Que peut la philosophie face à la crise écologique ? Avec Pierre Caye, Serge Audier et Dominique Bourg aux Rencontres philosophiques de Monaco.


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18.06.2021

Tout porte à croire que la "crise" écologique entraîne l'humanité dans une spirale incontrôlable de désastres menaçants d'emporter le vivant tout entier dans son extinction. Loin d'être une "crise" parmi d’autres, laissant réapparaître une certaine reprise ou réparation, elle révèle aujourd'hui un véritable péril qui requiert l'engagement le plus urgent. Aussi l'écologie doit-elle représenter non seulement une tâche éthique mais aussi, et peut-être surtout, une nécessité existentielle pour l'être humain, et notamment pour les générations à venir.
La philosophie ne peut guère se complaire dans des discours édifiants ou consolateurs, ni se voiler devant les dangers qui nous font face. Elle doit assumer la responsabilité d'abord d'analyser les causes et les effets de ce qui nous arrive, puis de proposer des pistes de réflexion et d'action, capables de sustenter un avenir viable et prospère au nom de l'humanité elle-même. Elle ne peut avoir d'autre dessein que celui de porter un regard critique au cœur même de la "crise" écologique, de mobiliser toutes les forces vives et tous les savoirs afin d'élaborer une politique et une éthique pour le monde et l’humanité à venir.
Quelle politique face à la menace qui nous hante aujourd'hui et qui risque d'emporter notre espace de vie ? Depuis quelle loi est-il possible de redéfinir, à l'aune de la "crise" écologique, une éthique du "vivre-ensemble" collectif, durable, équitable ? Quelles ressources peuvent être aujourd’hui engagées pour sauver l'environnement de sa dégénérescence et par là-même assurer un avenir viable à l'humanité ?

L'infrastructure des ressources. Avec François Jarrige et Fanny Lopez au Festival Manufacture d'Idées à Hurigny.


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26.08.2022

Les grands réseaux énergétiques, construits depuis le XIXe siècle selon une logique industrielle fondée sur la croissance et l'exploitation de ressources non renouvelables, structurent aujourd'hui encore en profondeur nos modes de vie.
En historienne de l'architecture, Fanny Lopez questionne la spatialisation des rapports de pouvoir et des modes d'extraction et de distribution qu'elles imposent, et s'intéresse aux façons de construire de nouveaux systèmes de solidarité énergétique.
En proposant une contre-histoire de l'énergie à l'époque contemporaine, François Jarrige veut contribuer à l'avènement d'un autre système énergétique plus sobre et durable, plus conforme aussi à la fragilité du monde, chaque jour plus apparente.
Entre imaginaires et techniques des infrastructures énergétiques, leur dialogue questionne les fondements de l'organisation de notre société.

Un échange modéré par Sonya Faure.

L'écologie de l'attention. Avec Yves Citton pour PointCulture à Bruxelles.


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15.03.2016

Si l'économie de l'attention est, in fine, une organisation industrielle de la destruction des capacités d'attention, l'écologie de l'attention est ce qui permet de repenser l'attention comme un régime de soin. Ce régime de soin pourrait aussi s'appeler politique culturelle et correspondre aux missions du secteur socioculturel.
Comment penser alors les rapports entre l'omniprésence du numérique et l'évolution de nos formes de subjectivités ?
Yves Citton passe en revue différentes façons de concevoir ces rapports entre computation et subjectivation, à la fois pour en évaluer les dangers réels, et surtout pour envisager des perspectives d'espoir et de pensées inédites.

De l'intelligence artificielle à la singularité technologique. Avec Jean-Gabriel Ganascia à l'Espace des sciences.


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19.03.2019

L'intelligence artificielle va-t-elle bientôt dépasser celle des humains ? Ce moment critique, baptisé "Singularité technologique", fait partie des nouveaux buzzwords de la futurologie contemporaine et son imminence est proclamée à grand renfort d'annonces mirobolantes par des technogourous comme Ray Kurzweil (chef de projet chez Google) ou Nick Bostrom (de la vénérable université d'Oxford). Certains scientifiques et entrepreneurs, non des moindres, tels Stephen Hawking ou Bill Gates, partagent ces perspectives et s'en inquiètent.
Menace sur l'humanité et/ou promesse d'une transhumanité, ce nouveau millénarisme est appelé à se développer. Nos machines vont-elles devenir plus intelligentes et plus puissantes que nous ? Notre avenir sera-t-il celui d'une cybersociété où l'humanité serait marginalisée ? Ou accéderons-nous à une forme d'immortalité en téléchargeant nos esprits sur les ordinateurs de demain ?

La croissance verte contre la nature. Avec Hélène Tordjman pour l'Université Populaire de Marseille.


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28.02.2022

Fabriquer de toutes pièces des micro-organismes n'ayant jamais existé pour leur faire produire de l'essence, du plastique, ou absorber des marées noires ; donner un prix à la pollinisation, à la beauté d'un paysage ou à la séquestration du carbone par les forêts en espérant que les mécanismes de marché permettront de les protéger ; transformer l'information génétique de tous les êtres vivants en ressources productives et marchandes… Telles sont quelques-unes des "solutions" envisagées aujourd'hui sous la bannière de la transition écologique, du Pacte vert européen ou du Green New deal pour répondre tout à la fois à la crise climatique, au déclin de la biodiversité et à la dégradation de la biosphère.
Ces "solutions" n'en sont pas et nous font au contraire poursuivre dans la voie mortifère dans laquelle nous sommes engagés. Refuser cette fuite en avant est le premier pas à faire pour tracer enfin un autre chemin.

Progrès technique : solution ou idéologie ? Avec François Jarrige pour Greenletter Club.


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01.2022

Voiture électrique, avion à hydrogène, capture du CO2 : pour beaucoup, le progrès technique nous sauvera du péril climatique. D'où cette question posée à François Jarrige, historien spécialiste de l'industrialisation : le progrès technique est-il une idéologie ?

 - 0'00'39 : Introduction
 - 0'02'06 : On entend souvent que la technique est neutre... est-ce que vous partagez cette idée ?
 - 0'04'04 : Est-ce que vous avez un exemple d'une technique qui n'est pas neutre, qui impose une certaine vision du monde ?
 - 0'06'30 : Aujourd'hui, les personnes qui critiquent la 5G, la voiture électrique ou certains types d'énergies, ce font vite traiter d'Amish, de vouloir revenir à la bougie... qu'est-ce que cela dit de notre société ? de son rapport à la technique ?
 - 0'10'34 : L'innovation semble être un mot magique pour résoudre la crise écologique ou climatique, le progrès c'est une nouvelle religion, une nouvelle frontière du sacré ?  
 - 0'13'58 : Il y a une sorte d'amalgame entre la science et la technique ?
 - 0'16'59 : A partir de quand peut-on dire que le progrès technique est une idée en soi, voire même une idéologie ?
 - 0'20'28 : On a l'impression que le progrès technique n'a jamais été sérieusement remis en question, comment expliquer qu'il ait une image si lisse, alors que quand on vous lit, on voit qu'il a été fortement contesté par les ouvriers d'un côté... mais aussi par de très nombreux intellectuels ?
 - 0'27'05 : On parle aujourd'hui du pic pétrolier, de la déforestation, de la pénurie de métaux... mais dès le XIXème siècle, on parle déjà de ces sujets-là ? Par la destruction de la nature, par l'épuisement des ressources ?
 - 0'30'23 : C'est intéressant, dans Technocritiques, vous dites que les mots "écologie" et "pollution" sont inventés dans les années 1860... cela veut dire qu'il se passe quelque chose à cette époque... on change notre rapport à la nature ?
 - 0'32'34 : Là, on arrive avec Stanley Jevons pour savoir si oui ou non les réserves de charbon vont s'épuiser ?
 - 0'35'20 : Quand on voit ce que vous dites avec la peur de manquer de charbon dès le XIXe, on va passer progressivement du charbon au pétrole... est-ce qu'on ne vit pas une situation similaire aujourd'hui, où on cherche à passer du pétrole à l'électricité... dont les matériaux essentiels sont les métaux... est-ce qu'il y a un parallèle historique dans cette substitution ?
 - 0'39'20 : On parle déjà au XIXème siècle du climat... on craint que l'acide carbonique puisse destabiliser le climat... on découvre l'effet de serre... Déjà au XIXème siècle, on a peur que l'Homme destabilise le climat ?
 - 0'43'04 : Dans votre livre, vous montrez qu'il y a des autres très différents qui critiquent la technique... comme John Stuart Mill, Marx ou Gandhi... vous pouvez nous raconter les raisons qui poussent Gandhi de critiquer la technique ?
 - 0'44'46 : Est-ce que les machine permettent de libérer l'Homme ou au contraire sont-elles en train de l'asservir ?
 - 0'49'59 : Les années 1970, c'est une période assez féconde pour les penseurs technocritiques, avec Charbonneau, Illich - qui écrit la Convivialité - ou Jacques Ellul... est-ce qu'à ce moment-là, on s'aperçoit que la technique entraîne une forme de déshumanisation ?
 - 0'57'21 : La modernité se caractérise par le dépassement des limites, aujourd'hui au contraire, on redécouvre les limites physiques de la Terre... est-ce que l'on change notre rapport à la technique aujourd'hui ?
 - 1'00'48 : Quel message voudriez-vous délivrer aux gens qui nous écoutent ?

Le Grand Remplacement. Avec Olivier Rey et Renaud Camus pour l'Institut Iliade.


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18.03.2022

Sans débat, pas de démocratie, répète-t-on à l’envi. C'est encore plus vrai dans le monde des idées. La philosophie crève de ne plus débattre, sinon en vase clos. Tout le contraire de Renaud Camus et d’Olivier Rey. Quand l'auteur de La Dépossession rencontre celui d'Une question de taille, cela donne une rencontre au sommet.
Une rencontre qui se veut le début d'une réponse écologique à la fois radicale et enracinée à opposer à la technique sans âme et au marché sans loi qui nous dépossèdent du monde que nous aimons.

Un échange modéré par François Bousquet.

Intelligence artificielle : histoire et prospectives. Avec Dominique Cardon pour la MAIF.


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01.06.2022

Objets connectés, assistants personnels, robots conversationnels, voitures autonomes... L'intelligence artificielle sous toutes ces formes accompagne notre quotidien, preuve de notre constante progression scientifique et technologique. Mais comment s'articulent tous ces dispositifs avec nos individualités, nos désirs ou nos représentations du monde qui nous entoure ?
Professeur à Sciences Po Paris et directeur du médialab, Dominique Cardon nous introduit le sujet avec un peu d'histoire et partage sa vision de sociologue sur l'intelligence artificielle et les impacts qu'elle a dans nos vies.
Un sujet passionnant qui touche plus encore à l'éthique et à la politique qu'à la technique.