Les années 30 sont-elles derrière ou devant nous ? Mais alors : que faire du sentiment viscéral que nous vivons une "récidive" de l'entre-deux-guerres ?
C'est en compagnie de l'historien Johann Chapoutot qu'est étudiée la "fascisation d'atmosphère" qui, jour après jour, pulvérise la prétendue évidence du jamais plus.
Philosophe sans système à l'influence protéiforme, Nietzsche a souvent été accusé d'avoir vu sa pensée être utilisée par les allemands pour nourrir leur impérialisme. On sait moins qu'il fut reçu et commenté dans le corpus du nationalisme français tant chez les élèves de Maurras et de Barrès que chez les renégats comme Drieu la Rochelle.
Pas ses travaux, Julien Dupré comble un vide historiographique et ouvre la voie à de nouvelles recherches pour comprendre le nationalisme français.
Face à la prise de pouvoir des Bolchéviks en Russie, les exilés en Europe ont tenté de s'organiser pour renverser le pouvoir rouge. Gagnant le surnom de "Russes blancs" ils ont manœuvré tout au long des années 1930. Certains se sont engagés durant la Seconde Guerre mondiale pour essayer de renverser Staline, en vain.
Retour sur l’épopée de ces Russes blancs avec Sylvain Roussillon.
Une émission présentée par Jean-Baptiste Noé.
Après avoir présenté les principaux penseurs de la péninsule italienne entre le XIIIe et le XVe siècle, Denis Collin revient dans cette deuxième saison consacrée aux Lumières d'Italie sur les intellectuels et mouvements d'idées de l'époque moderne et contemporaine.
L'occasion de revenir sur la trajectoire et l'oeuvre de Giambattista Vico, Cesare Beccaria, Vilfredo Pareto, Gaetano Mosca et Benedetto Croce, on encore sur la réception si particulière du marxisme en Italie.
La Révolution bolchevique de 1917 puis la Guerre civile qui s'en suit jettent des centaines de milliers de ressortissants de l'ancien empire des tsars dans les affres de l'exil. Convaincus pour la plupart que les jours du nouvel état soviétique ne dureront pas, ces Russes que l'on appelle "blancs", par opposition aux "rouges", essaient, tout en survivant péniblement aux contraintes du quotidien, d'organiser des alternatives politiques au communisme. Anarchistes, mencheviks, socialistes-révolutionnaires, libéraux, monarchistes, ils fondent des journaux, des revues et se retrouvent dans des clubs, des cercles, tentant de faire vivre leurs idées au sein de partis confrontés à toutes les difficultés de la vie dans l'émigration.
Parmi ces groupes va naître un courant original, inattendu, fruit de son époque, mais aussi des circonstances très particulières qui ont chassé ces populations hors de Russie : le fascisme. Les fascismes serait-il d'ailleurs plus indiqué d'écrire, car les différents groupes s'en réclamant auront des trajectoires, historiques comme idéologiques, bien différentes les unes des autres. C'est ainsi que, de 1922 à 1945, plusieurs groupes, mouvements et partis russes, réunissant au total plusieurs dizaines de milliers d'adhérents et de sympathisants partout dans le monde, se revendiquent du fascisme, espérant renverser l'Union soviétique par la propagande, les complots ou la force.
En 1945, les survivants, désormais porteurs d'une étiquette politique unanimement réprouvée, sombreront dans un oubli quasi total. Sylvain Roussilon est là pour apporter un éclairage sur une part oubliée de l'histoire de la Russie en exil.
Émission du "Libre Journal de la jeunesse", animée par Pascal Lassalle.
L'historien Henri Guillemin nous offre un exposé du contexte historique dans lequel la Guerre d'Espagne s'est inscrite. Il rappelle d'abord l'aide politique et militaire que Franco reçut de Mussolini et d'Hitler, mais aussi le télégramme de félicitations que le pape Pie IX adressa à Franco après avoir salué sa "croisade" dès septembre 1936, et s'efforce ensuite d'expliquer la non-intervention du gouvernement du Front Populaire de Léon Blum.
Il évoque également les positions prises par les grands écrivains français comme Paul Claudel et Henri Bordeaux qui applaudissent à la victoire de Franco, rejoignant Maurras, Raymond Cartier et François Mauriac qui déclenchèrent alors une campagne de presse violente. L'engagement de Malraux est à relever ainsi que le courage de Georges Bernanos qui s'indigne publiquement contre cette guerre dans Les Grands Cimetières sous la lune.
Quelle a été la matrice idéologique des fascismes ? Les régimes de l'Italie fasciste et de l'Allemagne nazie partagent-ils une similarité de structure ? L'exercice de la dictature a-t-il contribué à reconfigurer l'idéologie qui avait pourtant été à l'origine de la naissance même du régime ?
Autant de questions auxquelles l'historien Olivier Dard, spécialiste de la période de l'entre-deux-guerres, donne réponse en se basant sur les recherches historiques les plus récentes.
Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.
Les systèmes politiques modernes sont à peu près tous fondés sur la souveraineté populaire. Ce souverain intimide, enthousiasme ou effraie. Sauf qu'il n'est peut-être pas celui qu'on croit.
Plusieurs textes de Pascal Ory -dont quatre livres- viennent d'être rassemblés dans un volume, textes qui présentent tous un caractère d'étude historique où les thèmes du populisme, de l'anarchisme de droite, et certaines conjonctures radicales, comme le fascisme ou la Collaboration, sont analysées en détail.
Retour, en sa compagnie, sur les séquences modernes dans lesquelles le Peuple et la souveraineté qu'il exerce basculent du côté autoritaire, jusqu'à l'amour de la dictature, du côté identitaire, jusqu'à la xénophobie.