On appelle "chasseurs-cueilleurs" les peuples qui tirent leur subsistance exclusivement de ressources sauvages, par le moyen de la chasse, de la cueillette, de la pêche ou du ramassage de coquillages. C’était, avant la colonisation, le cas de nombreux peuples, les Aborigènes australiens, les San (anciennement appelés Bochimans), les Pygmées, les Inuit, etc. Par delà leur diversité culturelle, l’anthropologie sociale cherche quels sont les points communs de leurs sociétés. Quels types de structure économique ? Quelles formes d’organisation sociale ? Quelles religions ?
Luc Ferry débute cette série avec le mythe d'Ulysse dont l’histoire est abordée comme matrice de toute l’histoire de la philosophie. Nous sommes aujourd'hui entré dans un nouveau principe de sens, celui de l’amour, c’est-à-dire l’histoire de la naissance de la famille moderne et du mariage d’amour. Ces questions sont explorées aux moyens de la littérature et des tavaux réalisés sur l’histoire de la famille, de la passion amoureuse et de la vie privée. Le XXème siècle est celui où le mariage d’amour et la famille moderne va s’épanouir. Cet événement majeur n’est évidemment pas sans lien avec l’immense mouvement de « déconstruction » des autorités et des valeurs traditionnelles qui va caractériser ce siècle. Cette déconstruction des traditions commence en fait dès le milieu du XIXème siècle, avec l’invention d’un idéal de vie nouveau, la vie de Bohème, et prépare les utopies du XXème siècle (art moderne, Mai 68). Se profile alors l’émergence d’un monde de ruptures et d’innovations permanentes : celui de la mondialisation libérale. Enfin, sont abordées les conséquences de la révolution de l’amour sur la vie publique et collective, soit le passage d’un premier humanisme du droit et de la raison à un second humanisme qui repose sur deux questions nouvelles : la question de l’humanitaire et celle des générations futures.
Olivier Rey part d'un constat simple, voir naïf, le retournement des enfants dans les poussettes : les enfants ne regardent plus leurs parents mais vers l'avant. Cette inversion, apparue dans les années 70, éclaire une transformation radicale de nos sociétés qui, portée par la démocratie et la science, favorise un sujet libéré du passé, de la tradition, apte à affronter l'avenir: un sujet auto-construit.
Une liberté absolue qui risque fort, souligne Olivier Rey, de laisser l'homme face aux déterminismes aveugles et aux fantasmes régressifs que les civilisations avaient tenté d'apprivoiser.
Finalement ce sont toutes les orientations actuelles de la biologie, des doctrines éducatives que l'auteur analyse avec pertinence en pointant comment l'utopie de l'auto-fondation a pénétré notre monde.
Notre modernité occidentale s'est construit une vision du monde qui évacue un concept qui est consubstentiel au monde grec ou au christianisme : le mal.
Pire : nos temps funestes se sont même donnés pour mission de l'éradiquer !
Olivier Rey fait ici l'inventaire du leg que cette modernité nous a laissé.