Sur son site partage-le.com, Nicolas Casaux développe un discours écologiste radical et propose une analyse résolument technocritique. L'occasion de partager une conversation autour du progrès et de ses méfaits, des "exigences des choses plutôt que l’intention des hommes", des éco-charlatans, du transhumanisme et du transgenrisme, mais aussi de féminisme, de littérature, de nature et de la quête vers l'autonomie.
Si, du fait des technologies de communication, l'humanité produit autant d'information toutes les deux ou trois heures qu'elle en a produit depuis sa naissance, le sentiment de chaos qui nous saisit chaque matin sitôt qu'on allume la télé ou son ordinateur n'est peut-être pas étonnant.
Comment, dans le désordre général, faire entendre quoi que ce soit d’autre que son propre désordre ? Comment raconter quelque chose qui fasse sens ? Que reste-t-il même de la notion de récit dans un tel brouhaha ? Est-on en train de sortir de la société de l'écrit pour celle du bavardage, du bulshitt ou du clash ?
Telles sont les questions auxquelles se confrontent Christian Salmon et Sébastian Dieguez, à l'heure où l'explosion de l'information ruine tout crédit dans la notion même de récit.
Émission "Signes des temps", animée par Marc Weitzmann.
Auteur et traducteur pour le site Le Partage et les Éditions Libre, Nicolas Casaux publie des analyses consacrées à l'écologie, l'activisme et la civilisation industrielle.
Il revient dans cet entretien sur son parcours de politisation, de l'anarchisme à la critique de la civilisation, où l'analyse sociale répond toujours au souci écologique.
Dans un second temps, c'est la critique de la société industrielle qui est développée plus en détails, en se demande s'il existe quand même, dans une optique primitiste, des technologies que l'on pourrait qualifier de démocratiques.
La souveraineté numérique, parfois appelée aussi cybersouveraineté, est l'application des principes de souveraineté au domaine des technologies de l'information et de la communication, c'est-à-dire à l'informatique et aux télécommunications.
Mais quelles sont les enjeux réels et en quoi les états et ses citoyens sont-ils directement affectés ? Quelles sont les solutions envisageables permettant d'assurer la sécurité collective et individuelle des données numériques que nous produisons et utilisons massivement aujourd'hui ?
Une stratégie permettant d'assurer la souveraineté numérique de nos états, de nos institutions et de nos entreprises nationales est plus que nécessaire : elle est urgente.
Alors que la question écologique recoupe depuis ses débuts la réflexion sur les équipements techniques et matériels permettant d'imaginer une condition terrestre contre les globalisateurs modernes et leurs projets cybernétiques de maîtrise totale du monde, nous nous habituons désormais au cocon numérique, y compris dans les milieux militants. Au nom du caractère pratique d'outils dont on ne questionne pas suffisamment les bases matérielles et les origines, du fatalisme ambiant ou de la pression sociale, ceux qui y résistent seront jugés inadaptés, victimes d' "illectronisme" ou de "technophobie", et invités à se soigner.
Pourtant, personne ne peut réellement croire les promesses selon lesquelles la transition numérique sera la transition écologique. Les gadgets numériques nous promettent des satisfactions à court terme, des plaisirs éphémères, des stimuli grossiers, c'est seulement dans un second temps qu’apparaissent les effets réels et à plus long terme, lorsqu'il est souvent trop tard.
Les objets comme le langage du numérique apparaissent aujourd'hui comme les principaux freins à l'instauration d'une condition terrestre véritable. Dès lors, comment penser la technocritique aujourd'hui ? Que faire de cet appareillage proliférant et de sa quincaillerie ? Peut-on se satisfaire d'un appel à libérer l'internet ou d'une promotion d'outils présentés comme libres ?
Les évolutions en cours accroissent la surveillance totale, l'épuisement des psychismes et des ressources, et installent un monde que peu de gens ont réellement désiré. Ce monde accentue notre dépendance envers un système marchand hyper-industrialisé, accroît la néodomesticité faite de livraison et de click, et relance le capitalisme industriel qu'on croyait pourtant épuisé.
A travers un retour sur les liens que l'écologie politique a entretenu avec la question des techniques, une exploration de la pluralité des lignes qui traversent le monde militant à ce sujet, et comment le capitalisme numérique actuel repousse les frontières de l'extractivisme, cette causerie invite à faire le point sur ce qui nous arrive et à explorer le champ des possibles.
C'est en compagnie du professeur de philosophie Mark Hunyadi que nous tentons d'identifier qui est l'homme numérique en décodant les mécanismes de fonctionnement de la société dans laquelle il évolue.
Comprendre les enjeux posés par développement des outils numériques ouvre la voie à la pensée critique et à l'appropriation citoyenne de la question : "Quelle société numérique voulons-nous ?"
Une émission animée par Julien Raone.
C'est dans une perspective critique que sont abordées les nouvelles questions posées par l'utilisation toujours plus intensive et extensive des algorithmes, sur la base des Big Data, dans la régulation de la vie privée et publique au sein de nos sociétés.
Cette "intelligence artificielle" se transforme en véritable gouvernance algorithmique échappant au contrôle démocratique des peuples qui lui sont soumis, nécessitant alors une véritable théorie critique pour que les mutations sociopolitiques conduisant à la mise en place de cette forme inédite de régulation de la pratique sociale ne reste pas un angle mort de la réflexion.
Entre la science et la guerre, l'alliance est ancienne. Certes, les sciences font souvent l'objet d'applications pratiques, pour le meilleur ou pour le pire, mais selon une opinion répandue, elles constitueraient des connaissances déconnectées de toute intervention. On peut se demander si cette perception n'est pas infiniment trompeuse.
Pour qui regardent les choses telles qu'elles furent historiquement, les sciences apparaissent plutôt comme des systèmes de savoirs et de pratiques visant à maîtriser le monde naturel et humain, visant certes à comprendre la nature, mais aussi, et indissociablement à agir sur elle, à la modifier - et à faire la guerre.