Longtemps délaissé par les historiens, l'animal est désormais un objet d'études à part entière. Envisagé dans ses rapports avec l'homme, il nous apprend mille choses sur la société, l'économie, la culture, la vie religieuse et symbolique.
Michel Pastoureau a choisi ici de nous parler de huit animaux célèbres, intimement liés à notre culture. Certains ont réellement existé, d'autres sont empruntés à la Bible, à la mythologie, à la littérature ou à la réalité de notre monde.
Un parcours passionnant qui nous renseigne sur les changements et permanences des mentalités.
La "société de la connaissance" pourrait bien se révéler, en fait, celle où les savoirs perdent tout sens autre qu’utilitaire. Ils cessent de se présenter comme les vecteurs d’une émancipation promettant à l’humanité la maîtrise consciente de son destin.
Marcel Gauchet s’efforcera de mettre en lumière, à partir de ce phénomène, les ressorts du changement de monde qui nous emporte et la racine des périls auxquels il nous expose.
Cette conférence est organisée par l’association "Echange et diffusion des savoirs", dans le cadre du cycle "Emprises de la violence. Regards sur la civilisation contemporaine".
L'Islam obsède et déconcerte un monde occidental qui le connaît mal, le comprend peu et s'étourdit de termes employés à tort et à travers : "islamisme", "jihadistes", "salafisme", "wahhabisme".
Charles Saint-Prot nous montre en quoi l'Islam orthodoxe, sunnite, se caractérise par une adhésion du plus grand nombre des musulmans à une Tradition qui n'a jamais exclu le réformisme et ne peut être confondue avec un conservatisme rigide ou avec des courants minoritaires caractérisés par leur sectarisme révolutionnaire ou avec le terrorisme.
Il nous décrit l'évolution intellectuelle, sociopolitique et juridique de la pensée musulmane et montre en quoi la Tradition islamique constitue une meilleure réponse aux dérives sectaires extrémistes qu'une occidentalisation qui conduirait à une négation de la civilisation musulmane.
Entre la révolution et l'aliénation, la Tradition vivante est l'expression d'un Islam qui doit faire l'effort de concilier la fidélité au dogme immuable et la prise en compte des évolutions.
Une émission présentée par Patrick Péhèle et Lucien Valdes.
Aux bonheurs prochains des réveillons familiaux, cette émission va contribuer modestement. Et comment ? En s'intéressant aux animaux de Noël !
Car il en existe plusieurs. Ceux d’abord que l’on consomme, selon des rituels dont la longue histoire n’est pas aussi futile qu’on pourrait le croire au premier regard. Les comportements collectifs célébrant la fête de la Nativité ont en effet privilégié, depuis des siècles, trois animaux spécifiques, à savoir le cochon, composante majeure de toutes les ripailles, le cochon avec lequel les hommes ont entretenu de très longue date des relations extrêmement ambivalentes, et aussi, l’oie, et surtout, plus récemment, la dinde, qui a envahi les tables aristocratiques en France, en provenance de l’Amérique, dès le XVIe siècle.
Mais auparavant nous allons braquer notre attention sur la crèche et sur deux animaux de statut bien plus marquant, du plus sacré jusqu’au plus féérique, entendez l’âne et le bœuf. Pour découvrir que leur place autour du berceau divin a grandement varié, en présence et en portée, de siècle en siècle, et que ces évolutions renseignent sur les mutations de la foi, telle que celle-ci peut s’exprimer dans la profondeur des adhésions populaires à un christianisme en mouvement.
Nul mieux que le grand historien des couleurs, des animaux et des symboliques, qu’est Michel Pastoureau, ne pouvait nous conduire sur les chemins de ces interprétations multiformes.
Le XXe siècle, avec ses guerres mondiales, ses totalitarismes et ses génocides, a été l'un des plus barbares de notre histoire. Le culte d'une raison calculatrice et froide au service de mauvais instincts est la cause majeure.
Notre monde moderne oublie l'existence douée de sens pour réduire la vie à sa seule dimension biologique et économique. Il détraque la personne humaine en combattant l'antique alliance du cœur et de la raison pour discipliner le chaos du dragon des instincts. Il méprise les institutions et traditions, ouvrant la porte à la violence révolutionnaire et à la montée du crime. Il méprise la spiritualité (qui se venge à travers l'islamisme extrémiste) en laissant la jeunesse dans un monde matérialiste et sans repères.
Ivan Blot examine quatre thèmes (l'existence humaine, la personne humaine, l'importance des traditions et des institutions pour l'homme, la spiritualité incarnée et les limites de la raison) et esquisse des voies de sortie de cette impasse à l'aide d'Aristote, Heidegger, Nietzsche, Kierkegaard, Platon, Dostoïevski, Gehlen, Hayek, Dumézil, Jean Climaque ou encore Grégoire Palamas.
Il constate que l'Occident s'enfonce dans un monde "im-monde" où l'Ego remplace Dieu, l'argent le sens de l'honneur, les masses la personnalité humaniste et le calcul économique et technique la famille et les racines qui donnent sens à notre vie. Par contraste, la nouvelle Russie retrouve l'humanisme de notre Civilisation, et c'est pourquoi elle est tant calomniée.
Marcel Gauchet, au travers d'une enquête patiente et minutieuse, examine le processus de dissolution et de retournement de l'emprise organisatrice du religieux : c'est donc une histoire politique de la religion qu'il conduit.
À rebours de l'analyse marxiste qui définit la religion comme une superstructure déterminée par l'organisation économique et sociale, Gauchet s'intéresse à l'action du religieux sur la réalité elle-même. C'est ainsi qu'il parvient à dégager la spécificité révolutionnaire du christianisme et son rôle décisif dans le développement occidental.
Bien plus, si nos sociétés se laïcisent, les valeurs laïques elles-mêmes ne seraient que la transposition des valeurs religieuses traditionnelles. Il y aurait donc du religieux après la religion, et le christianisme serait même la religion de la sortie de la religion.
Si Bossuet figure dans toutes les histoires de la littérature dignes de ce nom, c'est parce qu'il fut par excellence l'orateur du siècle de Louis XIV : une connivence naturelle semble s'établir entre ce que désire accomplir le Roi Soleil et le style de celui dont on a symbolisé la grandeur en le surnommant L'Aigle de Meaux.
Mais ce serait une erreur grave que de s'en tenir à une telle simplification, car Bossuet fut d'abord et avant tout un "chercheur de Dieu", une âme toute consacrée à Celui qu'il n'a jamais cessé de choisir.
Avec le talent qu'on lui connaît et sa grande sensibilité poétique, Dominique Daguet nous fait ici (re)découvrir Jacques Bénigne Bossuet (1627-1704).