Pourquoi (et comment) critiquer la technologie aujourd'hui. Avec Jean-Baptiste Fressoz, François Jarrige, Alain Gras et Paul Jorion pour Sciences Critiques.


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29.05.2019

C'est en compagnie des historiens Jean-Baptiste Fressoz et François Jarrige et des socio-anthropologues Alain Gras et Paul Jorion qu'est abordé la nécessité de faire émerger une communauté technocritique aujourd'hui, dont les armes intellectuelles doivent être renouvelées en fonction des enjeux qui sont les nôtres. Le projet politique alternatif de la décroissance, l'action directe contre les machines ou encore le retour à une véritable culture humaniste nous donnent-il un but pour lequel nous pourrions nous battre ?

Interventions :
 1. L'Anthropocène, ou les dégâts du progrès, par Jean-Baptiste Fressoz
 2. Une (brève) histoire de la technocritique, par François Jarrige
 3. Les imaginaires de l'innovation technique, par Alain Gras
 4. Les effets et les méfaits du techno-capitalisme, par Paul Jorion

Le numérique menace-t-il nos démocraties ? Avec Antoinette Rouvroy et Hugues Bersini pour PointCulture à Bruxelles.


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11.12.2019

La promesse qui accompagne les big data, c’est que la collecte massive de données permettra de prévoir la plupart des phénomènes, comportements humains compris. Pour le pire et le meilleur.
Demain, la virtualisation de toute information rendra possible la prise en charge automatisée des biens et services. Les transports en commun deviendront impossibles à frauder et optimiseront le trafic pour un coût écologique minimum. Des senseurs intelligents s’assureront d’une consommation énergétique sobre. Les contrats, financiers et autres, ne souffriront d'aucune défection possible et des algorithmes prédictifs préviendront toute activité criminelle.
L'interdit le deviendra vraiment et la privation remplacera la punition. Un gouvernement algorithmique ne se laissera plus provoquer par la liberté humaine.
Mais cette provocation constante n'est-elle pas précisément ce qui suscite le débat, renvoyant au projet collectif ? Souhaitons-nous vraiment être gouvernés par Big Brother ?
Cette conversation entre la juriste Antoinette Rouvroy et l'informaticien spécialiste en IA Hugues Bersini, oppose deux visions radicalement opposées : l'une résolument technophile, l'autre beaucoup plus circonspecte, et c'est un euphémisme...

Une histoire désorientée des techniques agricoles. Avec François Jarrige aux rencontres de l'Atelier Paysan.


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14.12.2019

Le concept d' "histoire désorientée" implique en miroir une histoire orientée, c'est-à-dire dont la lecture est enfermée dans l'orientation linéaire du progrès technique, marquée par le fatalisme technicien et un imaginaire modernisateur.
Étudier une histoire "désorientée" revient donc à construire un autre récit historique, adapté aux défis contemporains, qui échappe à la lecture déterministe et évolutionniste des machines.
Cela permet ensuite d'essayer de réinventer d'autres manières de penser le machinisme, d'autres machines pour d'autres objectifs.

Surveillance et numérique. Avec Christophe Masutti pour les Rencontres Open ESR.


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26.05.2020

Au quotidien, nos échanges numériques et nos comportements de consommateurs sont enregistrés, mesurés, calculés afin de construire des profils qui s'achètent et se vendent. Des débuts de la cybernétique aux big data, la surveillance a constitué un levier économique autant qu'idéologique.
Dans cette intervention, Christophe Masutti retrace l'histoire technique et culturelle de soixante années de controverses, de discours, de réalisations ou d'échecs. Ce retour aux sources offre un éclairage passionnant sur le capitalisme de surveillance et sur le rôle joué par le marketing dans l'informatisation de la société. Il décrit la part prise par les révolutions informatiques et le marché des données dans les transformations sociales et politiques.

La fin d'un monde commun ? Avec Eric Sadin sur ThinkerView.


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06.10.2020

Protestations, manifestations, émeutes, grèves ; crispation, défiance, dénonciations : depuis quelques années, la colère monte, les peuples ne cessent de rejeter l'autorité et paraissent de moins en moins gouvernables. Jamais le climat n'a été si tendu, laissant nombre de commentateurs dans la sidération. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quels éléments et circonstances ont fait naitre et entendre une telle rage, démultipliée sur les réseaux sociaux ?
Les raisons de la révolte sont connues et liées aux dérives du libéralisme élu comme seul modèle politique. Mais la violence avec laquelle elle se manifeste à présent est inédite car exprimée par un sujet nouveau : l'individu tyran. Né avec les progrès technologiques récents, l'apparition d'internet, du smartphone et les bouleversements induits par la révolution numérique, c'est un être ultra connecté, replié sur sa subjectivité, conforté dans l'idée qu'il est le centre du monde, qu'il peut tout savoir, tout faire, et voyant dans l'outillage technologique moderne l'arme qui lui permettra de peser sur le cours des choses.
Jamais combinaison n'aura été plus explosive : les crises économiques renforcent l'impression d'être dépossédé, la technologie celle d'être tout-puissant. L'écart entre les deux ne cesse de se creuser et devient de plus en plus intolérable. Les conséquences sont délétères : délitement du lien social, de la confiance, du politique ; montée du communautarisme, du complotisme, de la violence... Plane la menace d'un "totalitarisme de la multitude".
Le philosophe Eric Sadin livre une analyse neuve et tragiquement juste de l'effondrement de notre monde commun à travers une mise en perspective historique, politique, sociale, économique et technique unique. Mais il le fait pour mieux repenser les termes d'un contrat social capable de nous tenir, à nouveau, ensemble.

Théorie du drone. Avec Grégoire Chamayou pour la Librairie l'Harmattan à Lille.


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21.05.2013

Le philosophe Grégoire Chamayou nous présente son livre Théorie du drone (La Fabrique, 2013), dans lequel il expose l'évolution récente des usages militaires des technologies du drone qui, contrairement aux discours de légitimation qu'ils entraînent dans leurs sillages, recomposent dangereusement la conception classique des interventions militaires dans le monde en bafouant le droit international.
À l'heure où le gouvernement français s'engage dans l'acquisition de plusieurs drones, Grégoire Chamayou met salutairement en lumière les enjeux que cela représente, y compris pour les usages potentiels de cette technologie à l'intérieur même de notre territoire national.

L'inestimable. Avec Sylviane Agacinski pour l'Agora des savoirs à Montpellier.


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03.11.2010

Notre époque est mal à l'aise avec les valeurs, parce que sa passion de l'égalité lui fait craindre les hiérarchies. Mais si tout se vaut, rien ne vaut. On se souvient d'Alceste, dans Le Misanthrope, s'emportant contre le lâche refus de juger de la valeur d'un poète : "car c'est n'estimer rien, qu'estimer tout le monde."
Mais qu’est-ce donc qu’estimer ? Estimer quelqu'un, c'est lui reconnaître une dignité propre, un mérite - courage, honnêteté, voire intelligence, talent ou génie. L'estime s'accompagne de respect, et d'admiration. On peut admirer et respecter la nature : l'océan, la forêt, la faune et la flore, leur beauté, leur diversité. L'estime s'adresse ainsi à la valeur des choses ou des êtres, c’est à dire à leurs qualités, à leur nature propre.
Tout autre est l'estimation qui juge ou évalue une quantité. Elle est quantitative et comptable : on estime une distance, une durée, une population, l'âge de quelqu'un, le prix d'une marchandise ou d'un patrimoine (en euros, en dollars, ou en une autre monnaie). Qu'elle soit approximative ou exacte, l'évaluation des quantités règne aussi bien sur le marché que dans les sciences. Les valeurs quantitatives répondent à la question : combien ? "Le pape, combien de divisions ?" aurait demandé Staline en 1945.
Mais tout est-il mesurable et échangeable ? Tout a-t-il un prix ? On se souvient de Kant : les choses ont un prix, la personne a une dignité. En tant qu'elle a droit à une estime absolue, elle est sans prix, inéchangeable, inestimable.
La philosophe Sylviane Agacinski nous pose la question des rapports entre nos différentes façons d'évaluer et suggère qu'une civilisation repose sur des valeurs inestimables.

Qui a inventé la guerre ? Avec Anne Lehoerff sur France Culture.


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06.10.2018

Un jour, les hommes inventèrent la guerre. Était-ce un lundi d'avril, au milieu d'une belle matinée ensoleillée ? Pourquoi pas. Mais à quelle date ? De quelle manière ? Et comment les historiens peuvent-ils le savoir ?
Toute enquête débute avec les traces du passé, celles qui sont écrites bien sûr quand elles existent, mais également avec toutes les archives laissées par l'homme au cours de son histoire. Se pencher sur l'invention de la guerre, c'est s'aventurer sur le territoire périlleux des origines.
C'est également se risquer à analyser cette naissance de la guerre dans des sociétés orales disparues, accessibles uniquement grâce à des documents matériels, ceux de l’archéologie.
Que nous disent ces documents ? Permettent-ils de savoir quand, où et comment sont apparues les première guerres ? 

Émission "La Conversation scientifique", animée par Etienne Klein.