Publié en 1957, Trade and Market in the Early Empires figure l'aboutissement d'un programme de recherches, l'Interdisciplinary Columbia Project dont Polanyi est la figure marquante. Programme de recherche particulièrement ambitieux puisqu'il s'agit de rien moins que de réviser de fond en comble l'Histoire et l'anthropologie économiques en contestant à la racine la thèse de l'universalité et de la naturalité du Marché.
Ce n'est pas parce qu'il existe du commerce et des places de marché que ceux-ci obéissent toujours et partout à la loi du Marché. Ils peuvent, au contraire s'inscrire dans une logique de la réciprocité ou de la redistribution. Ni le marché ni l'homo oeconomicus n'existent de toute éternité.
Voilà ce que propose d'établir l'Ecole substantiviste dont le livre dirigé par Karl Polany, que nous présente ici Jérôme Maucourant, est la première et grandiose réalisation. Ce travail constitue le complément à La grande transformation, beaucoup plus connu, et aux Essais de Karl Polanyi. Plus encore que ces deux livres, en effet, il permet de comprendre la singularité historique inouïe que repréente la formation du capitalisme. Il joue donc un rôle essentiel dans le dépassement qui se cherche à l'idéologie néolibérale.
Docteur en économie, membre du collectif des "Économistes atterrés", David Cayla vient de publier L'économie du réel, dans lequel il se livre à une critique en règle du modèle économique dominant.
Face au mythe du marché autorégulateur et aux recettes néolibérales, comment redonner force au politique afin que les logiques marchandes soient de nouveau intégrées dans le système social ?
L'actualité la plus immédiate dit à quel point il est urgent de répondre à cette question.
Alos que l' "Acte 10" des Gilets Jaunes vient d'avoir lieu, il est important de prendre du recul et d'observer la trajectoire de ce mouvement de révolte dans l'optique de la lutte des classes.
Assisterons-nous à l'avènement d'une réelle révolution où les gestionnaires de la marchandise réussiront-ils à reprendre -temporairement- le contrôle ?
La critique du capitalisme a longtemps été l'apanage de la gauche. Pourtant, à l'heure de la marchandisation globale du monde, il est indispensable d'en faire une analyse d'un point de vue traditionnel.
Julien Langella, auteur notamment de La Jeunesse au pouvoir (Ed. du Rubicon, 2014) et Catholiques et identitaires (DMM, 2017), propose ici une critique de la domination du système capitaliste sur nos vies et notre identité.
C'est avec Eric, informaticien, et William, spécialiste de l'histoire de la cybernétique, qu'est procédé à une analyse critique du capitalisme numérique et de ses dynamiques historiques depuis 1940-1950.
Après une première partie consacrée aux techniques numériques comme cas particuliers d'une même dynamique d'accroissement de la puissance de calcul au service du capital (au sein du processus productif comme en termes de marchandises), c'est à la cybernétique en tant qu'idéologie fétichiste qu'est consacrée la deuxième partie de l'émission.
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
Le 7 novembre 2012, la garde des sceaux a présenté un projet de loi ouvrant le mariage et de ce fait l’adoption ou la reconnaissance d'enfants nés par des techniques de procréation médicalement assistée, aux personnes de même sexe. Selon ce projet, ce n’est plus la différence sexuelle du couple ni l’engendrement de l’enfant qui caractériseront le mariage mais le simple désir d’être époux ou parents.
Force est de constater que ce changement dépasse largement les cadres du code civil ou de la sémantique. C’est la nature même du mariage, du parent et de la filiation qui sont redéfinis.
Alors qu’un enfant a besoin de connaître ses origines biologiques et de se situer dans la chaîne des générations, quel sera sur lui l’impact d’une loi le privant de sa filiation biologique ? Comment seront gérés les conflits de parenté biologique et sociale devenus inextricables pour le juge ? Quelles conséquences pour tous les enfants si la présomption de paternité disparaît ?
Face à ce bouleversement anthropologique et de société, les invités de cette émission rappelle avec clarté les fondements historiques du mariage dans la loi française et les limites de ce projet de loi, qui nécessite une révision constitutionnelle.
Les débats sur l’enseignement tendent trop souvent à laisser dans l’ombre la question essentielle : à quoi sert l’école ? Un peu comme s'il existait, sur ce sujet, un consensus général. Or rien n'est moins vrai.
Nous vivons dans une société divisée en classes sociales qui ont leurs intérêts propres et formulent des attentes diverses, changeantes et parfois contradictoires envers l'institution scolaire.
Et à l'heure de la généralisation de l'évaluation par compétences dans les établissements scolaires français, Nico Hirtt nous propose de réfléchir à la direction que prend l'institution scolaire.
Car la notion de "compétence" et à son instrumentalisation à travers "l'Approche Par Compétences" n'est pas neutre : il ne s'agit rien moins que d'un outil de sélection patronal visant à introduire les contraintes du marché du travail dès l'école.
Une conférence organisée par le syndicat des personnels de l'Education nationale du Tarn et Garonne "CGT éduc'action 82".