Quels sont les liens que la gauche radicale entretient avec Carl Schmitt ? Des concepts tels que l'antagonisme entre l'ami et l'ennemi, l'importance de la décision et les périls de la dictature sont scrutés à la lumière des interactions de Schmitt avec divers penseurs comme Sorel, Benjamin et même Proudhon.
Malgré le boycott occidental de la conception schmittienne du droit, une ironie persiste : au fil des années, Schmitt est devenu le penseur étranger le plus traduit en Chine.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'01'36 : Une citation de Geoffroy de Lagasnerie en ouverture
- 0'09'34 : Qui est Carl Schmitt et quels sont ses ouvrages principaux ?
- 0'39'50 : La désignation de l'ami et de l'ennemi
- 0'51'19 : Georges Sorel à l’origine de cet antagonsime ?
- 0'58'38 : L'antagonisme chez Proudhon et Sorel ?
- 1'01'26 : Quel lien entre la laïcisation et la gauche radicale ?
- 1'06'33 : Conclusion
Les croisades étaient-elles une entreprise impérialiste à l'encontre de l'Orient musulman ? L'Inquisition a-t-elle brûlé des milliers d'hérétiques ? La chrétienté médiévale était-elle antisémite ? L'Église s'est-elle vraiment interrogée pour savoir si les femmes avaient une âme ? Les papes de la Renaissance ressemblaient-ils tous aux Borgia ? Pendant les guerres de Religion, les catholiques ont-ils fait preuve d'intolérance alors que les protestants incarnaient la liberté d'esprit ? Galilée a-t-il été condamné parce que les papes s'opposaient aux découvertes scientifiques ? L'Église du XIXe siècle était-elle par principe hostile à la modernité ? Dans les années 1930, le Vatican s'est-il aveuglé par anticommunisme sur les dangers du fascisme et du nazisme ?
Historien et journaliste, Jean Sévillia a dirigé un ouvrage coordonnant les réponses apportées par quinze historiens à ces questions explosives, qui visent d'abord à remettre en contexte chaque question dans son époque, avec le souci d'éviter tout anachronisme.
Sans jamais remplacer la légende noire par une légende dorée, cette contribution redonne sa place à une investigation historique sans préjugés et sans œillères.
Paru pour la première fois en 1973, Le Camp des Saints relève aujourd'hui de la réalité. Ce roman raconte l'arrivée d'un million d'immigrants venus chercher l'espérance dans notre pays. Ils inspirent la pitié. Ils sont faibles... Ils ont la puissance du nombre. Ils sont l'Autre, c'est-à-dire multitude, l'avant-garde de la multitude. À tous les niveaux de la conscience universelle, on se pose alors la question : que faire ? Il est trop tard.
Nous sommes, tous, les acteurs du Camp des Saints. C'est notre destin que raconte l'écrivain Jean Raspail, notre inconscience et notre acquiescement à ce qui va nous dissoudre.
Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.
Karim Piriou, auteur d'un röcent Politikon qui fait suite à son travail de vulgarisation sur sa chaîne youtube, nous partage tout ce qu'il faut savoir des idéologies qui ont façonné notre modernité politique.
L'occasion de remonte les siècles et de discuter de la formation des grands courants politiques de l'histoire des idées, de leur évolution et du regard que cela permet de porter sur notre présent.
Sinologue et traducteur, Jean François Billeter rend d'abord hommage à la pensée et à l’écriture d'un esprit des Lumières quelque peu oublié : Lichtenberg.
Dans un second temps, il aborde l'épineuse question de la traduction du chinois au français dans trois essais rassemblés aux éditions Allia.
Émission "Entre les lignes", animée par David Collin.
Actuaire et statisticien de métier, Olivier Berruyer contribue à mener un réel travail de contre-propagande après la crise de 2008 via ses analyses économiques sur son blog dès 2011. Après des années à analyser les propagandes en tout genre, il fonde le média indépendant Élucid.
L'occasion de dresser un large panorama des manipulations médiatiques, politiques et économiques qui déforment l'actualité quotidiennement, et poussent les citoyens à consentir à des absurdités dangereuses.
Quelles sont les origines du capitalisme ? L'interrogation paraît simple et pourtant il n'existe aucun consensus parmi les historiens. Certains estiment sa genèse à deux siècles, d'autres à cinq ou huit siècles, voire à plusieurs millénaires. Il n'existe pas davantage d'accord sur la nature des facteurs à prendre en compte, ni, plus surprenant encore, sur la définition même du capitalisme.
En adoptant un critère rigoureux pour distinguer le capitalisme des simples pratiques commerciales et monétaires, l'historien Jérôme Baschet remet en question bien des modèles historiques classiques et explore la complexité des forces à l'œuvre dans la transition du féodalisme au capitalisme. Il interroge les dynamiques internes de la société médiévale, soulignant les spécificités de la trajectoire européenne tout en récusant les biais eurocentriques.
Défendant une perspective discontinuiste, il souligne que cette transition représente une rupture radicale dans l'histoire humaine et planétaire, dont la portée se révèle pleinement dans le contexte actuel de crise climatique et écologique.
Sur les trois questions considérées - quand ? comment ? quoi ? -, Jérôme Baschet s'emploie à clarifier les termes des débats à mener, offrant ainsi une réflexion approfondie sur la formation historique du capitalisme, un monde caractérisé par l'autonomisation de l'économie et l'affirmation d'une logique d'illimitation, dont il nous est donné aujourd'hui d'éprouver les conséquences.
Trois décennies après la fin de la Guerre froide, la popularité du concept de totalitarisme n’a pas faibli. Au cœur des programmes scolaires, et fréquemment employée dans le débat public, la notion est pourtant ignorée voire rejetée par une grande partie des historiens actuels. Ils reprochent au "totalitarisme" d'être une abstraction ne décrivant que superficiellement le nazisme, le stalinisme ou la Révolution française – dont une historiographie très diffusée en a fait la matrice du totalitarisme.
Comment alors comprendre l'omniprésence d'un concept faisant ombre à des clés de compréhension historique plus pertinentes ? L'histoire du terme de totalitarisme nous apprend qu'il est une catégorie plus polémique que scientifique. S'il s'agissait pendant la Guerre froide d'assimiler l'adversaire soviétique au nazisme, c'est-à-dire au dernier degré du mal, le "totalitarisme" sert désormais à disqualifier tout projet ambitieux d'émancipation collective. En expliquant avant tout les crimes des régimes totalitaires par la volonté de transformer le monde d'après un idéal, le concept de totalitarisme insuffle dans la société l'idée insidieuse qu' "il n'y a pas d'alternative" puisque toute alternative à notre monde au nom de l'égalité contiendrait la potentialité d'un crime de masse.
Pour discuter de ces enjeux, Le Vent Se Lève recevait à la Sorbonne le 26 avril dernier, deux spécialistes de la question : Johann Chapoutot, historien spécialiste du nazisme ayant mis en évidence certains traits contre-intuitifs du IIIe Reich : sa « normalité » dans l’Occident du début du XXe siècle, sa « rationalité », ainsi que son caractère anti-étatiste. Ce dernier trait infirme la vision d’un nazisme « totalitaire », compris comme voulant instaurer la suprématie d’un État tout-puissant sur tous les aspects de la vie.
Sophie Wahnich, historienne de la Révolution française. À rebours des analyses faisant de l’épisode de la Terreur la « matrice des totalitarismes », Sophie Wahnich s’intéresse à la violence politique révolutionnaire, non pour la vilipender mais pour l’analyser et la comprendre. Elle souligne la dimension rituelle – destinée à satisfaire un besoin de vengeance populaire par le spectacle – , sacrificielle et paradoxalement émancipatrice – la liberté se fondant sur le sang des aristocrates – de la violence révolutionnaire, elle aussi, irréductible à un quelconque « projet totalitaire ».
Alors que Moscou envisage des essais nucléaires à la suite du refus d'Emmanuel Macron d’exclure un envoi de troupes en Ukraine, et que l’Etat hébreu menace de lancer son offensive à Rafah, les dirigeants occidentaux semblent de plus en plus confrontés à leurs impasses stratégiques. En cause : leur incapacité à penser la guerre.
Émission "Chocs du monde", animée par Edouard Chanot.
La petite bourgeoisie culturelle s'est fabriqué un destin collectif partagé entre des membres des classes populaires en ascension, grâce à l'école, et une fraction de la bourgeoisie en rupture avec le capital économique.
Le socialisme municipal des années 1970-1980 a libéré les initiatives locales, la vie associative, les pratiques artistiques ou sportives.
Elie Gueraut, sociologue, nous présente l'enquête qu'il a menée et qui montre comment cette effervescence collective retombe aujourd'hui faute de moyens et de soutiens politiques, participant au déclin des petites villes françaises.
Face à une convergence de crises écologiques, géopolitiques et culturelles, Laurent Ozon présente une analyse puissante de la nécessité impérieuse pour la France de repenser ses stratégies de coopération et de survie, en misant sur l'écologie profonde et le localisme. C'est à partir de ses diverses expériences en tant que pompier militaire, entrepreneur et penseur écologique qu'il dénonce les méthodes de gestion politique exacerbant le stress sociétal, éloignant l'humanité de ses racines naturelles et de sa capacité à innover de manière organique.
Partant d'une critique de l'uniformisation culturelle provoquée par des siècles de centralisation et de politiques d'assimilation, Laurent Ozon explique que face à la globalisation et à ses impacts homogénéisants, la sauvegarde des cultures locales devient un acte de résistance essentiel.
Un entretien crucial pour ceux qui cherchent à comprendre les enjeux de notre époque et à participer activement à la redéfinition de notre futur collectif.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'01'01 : Critique de la politique actuelle
- 0'13'16 : Le stress vital et l'adaptation humaine
- 0'21'52 : L'homme augmenté et la technique
- 0'22'37 : La dépendance humaine aux prothèses
- 0'26'01 : Débats sur l'accélération technologique
- 0'32'00 : L'importance de l'intuition et de la culture
- 0'39'01 : Civilisation des Lumières et culture
- 0'44'10 : La collaboration face aux défis
- 0'45'02 : L'histoire de la nation française
- 0'47'30 : La destruction de la diversité culturelle
- 0'54'01 : Les enjeux actuels de la France et de l'Europe
- 1'05'56 : La coopération vs la nuisance réciproque
- 1'07'00 : Rôle de la culture et de l'histoire
- 1'10'02 : Localisme et responsabilité sociale
- 1'15'01 : Conservation et apprentissage du passé
- 1'18'18 : Économie et fiscalité
- 1'23'00 : Immigration et coopération sociale
- 1'27'33 : Coopération et civisme
- 1'30'05 : Remigration et développement
- 1'36'01 : Défis démographiques
- 1'39'43 : La guerre et ses conséquences
- 1'49'00 : Critique des élites
- 1'50'00 : Impact de l'immigration
- 1'51'14 : Conflit de civilisations
- 1'53'00 : Vision politique
Une émission menée par Nicolas Stoquer.
Que s'est-il passé en mai 1942 dans la steppe autour de Kharkov, en Ukraine ? L'Armée rouge a lancé une offensive qui s'est conclu pour elle par un énorme désastre. Les Allemands étaient une fois de plus les plus forts ! Mais les leçons seront tirées et ce sera le dernier désastre des troupes de Staline...
- 0'02'30 : La collection "Champs de bataille" et l'approche d'une histoire militaire par la bataille
- 0'07'30 : Barbarossa et la situation en 1942
- 0'12'30 : L'importance stratégique de Kharkov
- 0'18'00 : Les forces soviétiques et nazies à la veille de Kharkov
- 0'35'45 : Des cultures tactiques et stratégiques différentes
- 0'45'00 : Le projet d'attaque soviétique et son échec
- 1'02'30 : Le désastre vu de l'intérieur
- 1'10'00 : L'heure du bilan
- 1'20'00 : La mémoire de la bataille
Émission "Le Collimateur", animée par Alexandre Jubelin.