Le philosophe Dominique Pagani écrit actuellement une "Histoire de la musique" après avoir dirigé le Centre de Formation et de Promotion Musicale de Niamey au Niger.
En effet, la philosophie entretient un rapport ancien avec la musique. Platon, Aristote, Hegel, ont tous évoqué le "mouvement intérieur", la voix ou encore l'harmonie. Rousseau fut un musicien réputé qui influença le jeune Mozart. Et Schopenhauer ou Nietzsche ne conçoivent pas la vie sans musique...
Encore une brillante leçon d'un pédagogue hors pair.
L'émission aborde deux sujets différents :
1. Le Traité transatlantique est en passe d'être signé : assiste-t-on à la soumission définitive de l'Europe devant les intérêts économiques américains ?
2. Accords et désaccords autour du "Suicide français" d'Eric Zemmour, livre dans lequel nous est délivré son diagnostic personnel sur l'état de mort clinique où se trouve notre pays.
Émission du "Libre Journal des Enjeux Actuels", animée par Arnaud Guyot-Jeannin.
Les deux principaux systèmes de droit que sont le Civil Law et le Common Law coexistent au niveau mondial et, alors que certains voudraient voir surgir un droit fondé sur de grands principes essentiels issu de la fusion de ces deux inspirations différentes, on observe plutôt une prédominance du Common Law s'expliquant par des facteurs tels que la langue, la culture, l'histoire...
Il est bon de rappeler que le système de Common Law est construit de manière complètement différente du système de Civil Law. Il en est ainsi pour la vente, la notion de bonne foi ou encore la rédaction d'un contrat. Le système de Common Law est un système jurisprudentiel tandis que celui de Civil Law est un système de droit écrit. Alors qu'il semble logique de penser a priori qu'ils sont opposés, les solutions qu'ils proposent se rejoignent pourtant régulièrement.
Aujourd'hui, l'entreprise -l'agent économique le plus important du marché- a la possibilité de choisir lequel des deux systèmes juridiques du Common Law et du Civil Law, lui propose un équilibre avantages/inconvénients présentant le plus d'intérêt, selon qu'elle préfère des formalités de création plus souples ou des garanties de prévisibilité et de sécurité. Le risque de forum shopping que comporte une telle possibilité ne va-t-il pas à l'encontre de la justice entendue comme la protection de tous et notamment du plus faible ?
L’union européenne a été présentée aux Français sous le jour engageant du "Plan Marshall", ennemi de la misère et de la servitude des peuples européens. Son objectif aurait cadré avec le projet, pacifique des "pères de l’Europe", Jean Monnet, Robert Schuman, Konrad Adenauer, etc., appliqués à proscrire défnitivement les guerres qui avaient endeuillé et affaibli le Vieux Continent de 1914 à 1918 puis de 1939 à 1945. La paix serait garantie par la protection américaine, gage d’une liberté refusée aux peuples "de l’Est" soviétisés.
Cette union fondée sur la "libre concurrence" entre égaux, en lieu et place des puissants cartels, se débarrasserait du Comité des Forges des sidérurgistes et marchands de canons enrichis par les guerres mondiales : mettant fin aux crises et aux guerres, elle vaudrait à tous la prospérité et "le pain blanc", bref, l’Eldorado. Seule la récente crise, née d’une "épidémie" financière, aurait fait "dériver" ce noble projet, au risque de compromettre ses objectifs initiaux.
"Dérive" récente d’une "Europe sociale" ou "alibi européen" indispensable, à l’ère impérialiste, à la maximisation du profit monopoliste et à la guerre aux salaires ?
Annie-Lacroix Riz et Antonin Cohen reviennent dans cette conférence sur les origines idéologique et économique de cette étrange institution qu'est l'Union européenne.
Le concept de "révolution militaire" est, depuis environ quinze ans, l’objet d’une controverse chez les historiens de l’époque moderne.
Cette approche consiste à penser la guerre et son histoire, parsemée d'innovations techniques et de bouleversements organisationnels, comme un fait social total.
En effet, l'historien de la guerre est régulièrement confronté à des ruptures difficiles à penser, comme l'apparition de l’infanterie moderne à la fin de l’âge de bronze, la "révolution hoplitique" grecque, ou l'apparition de la féodalité et de la chevalerie durant le Haut Moyen Âge.
En se penchant plus particulièrement sur la période de la Renaissance, Laurent Henninger s'interroge sur le rôle de la guerre et des ruptures apparues en son sein, dans la naissance de la modernité.
Une étude passionnante qui nous oblige à remettre en questions certaines de nos certitudes, ou comment les innovations militaires ont largement conditionné l'émergence de nos sociétés modernes.
Qu'en est-il de notre condition d'homme moderne ? Pourquoi, alors que notre société occidentale croule sous la profusion des biens matériels, la sensation de vide intérieur et les maladies psychiques semblent si répandues ?
Georges Bernanos nous apporte peut-être un élément de réponse lorsqu'il disait qu' "on ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure"...
Émission du "Libre Journal des Enjeux Actuels", animée par Arnaud Guyot-Jeannin.
Dans notre régime libéral, les élections et la représentation politique semblent renvoyer à l’idée de démocratie.
Pourtant, dans l’histoire de la pensée politique et des luttes sociales, la démocratie a souvent été une force qui s’opposait aux élites monarchistes ou aristocratiques, y compris à l’ "aristocratie élue" (les parlementaires).
Ainsi entendue, la démocratie est non seulement incompatible avec la représentation politique, mais elle en est même l’ennemi philosophique et politique.
Pour illustrer cette tension ou ce conflit, il convient d’effectuer un retour à l’époque de la fondation des régimes parlementaires modernes, ainsi que de rappeler la logique politique de quelques conflits récents, par exemple le "Printemps érable" qui a soulevé de vifs débats au sujet de l’idéal démocratique.
Sous de multiples noms, François Brigneau (1919-2012) a été journaliste, travaillant aussi bien pour la presse à grand tirage que pour des feuilles confidentielles voire clandestines. En 1965, rédacteur en chef d'un jeune mais vigoureux hebdomadaire, un sondage IFOP le désigna comme le deuxième journaliste le plus connu de France. En 2012, à sa mort, le quotidien Le Monde, qui mettait un point d'honneur à ne pas le citer, se trouva toutefois obligé de lui consacrer une nécrologie.
Il laisse une oeuvre publiée abondante et variée : chroniques en langue parlée, romans policiers, reportages à travers le monde, évocations de lieux, livres historiques, souvenirs de la vie journalistique et politique, etc.
Il a été apprécié par des hommes aussi différents que Frédéric Dard et Jean Madiran, Céline et Hubert Beuve-Méry, Robert Brasillach et Jean Gabin, Arletty et Marcel Pagnol, sans oublier Pierre Lazareff ou Alphonse Boudard.
Pourquoi alors fait-il aujourd'hui partie des auteurs "notoirement méconnus" ? Tout simplement parce qu'au long de sa vie, fils d'un instituteur syndicaliste révolutionnaire mais s'étant toujours défini comme un français de souche bretonne, François Brigneau, dont la plume valait une épée, a obstinément et fidèlement choisi "le mauvais camp", celui de "la France française", selon sa propre expression.
Cette table ronde organisée lors du colloque "Pensée dominante vs. liberté de l’information" aborde les thèmes suivants :
1. La remise en cause de la pensée dominante et la diabolisation des idées dissidentes
2. Le suivisme médiatique
3. La résonnance de la connaissance fabriquée
4. L'affaiblissement de la légitimité de la connaissance
Un questionnement, sous des angles différents, de l'actualité des contenants et du contenu de l'information, ainsi que des enjeux de pouvoir afférents.
Gilles Ardinat s’attache d'abord à définir avec précision plusieurs termes trop souvent employés à tort et à travers. Ainsi, si le mot "mondialisation" est souvent perçu comme un concept économique synonyme de néolibéralisme, il désigne plus largement "un processus de généralisation des échanges entre les différents territoires de la planète". La "généralisation des échanges" évoquée ne concernant pas uniquement les échanges économiques mais également l’information, les idées ou les personnes. À ne pas confondre avec le "mondialisme", c’est à dire "la doctrine visant l’instauration d’un super état mondial".
C'est en recouvrant le sens complet du terme mondialisation que nous comprenons que les altermondialistes n'en formulent qu'une critique partielle, sans aller au bout de sa logique. Ce mouvement politique est aujourd'hui en échec, malgré la pertinence de certaines analyses.
Pourquoi ce blocage ? On sait à quel point les altermondialistes ont peur d’être catalogués de réactionnaires, passéistes, protectionnistes voire nationalistes, et pourquoi pas même racistes ! En effet, l’antiracisme est devenu une espèce d’étendard dévoyé qui fonctionne en pratique comme une arme permettant de diaboliser, terroriser, ou rendre impossible un certain nombre de débats (sur le protectionnisme, par exemple).
Pour Gilles Ardinat, ce n’est pas d’une autre mondialisation dont nous avons besoin, mais bien d’une démondialisation : si l’on doit faire une critique de la mondialisation en restant logique, il faut proposer un programme politique qui en serait le contraire, et non une copie conforme plus ou moins moralisée.
Une conférence importante qui nous rappelle les contradictions et autres impasses idéologiques de l'extrême-gauche politique.
Comme on sait, la langue grecque ne disposait que d’un seul mot, logos, pour dire le langage et la raison. C’est, en un sens, une fâcheuse ambiguïté et, en un autre sens, une heureuse coïncidence.
Nous voudrions montrer ce que perd la faculté de penser "rationnellement" à être envisagée séparément de l’aptitude à parler, dans sa double dimension : parler de (quelque chose) et parler à (quelqu’un). Sans l’assise du langage, la raison déraisonne.
Nous tenterons de le montrer sur deux exemples : d’un côté l’argument idéaliste est irréfutable, mais il implique la perte de tout rapport au monde, lequel est donné immédiatement par la structure prédicative du langage ; d’un autre côté, l’argument réduisant à néant l’identité du moi est tout aussi irréfutable, mais il implique la perte de tout rapport à soi, lequel est donné immédiatement par le "je" et la structure indicative du langage.
Inversement, nous nous efforcerons de suggérer ce que, positivement, "la" raison doit au langage, en particulier ce que ses deux principes constitutifs les plus généraux, le principe de contradiction et celui de raison suffisante, doivent à la structure du langage humain.