À l'heure où l'on s'inquiète de l'avenir de la biodiversité, de nouvelles formes de vie éclosent chaque jour dans les laboratoires du monde globalisé. À mi-chemin entre le biologique et l'artificiel, les bio-objets (gamètes, embryons, cellules souches) sont les descendants directs des technologies in vitro qui ont permis de cultiver des cellules et des tissus vivants. Or ces entités biologiques sont, malgré leur omniprésence, des objets insaisissables dont la vitalité brouille de manière concrète le découpage culturel entre sujet et objet, entre nature et artifice, entre humain et non-humain. Dotés d'une très grande plasticité, ils peuvent être congelés, modifiés, transplantés, transportés et échangés. En quoi leur production croissante transforme notre rapport au vivant et à l'identité corporelle ? Quelles implications matérielles, économiques, sociales et culturelles sous-tendent leur prolifération ?
À partir d'exemples tirés de la médecine reproductive, du génie génétique et d'une enquête menée auprès de chercheurs en bio-impression, la sociologue Céline Lafontaine insiste sur le fait que les produits de la culture in vitro ne sont justement pas des objets comme les autres, du seul fait de leur vitalité biologique. Plus globalement, elle souligne les défis et les questionnements épistémologiques que les bio-objets posent à la sociologie.
Le développement durable est partout dans les discours, nulle part dans les faits. En témoigne l'absence de résultats des politiques environnementales contre le réchauffement climatique ou bien en faveur de la transition agricole, et cela malgré l'importance des investissements qu'on leur consacre depuis plusieurs décennies. Il en est ainsi parce que ces politiques manquent de fondement.
Il ne suffit pas de dire : "l faut changer le système économique." Encore faut-il sortir l'économie de son péché originel, de son court-termisme natif qui l'empêche de construire un développement vraiment durable, c'est-à-dire un développement où le sens du temps et de la durée déploie toute sa puissance de construction. Il importe à cette fin de reconsidérer les principaux facteurs de production, le capital, le travail, la technique, sous le couvert du temps et de la construction de la durée.
Le capital sous le couvert du temps a pour nom "patrimoine", le travail "maintenance", la technique "protection", tout à l'inverse des idéologies dominantes de l'innovation, de la disruption et de la destruction créatrice. Nos pratiques productives, politiques et sociales s'en trouveront alors profondément changées.
Une intervention qui prend place dans le colloque "Pratiques et usages contemporains des philosophies des techniques".
A l'heure où l'on s'inquiète de l'avenir de la biodiversité, de nouvelles formes de vie éclosent chaque jour dans les laboratoires du monde globalisé. A mi-chemin entre le biologique et l'artificiel, les bio-objets (gamètes, embryons, cellules souches) sont les descendants des technologies in vitro qui ont permis de cultiver des cellules et des tissus vivants. Dotés d'une très grande plasticité, ils peuvent être congelés, modifiés, transplantés, transportés et échangés.
En quoi leur production croissante transforme notre rapport au vivant et à l'identité corporelle ? Quelles implications matérielles, économiques, sociales et culturelles sous-tendent leur prolifération ?
Céline Lafontaine analyse les imaginaires scientifiques, les pratiques et les espoirs mirobolants que soulève la production d'objets vivants. Elle rend visible les ressorts épistémologiques, industriels et éthiques de ce qui est devenu une véritable économie de la promesse.
L'enjeu de son étude originale est essentiel : les frontières entre vivant et non-vivant sont de moins en moins opérantes pour comprendre un monde où la matière biologique est transformée en objet biotechnologique. Les frontières du corps humain et les barrières entre espèces, qu'on croyait immuables, deviennent malléables.
Une contribution passionnante à la réflexion sur la condition du vivant à l'ère de l'Anthropocène.
Lié de nombreuses années avec le grand écrivain allemand Ernst Jünger (1895-1998), Alain de Benoist passe ici au crible près d'un siècle de création littéraire (journaux, souvenirs, essais, romans) habitée par un cheminement de poète tout à la fois libre et fidèle à une double aspiration vers la nature et l'âme, le réel et le sacré.
Anti-individualiste, théoricien de la révolution conservatrice revenu de sa mystique de la guerre et de sa foi en une industrie prométhéenne, la pensée de Jünger transparaît dans toute son acuité et actualité d'écosystème affranchi de la loi de l'argent et du désenchantement matérialiste.
Tout cela à travers le remarquable décryptage systématique effectué par Alain de Benoist des figures du Soldat du front, du Travailleur, du Rebelle, et de l'Anarque, invitation à un voyage à travers l'univers symbolique et enraciné de celui dont François Mitterrand dit qu'il fut "l'un des plus grands Européens du XXe siècle".
Émission du "Libre Journal des amitiés françaises", animée par Thierry Delcourt.
Et si le but principal de la vaccination était de parvenir à une normalisation du port d'identité numérique par chaque citoyen ?
L'ingénieur et physicien Philippe Guillemant, spécialiste en intelligence artificielle, nous explique comment la crise sanitaire a accéléré certains bouleversements sociétaux et quel futur cela laisse entrevoir.
Un entretien mené par Pierre-Yves Rougeyron.
Fort d'un travail approfondi sur les théories architecturales renaissantes et classiques ainsi que sur l'architecture humaniste, Pierre Caye affirme que si Le Corbusier a voulu définir la maison comme une machine à habiter, il n'y a rien de mécanique ni d'exclusivement moderne dans cette définition.
La conception machinique de l'architecture est déjà clairement présente dans le De architectura de Vitruve. On peut définir la machine simplement, à la façon des encyclopédistes, comme un dispositif qui économise la force et le temps. Cette définition s'applique à l'architecture comme à tout type de machine à travers l'histoire des techniques. Simplement, les notions de temps, de force, voire d'économie se révèlent ambiguës et ne revêtent pas le même sens selon les différents types de machines. C'est à la signification que donne à ces termes la machine eurythmique, fondée sur l'harmonie linéaire, qui caractérise l'architecture à l'âge humaniste et classique, que s'attache cet exposé.
Que faire face à la montée en puissance des réseaux de téléphonie 5G qui doivent permettre la mise en place des objets hyperconnectés ? Que faire face à la surveillance des populations qui ne cesse de faire des progrès entre l'extension de la police administrative et le quadrillage du territoire par les radars, les caméras, les QR Codes, les "pass" ? Comment résister aux rêveries transhumanistes des BigTech qui vireront rapidement au cauchemar dystopique ? Comment construire un avenir sans exogenèse, sans pesticides, sans migrants, sans République laïque et obligatoire ?
Un seul front uni : le bioconservatisme intégral et radical !
Qu'est-ce qu'un bon robot ? Comment devrait-il se comporter dans une situation délicate et dans quelle mesure les théories morales traditionnelles peuvent-elles se traduire en algorithmes ?
Le chercheur Martin Gibert nous introduit ici à l'éthique des algorithmes en s'interrogeant sur la meilleure manière de programmer un agent moral artificiel.
Il soutient que c'est l'éthique de la vertu qui, combinée à cette technique d'Intelligence Artificielle qu'est l'apprentissage supervisé, semble la plus apte à donner des robots fiables, neutres sur le plan métaéthique, et dignes de confiance.