Le prolétariat, affirme Jacques Ellul, n’a pas été un produit du seul capitalisme, mais bien de la société industrielle elle-même. Ainsi, la révolution soviétique, la "voie chinoise", tout comme l’évolution du tiers monde, aboutissent à la création d’un immense prolétariat mondial.
Toutes les révolutions ont échoué, en cédant à la fatalité industrielle et technicienne du capitalisme qu’elles entendaient combattre.
Et pourtant, au début des années 80, la première vraie révolution semble devenir possible. Pour quelles raisons ? À quelles conditions ? Sommes-nous encore capables d’une véritable espérance révolutionnaire ?
Grand historien de la Révolution française, Albert Mathiez fut aussi un intellectuel engagé, un partisan intransigeant de la démocratie sociale qui s'enthousiasma pour la révolution russe.
Il écrivit d'ailleurs de nombreux articles au fil des événements qui analysaient, sur le vif, ce séisme social et politique. Des journées de février 1917 jusqu'à la fin de la guerre civile, Albert Mathiez tisse l'analogie avec la Révolution française. Dans les deux cas, il observe la force motrice des mouvements populaires, à contre-courant des interprétations selon lesquelles les révolutions appliquent des théories.
C'est sur cette séquence que reviennt Yannick Bosc et Jean-Pierre Garnier, et afin de comprendre l'engagement politique d'un historien exemplaire.
Lorsque les pays occidentaux font des droits de l'homme le centre de la politique, ils s'enferment dans une impuissance collective.
Le problème n'est d'ailleurs pas les droits de l'homme en eux-mêmes, surtout quand ils sont compris comme des libertés publiques, mais cette idéologie, cette nouvelle religion séculière centrée sur l'obsession de la non-discrimination, qui paralyse la politique de certains pays occidentaux et particulièrement de la France dans une période où l'équilibre sociétal du pays est menacé et où la conquête silencieuse de l'islam s'opère sous la protection des droits de l'homme.
C'est avec une logique implacable que Jean-Louis Harouel démonte les ressorts de ce mécanisme pervers. Car nous ne sommes plus dans le cas de figure des droits d'un peuple face à son État, mais du droit d'un peuple d'être défendu par son État
L'ambition de cette conférence est de fournir à la philosophie de Péguy l' "appareil" capable de manifester le plus fidèlement possible le "profond ordre intérieur" qui tient ensemble la multitude de textes qui a jailli génialement de sa plume.
Loin de pointer les contradiction d'un homme, il s'agit alors de suivre la continuité et la cohérence d'un chemin, par-delà toutes les ruptures apparentes, qui se déroule selon un drame chrétien : l'état d'innocence, d'abord, la pureté de son combat socialiste et une jeunesse saisie par l'événement de l'Affaire Dreyfus et tenue par la venue imminente de la cité harmonieuse ; la chute, ensuite, avec l'histoire de la décomposition du dreyfusisme et l'enfer du monde moderne ; le salut, enfin, avec le retour de la foi catholique et les nouvelles ressources que lui prodigue la vertu d'espérance.
Dans cet entretien, Claude Lefort est interpellé par des amis - Claude Habib, Pierre Manent, Claude Mouchard et Pierre Pachet - dont l'enseignement et les travaux se situent dans le champs de la philosophie et de la pensée politique.
Il revient d'abord sur son parcours, parcours qui éclaire ensuite bon nombre de réflexions -sur le totalitarisme notamment- qu'il developpera ensuite et qui feront son originalité et sa renommée dans le champ des sciences politiques.
Ces émissions constituent une très bonne introduction aux grandes problèmatiques politiques. Politique est ici à prendre au sens où l'entendaient les anciencs, soit l'art d'accorder l'individu (l'un) et la communauté (le multiple).
L'approche thèmatique nous montre comment l'aspect politique des problèmes auxquels nous sommes confrontés est aujourd'hui réduit à la portion congrue. Mais pouvons-nous espérer résoudre les grandes questions de notre temps sans agir politiquement ?
Ernest Mandel, né dans une famille révolutionnaire et d'un père ayant lutté aux côtés de Rosa Luxemburg au sein du Spartakusbund, nous raconte en détails la tentative de révolution communiste allemande entre 1918 et 1923.
Ce récit passionné -et passionnant-, à la fois chronologique et analytique, voit se succéder les problèmatiques suivantes : la grève politique, les conseils ouvriers, l'irruption de la révolution bolchévique, le Spartakusbund et les personnages de Rosa Luxembourg et de Karl Liebknecht, le rôle de la social-démocratie et la contre-révolution menée par Ebert et Noske, le front unique et l'armement des travailleurs, le centrisme, la crise révolutionnaire, le mouvement de masse et le parti révolutionnaire.
Plus que la simple évocation d'un épisode historique haut en couleurs, ces quelques années nous donnent de véritables leçons politiques.
Comprendre le sens profond de notre histoire et s'approprier la critique radicale de l'ordre marchand aliénant requiert un effort : celui de se plonger dans le récit des expériences des mouvements radicaux en recherche d'émancipation et dans les textes de ses principaux témoins et théoriciens (présocratiques, Hegel, Marx).
Alors que le spectacle de la marchandise nous pousse au narcissisme, à l'inculture et au zapping, comment pouvons-nous nous approprier ce savoir critique et plus encore, le transmettre autour de nous ?