau rapport à la nature et aux hommes qui vit alors capital et race s'unir irrémédiablement.
Sylvie Laurent raconte ainsi la longue histoire de ce qu'on nomme aujourd'hui le "capitalisme racial", créature à deux têtes qui fut décrite et combattue de longue date par des marxistes hétérodoxes anticolonialistes, de Rosa Luxemburg à W. E. B. Du Bois, des Antilles aux terres amérindiennes. À l'aune de leur pensée et des humanités environnementales et alors qu'il est convenu d'opposer luttes de classe et revendications raciales, elle exhume la tradition intellectuelle riche et méconnue du dépassement de ce clivage.
On redécouvre alors que, tant le personnage de Robinson Crusoé que Voltaire, Adam Smith et Tocqueville, ont forgé ce capitalisme historique arrimé à la domination raciale. Les États-Unis, leur horizon, sont également dévoilés : bien loin de la terre disponible à l'infini et des libertés du marché, ils sont en réalité l'empire du capitalisme racial.
Il était temps que Karl Marx et Martin Luther King se retrouvent enfin.
"En ce monde rien n'est certain hormis la mort et l'impôt", disait Benjamin Franklin, l'un des pères de l'indépendance américaine !
Qu'ils soient directs ou indirects, sur la fortune ou le revenu, sur le sel, sur les fenêtres, sur les barbes... les impôts rythment nos vies. Parce qu'ils conditionnent les services que l'État doit aux citoyens, parce que le consentement ou non des citoyens à les payer détermine le calme ou la violence de la vie politique, parce que le poids des taxes est à l'origine des révolutions, les impôts symbolisent le rapport entre l'État et les citoyens.
C'est sous ce prisme que l'historien Éric Anceau analyse notre histoire dans Histoire mondiale des impôts - De l'Antiquité à nos jours (éditions Passés/Composés, 2023), dont il est le co-auteur avec Jean-Luc Bordron.
Émission "Les Racines du présent", animée par Frédéric Mounier.
Le crime organisé est-il maintenant indissociable des cercles du pouvoir que l'on croit être démocratiquement élus ? La question n'est pas posée par un complotiste en quête de manchettes mais par un commissaire principal de la police française, chargé pendant des décennies de la lutte au terrorisme, Jean-François Gayraud.
Son livre le plus récent La mafia et la Maison-Blanche (Éditions Plon), est le fruit d'un patient travail de recherche dans lequel il raconte la face sombre de l'histoire officielle de la présidence américaine au cours des cent dernières années. Une version des choses qui ne peut que déciller les yeux à ceux qui refusent de contempler le réel.
Il pose aussi, silencieusement, une autre question troublante : si le crime organisé gangrène le pouvoir politique de la plus grande démocratie du monde, sommes-nous, dans nos pays, à l'abri de pareilles manipulations ?
Un podcast animé par Stéphan Bureau.
Docteur en Sciences économiques, Maxime Izoulet cherche ici à démontrer que l'invention de la comptabilité en partie double, à la fin du Moyen Age en Italie, est à l'origine des systèmes monétaires actuels.
Apparue comme une invention de marchands, la comptabilité est rapidement devenue une technique de marchands-banquiers, puis de banquiers tout court, avant que les Etats, dès la Renaissance, l'utilisent à leur profit pour mieux gérer leur monnaie, leur dette publique et leurs guerres. Dès lors, une compétition entre Etats aux proportions de plus en plus immenses va peu à peu permettre la maîtrise de cet instrument de puissance économique.
De la Florence des Médicis, en passant par les Républiques de Venise ou de Gênes, des Provinces-Unies en révolte contre l'Empire mondial de l'Espagne à la lutte financière et militaire de deux siècles entre la France et l'Angleterre, jusqu'à l'émergence des Etats-Unis et à la financiarisation actuelle, il retrace l'histoire du capitalisme et de la monnaie à la lumière de cette technique comptable.
Ce voyage historique de huit siècles permet de mieux comprendre la crise actuelle du capitalisme et de la finance, et de fournir des outils de compréhension réalistes pour y faire face.
La réalisation du marxisme au XXe siècle s'est révélée si catastrophique qu'on ne voit pas ce qui pourrait rester des idées du grand philosophe. Le marxisme orthodoxe, celui qui servit de doctrine aux partis socialistes, aux partis communistes et aux divers groupes issus du trotskisme, ce marxisme-là est mort et bien mort. Et les opérations de "reconstruction", "refondation" et "réhabilitation" sont vouées à l’échec.
Il reste cependant un bon usage de Marx qui fournit des outils pour comprendre notre temps : comprendre l'échec du marxisme et du communisme à l'aide de ses propres outils théoriques. En effet, l'évolution du mode de production capitaliste est bien conforme aux grandes tendances analysées par Marx. Nous ne vivons pas une époque d'excès du capital financier, comme on le lit un peu partout, mais plutôt une époque de pleine réalisation de tout ce que le capital contenait en germe.
Enfin, face à la course folle du capital, il faut penser les moyens de sauver le monde, de sauver un monde vivable, un monde humain pour tous les hommes que porte cette planète. Et là encore, on trouve de bonnes pistes chez Marx.
Une conférence qui s'est tenue à la Maison Hirondelle.