Le néolibéralisme est-il un mondialisme ? Avec Thibaut Gress au Cercle Aristote.


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01.09.2025

Le néolibéralisme est souvent perçu comme une idéologie monolithique, mais son histoire révèle une réalité bien plus complexe. À travers les figures de Hayek, Friedman, Röpke ou encore Walter Lippmann, Thibaut Gress explore les origines du néolibéralisme et son lien ambigu avec le mondialisme.
En analysant des événements clés comme le colloque Lippmann (1938), la création de la société du Mont Pèlerin (1947) et les accords de Bretton Woods, on découvre que le néolibéralisme n'est pas une doctrine unifiée, mais une nébuleuse d'idées souvent contradictoires.
Une plongée dans l'histoire économique et intellectuelle du XXe siècle pour comprendre les malentendus contemporains.

 - 0'00'00 : Néolibéralisme et mondialisme, deux notions à clarifier
 - 0'07'42 : Les auteurs clés du néolibéralisme (Hayek, Friedman, Röpke et les autres)
 - 0'18'55 : Le colloque Lippmann (1938), un tournant dans la pensée libérale
 - 0'38'10 : Les désaccords fondateurs (laisser-faire, monopoles et rôle de l'État)
 - 0'53'20 : La société du Mont Pèlerin (1947), une tentative de clarification doctrinale
 - 1'03'15 : Bretton Woods, GATT, OCDE : qui a vraiment construit le mondialisme ?
 - 1'15'00 : Le néolibéralisme est-il compatible avec le mondialisme actuel ?

La société ingouvernable, une généalogie du libéralisme autoritaire. Avec Grégoire Chamayou à la Villa Médicis.


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28.03.2019

Partout, ça se rebiffait. Les années 1970, a-t-on dit à droite et à gauche, du côté de Samuel Huntington comme de Michel Foucault, ont été ébranlées par une gigantesque "crise de gouvernabilité".
Aux États-Unis, le phénomène inquiétait tout particulièrement le monde des affaires, lui qui était mis en cause de toutes parts, confronté simultanément à des indisciplines ouvrières massives, à une "révolution managériale" réelle ou supposée, à des mobilisations écologistes inédites vécues comme des "attaques sur la libre entreprise", à l'essor concomitant de nouvelles régulations sociales et environnementales, et - racine de tous les maux - aux ravages de ce que Friedrich Hayek fustigeait alors comme une "démocratie sans limite".
C'est à cette occasion que furent élaborées, par réaction, dans un mouvement de contre-offensive multiforme face à cette vague de révolte généralisée, de nouvelles tactiques politiques destinées à l'endiguer et à la neutraliser, de nouveaux arts de gouverner encore actifs aujourd'hui.

La planification comme projet politique. Avec Guillaume Fondu à l'Ecole Normale Supérieure.


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05.06.2023

Diabolisée pendant plusieurs décennies, la notion de "planification" revient sur le devant de la scène depuis quelques années. Le pouvoir macroniste a par exemple mis en place, en juillet 2022, un Secrétariat Général à la Planification Écologique, qui a présenté récemment un plan global de décarbonation de l'économie associé pour la première fois à de réels objectifs chiffrés.
Mais face à cela, une forme de libéralisme outré continue à dominer les politiques publiques – refus de l'endettement, refus de l'impôt, casse des cadres réglementaires nationaux, etc. – et achève de priver l'État de tout moyen réel pour mener une quelconque politique économique.
Guillaume Fondu s'interroge sur la dimension politique de la notion de "planification", telle qu'elle a résumé pendant des décennies le projet économique socialiste, construit dans une opposition structurante au marché capitaliste.Il part de ce point de départ, et de quelques exemples historiques, pour faire le point sur diverses questions liées au projet planificateur : son échelle, les modalités de la prise de décision qu'il suppose et les modes d'incitation qu'il peut mettre en œuvre.

Une intervention qui se fait dans le cadre du séminaire "Lectures de Marx".

La société ingouvernable, une généalogie du libéralisme autoritaire. Avec Grégoire Chamayou au Café-librairie Michèle Firk.


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23.10.2018

Partout, ça se rebiffait. Les années 1970, a-t-on dit à droite et à gauche, du côté de Samuel Huntington comme de Michel Foucault, ont été ébranlées par une gigantesque "crise de gouvernabilité".
Aux États-Unis, le phénomène inquiétait au plus haut point un monde des affaires confronté simultanément à des indisciplines ouvrières massives, à une prétendue "révolution managériale", à des mobilisations écologistes inédites, à l'essor de nouvelles régulations sociales et environnementales, et – racine de tous les maux – à une "crise de la démocratie" qui, rendant l'État ingouvernable, menaçait de tout emporter.
C'est à cette occasion que furent élaborés, amorçant un contre-mouvement dont nous ne sommes pas sortis, de nouveaux arts de gouverner dont Grégoire Chamayou retrace, par le récit des conflits qui furent à leurs sources, l'histoire philosophique.
On y apprend comment fut menée la guerre aux syndicats, imposé le "primat de la valeur actionnariale", conçu un contre-activisme d'entreprise ainsi qu'un management stratégique des "parties prenantes", imaginés, enfin, divers procédés invasifs de "détrônement de la politique".
Contrairement aux idées reçues, le néolibéralisme n'est pas animé d'une "phobie d'État" unilatérale. Les stratégies déployées pour conjurer cette crise convergent bien plutôt vers un libéralisme autoritaire où la libéralisation de la société suppose une verticalisation du pouvoir. Un "État fort" pour une "économie libre".

Le Capital de Marx. Avec Antoine Vatan pour le Café marxiste.


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2025

Docteur en économie, agrégé de sciences économiques et sociales et professeur à l'université Paris-Nanterre, Antoine Vatan a publié en 2022 La Situation de la classe laborieuse en France (Éditions Delga), dans lequel il étudie, statistiques à l'appui, les conditions générales du capitalisme, au stade impérialiste, en France, et ses conséquences sur les conditions de vie des travailleurs mais aussi les potentialités révolutionnaires objectives liées à cette situation.
Ce long entretien forme une sorte d'introduction au Capital de Karl Marx. Objectif : mieux comprendre les principaux concepts et résultats de cet ouvrage majeur, toujours d'actualité pour comprendre le monde et le transformer. En effet : les notions de "taux d’exploitation" ou de "baisse tendancielle du taux de profit", comme bien d'autres, demeurent tout à fait opérantes, à la condition d'être rigoureusement précisées, ce qu'Antoine Vatan s'emploie à faire ici avec clarté.

1. Karl Marx avait raison
 - 0'00'55 : Parcours d'Antoine Vatan jusqu'à Marx
 - 0'05'27 : La situation des travailleurs en France
 - 0'08'12 : La baisse tendancielle du taux de profit
 - 0'15'02 : Les prédictions de Marx se sont réalisées
 - 0'21'32 : Le marxisme, seule théorie des crises
 - 0'32'17 : Contradictions fondamentales du capital
 - 0'41'17 : L'actualité du Capital de Marx

2. La méthode Karl Marx
 - 0'00'32 : La démarche théorique de Marx
 - 0'04'45 : Critique de l'idéologie bourgeoise
 - 0'08'01 : Marx : idéologue ou scientifique ?
 - 0'15'22 : Le matérialisme dialectique
 - 0'21'22 : Le matérialisme historique
 - 0'24'48 : Le marxisme : un économicisme ?
 - 0'33'02 : Marx a-t-il une vision morale ?

 3. Qu'est-ce que le Capital ?
 - 0'00'31 : Le Capital = un patrimoine ? (Piketty)
 - 0'07'37 : L'analyse de la marchandise
 - 0'10'17 : Qu'est-ce que la valeur chez Marx ?
 - 0'15'39 : La valeur : une substance ? (Lordon)
 - 0'20'03 : Transformation de l'argent en capital
 - 0'29'56 : Les indépendants : des prolétaires ?
 - 0'35'23 : Dépasser Marx ?

4. Le procès de production capitaliste
 - 0'00'20 : Travail non payé et taux d'exploitation
 - 0'06'05 : Plus-value absolue et relative
 - 0'12'31 : L'armée de réserve du Capital
 - 0'19'21 : L'accumulation primitive
 - 0'28'28 : La circulation du Capital (livre 2)
 - 0'38'39 : Différence profit / profit moyen
 - 0'41'54 : Baisse du taux de profit (équations)
 - 0'49'57 : Intérêt et rente foncière (livre 3)

5. Keynes et les néoclassiques
 - 0'00'22 : Marx VS les classiques (Smith, Ricardo, etc.)
 - 0'08'46 : Marx VS le malthusianisme
 - 0'14'15 : Marx VS les néo-classiques (Hayek, Friedman, etc.)
 - 0'22'45 : Marx VS keynésianisme (Sismondi, Keynes, etc.)
 - 0'32'52 : Le protectionnisme est-il progressiste ?
 - 0'40'45 : Néolibéralisme ou capitalisme ?

Avoir raison avec Karl Polanyi. Avec Jérome Maucourant, Bernard Chavance, Nicolas Postel, Alain Caillé, Alain Guéry, Ophélie Siméon, Augustin Sersiron, Marguerite Mendell et Catherine Aubertin sur France Culture.


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01.08.2023

Et si l'économie telle que nous la connaissons était fondée sur des mythes ? Et si la société de marché n'était pas universelle ni naturelle ? Pourrait-elle même conduire à des dérives totalitaristes ? En osant poser ces questions, l'anthropologue et historien Karl Polanyi s'est hissé au rang de penseur incontournable du capitalisme contemporain. Critique radical de la société de marché sans pour autant se réclamer du marxisme, il incarne une troisième voie au cœur d'un XXe siècle tourmenté.
De l'étude des sociétés archaïques à celle de l'avènement du fascisme, dont il est le témoin, sa pensée iconoclaste continue d'alimenter les réflexions de ceux qui refusent d'accepter la toute-puissance du marché comme l'horizon indépassable de notre temps.

Émission "Avoir raison avec...", animée par Aliette Hovine.

La transition du féodalisme au capitalisme en France. Avec Armel Campagne à l'Ecole Normale Supérieure.


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08.01.2024

La transition du féodalisme au capitalisme est l'un des débats historiographiques qui a fait couler le plus d'encre, tant en raison de ses implications théoriques que politiques. Néanmoins, force est de constater qu'il y a longtemps eu un consensus entre libéraux et marxistes sur l'essentiel, à savoir que le capitalisme serait progressivement né en Europe occidentale dans les interstices du féodalisme, porté par une bourgeoisie urbaine qui aurait finalement triomphé de l'aristocratie féodale dans une série de "révolutions bourgeoises".
Inspirés par Hegel et les historiens libéraux français de la Restauration, Marx et Engels ont eux aussi initialement adopté une vision de l'histoire comme progressant téléologiquement de stade en stade vers le capitalisme (puis, a contrario des libéraux, vers le socialisme et le communisme). Le marxisme fit ainsi de la bourgeoisie et du développement des forces productives les moteurs de l'histoire. De ce fait, le capitalisme fut pensé comme déjà présent de manière embryonnaire dans les villes d'Europe occidentale, n'attendant que le triomphe politique de la bourgeoisie pour se déchaîner.
Pour le cas français, l’affaire semblait ainsi entendue parmi les historiens marxistes : le capitalisme, né dans les interstices du féodalisme et de l'absolutisme, aurait finalement triomphé avec la révolution bourgeoise de 1789. Le débat portait de ce fait essentiellement sur la nature de l'absolutisme français, parfois vu comme un instrument de l'aristocratie féodale, quelquefois comme une phase de transition nécessaire à l'émergence du capitalisme, voire comme déjà capitaliste.
Mais les historiens du long Moyen-Âge et de l'économie d'Ancien Régime, en montrant la compatibilité du féodalisme et de l'absolutisme avec une économie marchande et monétarisée, les historiens révisionnistes, en indiquant la nature non-capitaliste de l'économie d'Ancien Régime et de la bourgeoisie révolutionnaire, et les marxistes politiques, en démontrant la nature non-capitaliste de l'industrie française jusqu'aux années 1860 et de l'agriculture française jusqu'aux années 1960, sont venus bousculer ces certitudes communes aux libéraux et aux marxistes. Partant de ces travaux, c'est à une reconstruction schématique d'inspiration marxiste politique de ce qu'a été la transition du féodalisme au capitalisme en France qu'Armel Campagne s'attelle ici.

Une intervention qui se fait dans le cadre du séminaire "Lectures de Marx".

Le culte de l'égo et du marché. Avec Dany-Robert Dufour pour Elucid.


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12.2024

Le travail du philosophe Dany-Robert Dufour porte principalement sur les systèmes et les processus symboliques et se situe à la jonction de la philosophie du langage, de la sémiologie, de la philosophie politique et de la psychanalyse. Il est d'auteur de nombreux livres parmi lesquelles on peut mentionner L'individu qui vient et Le divin marché.
Il revient ici sur la perversité intrinsèque de notre système mandevillien. En effet, selon Bernard de Mandeville, les vices privés devraient conduire à la vertu publique, et pour se faire, il faut confier la cité aux pires des hommes. Cette inversion morale est au fondement du néolibéralisme actuel et transforme la société en profondeur. Les individus n'existent même pas, ils sont esclaves d'une idéologie qui fait d'eux des consommateurs, égoïstes et grégaires, enfermés en eux-même et désespérément attachés à leur référentiel identitaire.

Un entretien mené par Carla Costantini.