À partir de la théorie critique développée initialement par l'École de Francfort, Maxime Ouellet a comme ambition de saisir les fondements sociohistoriques des catégories centrales qui sont au fondement de l'intelligence artificielle : la communication, la commande, le contrôle et l'information.
Après avoir d'abord situé les développements de l'intelligence artificielle dans le sillage des premiers travaux issus de la cybernétique, dans le cadre de ce qui était qualifié à l'époque de capitalisme monopoliste d'État, il pose ensuite la question visant à savoir si les mutations contemporaines du capitalisme rendues possibles grâce aux avancées dans le domaine de l'IA tel que le machines learnig et le deap learning remettent en question la possibilité de développer une théorie critique de la société.
Lors des crises financières, la panique prend brutalement le pas sur l'euphorie. L'économie casino conduit alors à des situations a priori incohérentes. Cette exubérance des marchés n'est pourtant pas irrationnelle. Bien au contraire, elle révèle la nature autoréférentielle des anticipations sur les marchés financiers.
La prise en considération du mimétisme des comportements permet ainsi d'appréhender la déconnexion de la finance avec l'économie réelle et souligne l'impérieuse nécessité de la réguler.
Depuis plus d'un siècle, le marketing a pris le pouvoir sur l'économie. C'est ce système et sa rationalité spécifique qui désormais gouverne des consommateurs qu'il se targue d'ériger en rois pour mieux les assujettir sans user de contraintes trop puissantes.
Thibault Le Texier a mené une passionnante enquête historique sur cette révolution encore largement inachevée, et qui bénéficie à plein de la mutation numérique.
Émission "La Suite dans les idées", animée par Sylvain Bourmeau.
Alors que dans Comprendre l'Empire, Alain Soral partait de la Révolution française, de la succession Ancien Régime/République, de l'opposition Religion et Raison, y démontrant notamment tout ce que ce régime théocratique avait de raisonnable sur le plan pratique et tout ce que cette raison politique avait de fanatique et de déraisonnable dans les actes et les faits, s'y déployait aussi une logique, une logique politique de pouvoir et de domination. Mais de domination au nom de quoi ?
Cette nouvelle domination des uns sur les autres, de la démocratie républicaine sur la monarchie théocratique, puis même de la république démocratique sur la démocratie républicaine s'est faite au nom d'un nom magique, d'une idée parfaitement séductrice : l'égalité !
L'épopée moderniste, la grande idée, le concept au coeur de la dynamique du cycle c'est ça : le pouvoir au nom de l'égalité. Et une égalité de plus en plus totale, soit, en bonne logique, de plus en plus formelle et abstraite, ce qui se traduit le plus souvent dans la pratique en absurdité, voire en son contraire. Le voilà le coup de génie qui embrasse toute l'époque, la suprême arnaque comme sortie de la tête même du diable : l'inégalité au nom de l'égalité !
Alain Soral nous fait cheminer de la Tradition à Marx, de la logique formelle à la complexité du réel, de la parole du Christ à la loi du nombre et du Marché, jusqu'à ce futur qui se déploie sous nos yeux, entre surveillance de masse, censure et dictature à venir du grand reset...
Faut-il en finir avec l'espace Schengen et la libre circulation ? La Suisse peut-elle se contenter d'accéder au marché européen ou doit-elle y participer ? Les requêtes spéciales de la Suisse menace-t-elles l'ensemble des relations bilatérales avec Bruxelles ?
La nouvelle donne internationale change les priorités de l'Union européenne dans son rapport avec la Suisse, analyse le journaliste François Schaller. Alors Suisse-Europe : la fin de l'histoire ?
Quelles sont les origines du capitalisme ? L'interrogation paraît simple et pourtant il n'existe aucun consensus parmi les historiens. Certains estiment sa genèse à deux siècles, d'autres à cinq ou huit siècles, voire à plusieurs millénaires. Il n'existe pas davantage d'accord sur la nature des facteurs à prendre en compte, ni, plus surprenant encore, sur la définition même du capitalisme.
En adoptant un critère rigoureux pour distinguer le capitalisme des simples pratiques commerciales et monétaires, l'historien Jérôme Baschet remet en question bien des modèles historiques classiques et explore la complexité des forces à l'œuvre dans la transition du féodalisme au capitalisme. Il interroge les dynamiques internes de la société médiévale, soulignant les spécificités de la trajectoire européenne tout en récusant les biais eurocentriques.
Défendant une perspective discontinuiste, il souligne que cette transition représente une rupture radicale dans l'histoire humaine et planétaire, dont la portée se révèle pleinement dans le contexte actuel de crise climatique et écologique.
Sur les trois questions considérées - quand ? comment ? quoi ? -, Jérôme Baschet s'emploie à clarifier les termes des débats à mener, offrant ainsi une réflexion approfondie sur la formation historique du capitalisme, un monde caractérisé par l'autonomisation de l'économie et l'affirmation d'une logique d'illimitation, dont il nous est donné aujourd'hui d'éprouver les conséquences.
Philosophe et spécialiste du néolibéralisme, Pierre Dardot est notamment l'auteur de La nouvelle raison du monde et Ce cauchemar qui n'en finit pas : comment le néolibéralisme défait la démocratie, avec Christian Laval.
Ici, il explique de quelle manière une certaine élite a pensé la conversion des esprits au néolibéralisme, qui s'est imposé par la logique des pratiques tout en montrant à quel point notre système est mal compris : le néolibéralisme n'est pas le "laissez-faire", c'est l'édification de règles strictes visant à imposer la concurrence et l'adaptation sans mesure à toute la société. Tout doit être géré comme une entreprise, de l'état à l'individu lui-même.
Les effets sont profonds, et engendrent tout à la fois un malheur généralisé et des absurdités économiques.
Un entretien mené par Olivier Berruyer.
Nous sommes aujourd'hui confrontés à la pornographie de multiples manières, que cela soit par la publicité, les contenus sexualisés ou encore la pornographie à proprement parler. Totalement banalisée, la pornographie est même devenue un symbole de la coolitude. Pourtant, sa consommation dégrade les individus, jusqu'à les prédisposer au réflexe sadique.
Romain Roszak, professeur agrégé de philosophie et auteur de La Séduction pornographique, expose les contradictions de ce problème moderne.