Bien avant le cinéma, la presse à scandale et la télévision, les mécanismes de la célébrité se sont développés dans l'Europe des Lumières, puis épanouis à l'époque romantique. Voltaire ou Liszt furent de véritables stars, suscitant la curiosité et l'attachement passionné de leurs "fans". La politique n'échappa pas à ce bouleversement culturel : Marie-Antoinette ou Napoléon en furent les témoins. Lorsque le peuple surgit sur la scène révolutionnaire, il ne suffit plus d'être légitime, il importe désormais d'être populaire.
À travers une histoire de la célébrité, Antoine Lilti retrace les profondes mutations de la société des Lumières et révèle les ambivalences de l'espace public. À la fois désirée et dénoncée, la célébrité apparaît comme la forme moderne du prestige personnel, adaptée aux sociétés démocratiques et médiatiques, comme la gloire était celle des sociétés aristocratiques. L'histoire de cette notion éclaire les fascinantes contradictions de notre modernité.
Tandis que l'on débat du contenu des programmes d'histoire à l'école et que la loi fixe ce qui doit être commémoré, Shlomo Sand s'interroge : tout récit historique n'est-il pas idéologiquement marqué ? Peut-il exister une vérité historique moralement neutre et "scientifique" ?
En revenant sur la jeune histoire de l'Etat d'Israël, il dénonce les méthodes qui ont construit sa mythologie nationale et donne des clés pour comprendre la radicalisation progressive de cette entité politique unique dans son genre.
Une rencontre modérée par Dominique Vidal.
Le 5 mai 1974 se tient le premier tour de l'élection présidentielle, un mois tout juste après le décès de Georges Pompidou. Pour la toute première fois, un candidat écologiste se frotte au suffrage universel pour l'accession à la magistrature suprême. Son nom : René Dumont, professeur d’agronomie mondialement réputé de 70 printemps. Il a accepté de mener la bataille au pied levé pour un rassemblement d'une vingtaine d'associations écolo.
Car à l’époque, point de parti écologiste. D'ailleurs le mot, ("écologiste"), ne figure même pas dans le dictionnaire Larousse, la référence. Cette candidature doit donc ouvrir la voie à la politisation des enjeux environnementaux.
Candidat iconoclaste et farfelu, le professeur Dumont prône un changement radical de société. Ses marottes : l'abandon de l'automobile, la désurbanisation, et la limitation des naissances. Sans quoi prophétise-t-il le monde court à sa perte. Résultat : 1,3 pour cent des sondages, autrement dit rien... Parce que rené Dumont est un trouble-fête, un Cassandre qui empêche les Français de consommer en rond. Or, on sait aujourd'hui à quel point se prédictions étaient justes. René Dumont le sait mieux que personne : on a toujours tord d'avoir raison trop tôt.
Émission "Affaires sensibles", animée par Fabrice Drouelle.
Après des décennies de transgressivité, l'art est plongé ces dernières années dans une atmosphère de moralisation. Un nombre grandissant d'œuvres affichent désormais haut et fort des intentions morales. L'artiste indifférent ou provocateur a largement cédé la place à la figure de l'artiste vertueux et engagé. Ce tournant moralisateur s'exprime également dans la montée en puissance de la critique morale et de la censure des œuvres.
Mais l'art peut-il s'assigner des buts éthiques et être jugé sur des critères moraux ? Carole Talon-Hugon dresse un état des lieux de ce nouvel agenda sociétal de l'art contemporain et procède à une éclairante mise en perspective historique. La question est bien de savoir ce que l'art et l'éthique ont à gagner ou à perdre à placer ainsi l'art sous contrôle.
Dans un premier temps, Antoine Dresse revient sur l'une des figures majeures de la Nouvelle Droite, Giorgio Locchi (1923-1992), dont les travaux constituent une "véritable chaîne de défense de l'identité européenne", comme le rappelle Guillaume Faye. C'est à la philosophie de l'histoire qu'il a apporté sa contribution principale, sans oublier ses nombreuses pistes de réflexion éminemment fécondes qui viennent soutenir la rupture innovante que le "principe surhumaniste" introduit dans l'histoire de la pensée.
La seconde partie de l'émission est consacrée au pouvoir politique et culturel de la musique comme outil privilégié de contrôle des masses. Dans cette optique, les contenus généralement mis en avant par l'industrie musicale doivent être interrogés. Thierry DeCruzy s'attache alors à présenter le rôle de la musique et la manière dont elle est exploitée afin de proposer des solutions pour démondialiser son écoute.
Émission du "Libre journal de la nouvelle droite", animée par Thomas Hennetier.
Et si les sociétés humaines étaient structurées par quelques grandes propriétés de l'espèce et gouvernées par des lois générales ? Et si elles pouvaient mieux se comprendre en les réinscrivant dans une longue histoire évolutive ?
Partant de ces questions, Bernard Lahire formule un paradigme unificateur qui synthétise les connaissances relatives à la vie sociale humaine et non humaine accumulées dans des domaines aussi différents que la biologie évolutive, l'éthologie, la paléoanthropologie, la préhistoire, l'anthropologie, l'histoire et la sociologie.
Comment expliquer le comportement humain et notamment la violence ? Pour René Girard, le mimétisme d'appropriation serait l'origine du conflit.
Il revient ici sur les interdits, les rites, le désir, les sociétés primitives, le christianisme, la désacralisation de la société moderne et propose, pour l'avenir de l’humanité, une nouvelle lecture des textes évangéliques.
Émission "Questionnaire", animée par Jean-Louis Servan-Schreiber.
Dès la fin du Moyen Âge, l'Occident a imposé sa puissance au reste de la planète. Comment cette aire géographique et culturelle s'y est-elle prise pour devenir si riche et puissante ?
- 0'00'00 : Problématique
- 0'05'00 : Qu'est-ce que l'Occident ?
- 0'07'46 : Que veut dire "supériorité" ?
- 0'09'46 : État des lieux avant le XVe siècle
- 0'13'49 : Le bond en avant de l'Occident
- 0'17'48 : Le relatif recul de l'Occident
- 0'25'20 : L'impérialisme n'est pas une cause
- 0'34'13 : Un ancienne supériorité à discuter
- 0'37'30 : L'énergie
- 0'42'26 : La concurrence
- 0'53'02 : L'ingéniosité
- 0'56'57 : La puissance martiale
- 1'02'42 : La propriété et la liberté
- 1'13'08 : La maîtrise rationnelle du monde
- 1'22'35 : Le savoir
- 1'30'31 : Le travail et l'abondance
- 1'37'29 : La culpabilisation de l'Occident
- 1'44'44 : Résumé des causes
- 1'47'21 : Les menaces sur l'Occident
Barthes est-il antimoderne ? Non pas les conservateurs, les académiques, les frileux, les pompiers, les réactionnaires, mais au sens qu'Antoine Compagnon a donné à ce terme : être moderne à contre-cœur, malgré soi, à son corps défendant.
Barthes a-t-il avancé en regardant dans le rétroviseur, comme Sartre disait de Baudelaire ?
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Raphaël Enthoven.
L'historien Antoine Boulant renouvelle l'étude de la Révolution en revenant d'abord sur l'institution du Tribunal révolutionnaire de Paris, sans conteste la plus célèbre des juridictions d'exception. Celle-ci fut mis en place sous la Terreur pour punir les ennemis – réels ou supposés – de la jeune République. Il est depuis devenu le symbole de l'arbitraire judiciaire.
Il revient ensuite sur les journées révolutionnaires : combient en a-t-il existé pendant la Révolution française ? Qui en sont les meneurs et les organisateurs ? Et quels sont enfin les conséquences de ces journées ?
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, pour le dragueur compulsif – à ne pas confondre avec le séducteur du samedi soir – draguer n'est pas un loisir. C'est l'expression d'un manque, une quête vitale, la réponse existentielle à une mère défaillante, qui n'a pas su par son amour faire passer en douceur son nouveau-né de la chaleur de son corps au vide froid du monde extérieur.
"Sans l'affection de sa mère, sans le sentiment d'équité qu'aurait dû lui donner la juste sévérité du père, le dragueur vit dans la sensation permanente de l'abandon et de l'arbitraire", sensation de vide qu'il lui faut combler à tout prix et par tous les moyens. Car le dragueur de rue, souvent pauvre et socialement instable, joue aussi là sa survie matérielle, la femme pouvant être pourvoyeuse de ressources et d'un lieu où dormir, endossant ainsi le rôle du père, lui aussi défaillant, de l'adolescent abandonné à lui-même.
Mais quand on aime "la femme et les livres", la drague se mue en étude de l'amour et de la femme. De la mondaine à la mystique, toutes les nuances du rapport des femmes à l'amour, mais aussi à l'argent et la réussite sociale, sont analysées comme phénomènes sociaux ancrés dans une culture et une époque.
Alain Soral pose ainsi les premiers jalons d'une critique du féminisme et de la féminisation d'une société qui, "par la mystification de la science économique et l'inconscient freudien", a substitué au droit naturel le "droit au désir".
La lecture pour le plaisir est un antidote majeur à l'émergence du "crétin digital". Des centaines d'études montrent le bénéfice massif de cette pratique sur le langage, la culture générale, la créativité, l'attention, les capacités de rédaction, les facultés d'expression orale, la compréhension d'autrui et de soi-même, ou encore l'empathie, avec, in fine, un impact considérable sur la réussite scolaire et professionnelle.
Aucun autre loisir n'offre un éventail de bienfaits aussi large. À travers la lecture, l'enfant nourrit les trois piliers fondamentaux de son humanité : aptitudes intellectuelles, compétences émotionnelles et habiletés sociales. La lecture est tout bonnement irremplaçable.
Malheureusement, nos enfants lisent de moins en moins ! Michel Desmurget rejette l'idée qu'un écolier sait lire quand il sait déchiffrer et rappelle que lire c'est comprendre. Enfin, tout en reconnaissant l'importance de l'école, il souligne le rôle essentiel du milieu familial pour susciter puis entretenir le goût de la lecture chez l'enfant.
Un travail grand public indispendable, pour les parents notamment, passionnant et salutaire !