Philippe Descola nous propose un aperçu de sa pensée des ontologies plurielles.
Il se positionne au sein de ce qu'on appelle aujourd'hui le "tournant ontologique en anthropologie", et retrace la généalogie de ses idées et les influences dont il se revendique, du structuralisme de Lévi-Strauss au perspectivisme de Viveiros de Castro.
Dans un deuxième temps, il répond aux questions de la salle en explicitant sa vision de l'homme, de l'anthropologie, et en expliquant le but des structures explicatives et prédictives qu'il propose dans "Par-delà Nature et culture" et dans le reste de son œuvre, différentes à ses yeux de ce que peut offrir l'anthropologie cognitive de laquelle il se démarque.
Il esquisse enfin les grandes lignes de ce qu'il comprendre du pluralisme en anthropologie.
Après avoir surmonté en un siècle les deux séismes majeurs que furent le nazisme et le stalinisme, la civilisation occidentale, se trouve emportée par le libéralisme d'aujourd'hui, le néolibéralisme. Il en résulte une crise générale d'une nature inédite : politique, économique, écologique, morale, subjective, esthétique et intellectuelle.
Il n'y a cependant nulle fatalité dans cette troisième impasse historique en un siècle. Il convient en effet de reprendre les choses là où elles ont été interrompues par le triomphe de cette religion immanente et matérialiste qu'on appelle le "divin Marché". Laquelle fonctionne, comme toute religion, sur une promesse : le salut par l'augmentation sans fin de la richesse. Fuite en avant qui mène tout droit à la dévastation du monde.
Pour obvier à ce sort, il faut en revenir au cœur de la civilisation occidentale afin d'y trouver les principes nécessaires à la refondation de notre monde. Cette civilisation possède les sources et les ressources nécessaires à sa Renaissance pour peu qu'on se donne un droit d'inventaire sur les deux sources du grand récit occidental :
- le récit monothéiste, que les Latins tenaient de Jérusalem, pour lui faire admettre une seconde fois la dignité de l'homme et de la femme
- le récit du Logos, venu des Grecs et d'Athènes en particulier, en visant à le débarrasser de l'exclusion qu'il prononçait à l'encontre de certaines catégories de citoyens voués à l'entretien des maîtres.
L'enjeu, c'est tout simplement la perspective d'une nouvelle Renaissance
Notre culture exige un recouvrement du désir par l’amour, au risque manifeste de contrarier l’un par l’autre, voire de les opposer.
Si Freud et Lacan, quoique différemment, permettent de reconnaître que l’objet visé n’est pas le même dans les deux cas, ce progrès de la connaissance permet-il de mieux les concilier, voire de nous réconcilier avec eux ?
Un long argumentaire destiné à prévenir les problèmes familiaux qu'entraineraient la légalisation du mariage homosexuel.
L'exposé se base principalement sur les travaux d'Aldo Naouri et de Tony Anatrella, et s'interroge sur la pertinence, pour la construction psychique des enfants, d'un modèle de couple niant la différence sexuée (homosexualité).
L'imaginaire structure la vie sociale : c'est cette approche sociologique qui guide le travail de Michel Maffesoli.
Les évolutions récentes des "bassins sémantiques" dans lesquels nos sociétés sont plongées révèlent l'émergence d'un nouvel imaginaire : la post-modernité.
Nous voyons en effet un retour affirmé des idées archaïques, idées qui se meuvent au sein d'un climat nébuleux marqué par le retour de caractéristiques pré-modernes.
Il semblerait donc que l'araisonnement du monde -emblématique de notre modernité rationnelle- soit en trait de subir une inversion de polaritié.
Est-ce que les nouvelles "églises électroniques" (videogammes, sites, forums, encyclopédies) pourraient jouer le rôle renouvelé des "mystères" ?
Et si nous assistions à un ré-enchantement du monde ?
Conférence prononcée dans le cadre du cycle "Jeudi de l'Imaginaire".
Bernard Lietaer explique l'instauration du monopole de la monnaie émise via le mécanisme de l'argent-dette par l'adoption du modèle de société patriarcale depuis de nombreux siècles. Ainsi, l'archétype de la Déesse Mère a été réprimé, avec comme conséquence l'apparition des deux ombres qui lui sont associées et qui constituent les deux piliers de notre économie: la cupidité et la rareté.
Il est important de comprendre le paradigme jungien archétype/ombre, paradigme qu'utilise Bernard Lietaer dans sa compréhension du phénomène monétaire.
L'oeuvre de Paul Yonnet, sociologue, essayiste et écrivain, se situe au confluent de trois convictions :
1) L’analyse de l’expérience personnelle est le premier pas vers la connaissance de l’homme, des sociétés qu’il forme et de leur histoire. Certitude très tôt acquise, d’abord par la lecture fondamentale, à quinze ans, du "Voyage au bout de la nuit" de Céline, puis, déplacée dans le champ de la sociologie, lors de ses premières études des phénomènes du loisir. Ainsi a-t-il découvert, en étudiant "la France du tiercé", dont il était naturellement proche, à quel point les acteurs de base du phénomène possédaient une connaissance spontanée savante, et à quel point, à l’inverse, une sociologie de l’extériorité, traitant le social avec désinvolture, véhiculait de contresens et de préjugés. D’où le recours à la méthode de la "participation observante" - séparée des phases ultérieures de l’objectivation.
2) Passionné de démographie, d’histoire (de toutes les histoires), de droit, de psychologie, de philosophie, de littérature, d’anthropologie, mais aussi par les apports des sciences à l’explication des phénomènes sociaux, Paul Yonnet ne conçoit pas que la recherche ni l’élucidation puissent avoir lieu à l’intérieur d’une "discipline" seule, artificiellement recluse derrière les remparts qu’elle a (ou aurait) construits. Ardente obligation de l’interdisciplinarité.
3) La vérité gît dans les livres. Mais il est plusieurs chemins pour y accéder, et notamment la voie littéraire. Il s’ensuit quelques conséquences : il n’est de pensée qu’écrite ; la sociologie, comme la philosophie ou l’ethnologie, est aussi un style et un art littéraire (Raymond Aron, Claude Lefort, Claude Lévi-Strauss) ; l’analyse des oeuvres de la littérature est un temps essentiel de la recherche ; nous pouvons entrer directement dans le cercle magique pour y côtoyer les écrivains (c’est Le Testament de Céline).