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Le matérialisme que Patrick Tort interroge et construit n’est pas une "philosophie", mais la condition de possibilité et l’outil de la connaissance objective. Historiquement, il se confond avec l’élaboration de la science moderne s’affranchissant graduellement des contrats de parole qui l’asservissaient à la métaphysique et à la théologie.
Comment, d’une part, cette émancipation s’est-elle effectuée en des temps où une croyance instituée imposait a priori la limite de l’Inconnaissable ? Comment, d’autre part, une métaphysique résiduelle impose-t-elle toujours aux artisans de la connaissance objective, sans qu’ils s’en doutent, des cadres, des frontières, des démarches et des représentations ?
Revenant sur une part essentielle de son œuvre, Patrick Tort invite ici à une véritable réforme logique de l’initiative de connaissance, et, simultanément, à instruire la méthode capable d’éclairer les mécanismes qui la favorisent ou qui la combattent dans l’univers infini des discours.


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L'idée de progrès, comme la pensée opératoire et les cultures et habitus techniques, se construisent et évoluent dans le temps. C'est à une réflexion sur cette historicité qu'invite cette série de cours.
Pour ce faire, Anne-Françoise Garçon, professeur des Universités et spécialiste d'histoire des techniques et d'histoire des entreprises, analyse la pensée créatrice des artisans, des ingénieurs et des penseurs qui élaborèrent lentement l'idée de progrès entre le XVIe et le XVIIIe siècle.


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Vienne, haut lieu des ruptures de la modernité avec Wittgenstein, Freud... et Carl Menger (1840-1921), l'auteur des Principes d'économie politique.
Menger renouvela la théorie de la valeur en lui donnant un fondement psychologique et en promouvant la valeur-utilité subjective. Il définit ainsi une alternative, dite marginaliste, au libre-échangisme britannique et au socialisme académique allemand alors dominants. Menger influença Hayek, Schumpeter... et décida, finalement, des grandes orientations de l'économie contemporaine.
C'est la vie et la pensée de ce penseur capital encore trop méconnu en France, fondateur de l'École autrichienne et maître de Eugen von Böhm-Bawerk, Ludwig von Mises, Murray Rothbard, que nous présente Gilles Campagnolo dans cet entretien.


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Toute définition de l’homme parait aujourd’hui condamnée pour diverses raisons : logique, métaphysique, épistémologique, morale. Le projet définitionnel serait prisonnier d’une métaphysique essentialiste.
L’idée que l’espèce humaine est clairement délimitée serait réfutée par les théories évolutionnistes. Il n’y aurait aucun propre humain qui puisse être tenu pour cause de tous les autres ni même aucune propriété dont l’homme puisse se prévaloir.
La croyance que l’humanité formerait une communauté morale ("humanisme") est contestée tant par ceux qui la considèrent trop large (au-delà du politique) que par ceux qui la considèrent comme trop étroite (et les animaux ?).
Pour ces raisons, et pour beaucoup d’autres motifs, les thèses épistémologiques dominantes aujourd’hui concernant le rapport homme-animal sont continuistes plutôt que discontinuistes.
Conférence donnée dans le cadre des "Lundis de la Philosophie".


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C'est en qualité d'éditeur qu'Aymeric Monville nous présente les deux ouvrages de Lucien Goldmann récemment réédités aux éditions Delga (Sciences humaines et philosophie, ainsi que Epistémologie et philosophie politique. Pour une théorie de la liberté).
Il s'agit avant tout, contre la censure de fait opérée par les bourdieusiens dans la prétendue gauche universitaire, de retrouver toutes les potentialités critiques d'une sociologie éclairée par les apports de la pensée dialectique, de Pascal à Marx, de Hegel à Lukács.
Saisissons cette occasion pour faire revivre le travail -aujourd'hui partiellement oublié- de Lucien Goldmann !


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Le capitalisme est une réduction-marchandise du monde qui fait abstraction du caractère qualitatif des êtres vivants, de l’activité humaine, pour réduire ceux-ci à une dimension quantitative (valeur économique) exprimée mathématiquement.
La science moderne, quant à elle, est une réduction-arithmétique et géométrique du monde qui fait abstraction du caractère qualitatif des phénomènes naturels et des êtres vivants pour réduire ceux-ci à une dimension quantitative (mise en équation/en algorithmes du monde) exprimée mathématiquement.
Cet isomorphisme structurel témoigne de ce fait capital : la valeur est un "phénomène social total".
Ainsi, le capitalisme envahit l’ensemble du réel, jusqu’à notre forme de pensée. Le savoir, scientifique en l’occurrence (notre forme de savoir de référence), n’échappe pas à ce totalitarisme capitaliste, nécessitant l’ébauche d’une théorie critique radicale du savoir scientifique ayant pour objectif final d’esquisser une épistémologie scientifique post-capitaliste.


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Il existe aujourd'hui en France une grande confusion sur les finalités et les motivations des chercheurs qui travaillent dans le domaine de l'histoire des idées. Cette discipline est accusée de divers maux, dont le principal serait d'être platement idéaliste en occultant la réalité des rapports sociaux dans l'histoire.
Serge Audier, en reprenant l'histoire du néolibéralisme, entend nous montrer que cette approche permet de réintroduire une certaine complexité que tendent à gommer les méthodes plus téléologiques. Une manière de défendre une vision plus fine et équilibrée de l'évolution des idées en philosophie politique.