Cette question est d’abord celle d'un livre du politologue américain Thomas Frank, dans lequel il montre que les partis de gauche ont de plus en plus de mal à séduire les classes populaires.
Ce qui est vrai aux Etats-Unis l'est-il également en France ? Comment peut-on comprendre cette dynamique qui défier les schémas de notre histoire politique la plus installée ?
Emission "Service public", animée par Guillaume Erner.
Pour quelles raisons le monde juif a-t-il été, depuis les Lumières et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, à la pointe de la modernité dans tous les domaines, et pourquoi ce mouvement s’est-il épuisé ?
C'est la question à laquelle Enzo Traverso essaie de répondre dans son livre "La Fin de la modernité juive : histoire d’un tournant conservateur".
L'auteur revient particulièrement sur la disparition de l’antisémitisme qui structurait encore il y a peu l'idéologie des droites, en déniant aux juifs le droit d’être des citoyens comme les autres.
S’il souligne qu'il faut rester attentif aux résurgences antisémites, il ne croit pourtant pas que cette forme de racisme puisse constituer à nouveau le cœur des futures idéologies de droite. C'est en effet plutôt l’islamophobie qui est devenu la forme d'exclusion dominante.
L'exposé est suivi d'une longue discussion où beaucoup se sont interrogés sur l’incapacité des courants et partis pour lesquels l’antiracisme est au coeur des principes, à saisir et à analyser, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, cette mutation profonde de nos sociétés.
Philippe Descola nous propose un aperçu de sa pensée des ontologies plurielles.
Il se positionne au sein de ce qu'on appelle aujourd'hui le "tournant ontologique en anthropologie", et retrace la généalogie de ses idées et les influences dont il se revendique, du structuralisme de Lévi-Strauss au perspectivisme de Viveiros de Castro.
Dans un deuxième temps, il répond aux questions de la salle en explicitant sa vision de l'homme, de l'anthropologie, et en expliquant le but des structures explicatives et prédictives qu'il propose dans "Par-delà Nature et culture" et dans le reste de son œuvre, différentes à ses yeux de ce que peut offrir l'anthropologie cognitive de laquelle il se démarque.
Il esquisse enfin les grandes lignes de ce qu'il comprendre du pluralisme en anthropologie.
C'est en temps qu'analyste économique que Pierre Jovanovic présente la parution en français de l’ouvrage de Howard Bloom "Le génie du Capitalisme (le génie de la Bête) : une révision totale du capitalisme". Une approche différente -et déroutante- du fait social total qu'est le Capitalisme.
Emission du "Libre Journal des Auditeurs", animée par Didier Rochard.
Anthropologue, Alain Testart cherche à retracer et comprendre les dynamiques qui ont présidé à l'évolution des sociétés préhistoriques, depuis -40'000 av JC jusqu'à l’entrée de l’humanité dans l’Histoire, avec l'apparition de l'Etat, il y a 6000 ans.
Sa démarche originale nous oblige à porter un nouveau regard sur les changements qui ont travaillé les sociétés préhistoriques.
Emission "Le Salon noir", animée par Vincent Charpentier.
Elias Moutran, avocat libanais et militant pan-arabe de longue date, nous brosse un tableau général de la situation dramatique du Moyen-Orient et des chrétiens qui y résident depuis deux milles ans.
Eloigné de toute caricature, il montre les fractures qui existent entre les différents acteurs de la région, leurs buts et leurs vues. Il est par exemple important de comprendre en quoi le sionisme évangélique américain, aligné sur les positions de l'état d'Israël, reste le plus grand fauteur de troubles dans la région, allié à différentes pétro-monarchies (Arabie Saoudite, Qatar).
Cette approche nous offre une grille de lecture performante, qui nous permet de comprendre les événements ayant récemment secoué le Moyen Orient.
Adrien Abauzit nous livre le résultat de ses recherches qui portent sur les roles véritables du maréchal Pétain et du général de Gaulle pendant la seconde guerre mondiale.
Sa démonstration s'appuie sur de nombreux ouvrages rédigés par des témoins directs et d'anciens acteurs importants de cette période.
Cette analyse suscitera le débat, car le mythe de la France résistante rangée derrière de Gaulle pour combattre l'infâme régime collaborationniste reste encore intacte !
Aussi individualiste l’un que l’autre et fréquentant des milieux très différents, Céline et Drieu n’ont pas eu l’occasion de se rencontrer beaucoup personnellement.
Mais Drieu professait une grande admiration pour Céline et l’a exprimée dans ses critiques : pour lui, le Voyage est essentiellement un livre sain. On possède également une lettre très cordiale de Céline à Drieu en 1941.
Tous deux très marqués par la guerre, ils se rejoignaient dans leur amour de la littérature et des femmes – et en particulier des Américaines –, dans leur dénonciation de la décadence et dans leur détestation du monde moderne.
En s'attaquant à des sujets comment l'histoire de la shoah ou l'antichristianisme juif, Martin Peltier nous rend sensible au rôle hautement politique de l'instrumentalisation de l'histoire.
N'oublions jamais la sentence lapidaire de Georges Orwell, dans 1984 : "Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé."
Frédéric Lordon et Bernard Friot partagent l'ambition de créer une théorie politique et économique d'émancipation et de progrès social.
Leur échange permet d'étudier en profondeur la proposition du salaire à vie, défendu depuis de longues années par Bernard Friot comme un outil de dépassement du capitalisme, trouvant ses racines dans un certain nombre de pratiques déjà existantes qui doivent être radicalisées et généralisées.
L'émancipation passera forcément par la reconquête de la souveraineté populaire !