Universitaires et spécialistes de la la Révolution française, Yannick Bosc et Florence Gauthier présentent le travail que l'historien Albert Mathiez a consacré à Robespierre et dans lequel il s'attache à saisir les liens étroits qui unissent le révolutionnaire à la démocratie, et confèrent à sa politique une portée universelle. Car l'Incorruptible fondait ses paroles et ses actes sur le mouvement populaire et oeuvrait à l’avènement d’une république sociale.
Nous découvrons aussi comment l’héritage politique de Robespierre fut une source d’inspiration majeure des mouvements socialistes tout au long du XIXe siècle.
Entre la Commune et Mai 68, les révolutions ont toujours affiché une prescription mémorielle : conserver le souvenir des expériences passées pour les léguer au futur. Une mémoire "stratégique", nourrie d'espérance.
Mais cette dialectique entre passé et futur s'est brisée, et le monde s'est enfermé dans le présent. Ce nouveau rapport entre histoire et mémoire permet de redécouvrir ce que l'historien des idées Enzo Traverso, à la suite d'Hannah Arendt, appelle une "tradition cachée", celle de la mélancolie de gauche, car elle n'est ni un frein ni une résignation, mais une voie d'accès à la mémoire des vaincus qui doit permettre à la gauche de prendre conscience d'un héritage impossible à refouler, et surtout d'un nécessaire travail de deuil.
Pour ce 89ème numéro de "L’Heure la plus sombre", Vincent Lapierre reçoit Félix Niesche et Alain Soral à propos de la Révolution bolchévique.
- 00'00 : introduction
- 00'55 : la Révolution russe est-elle un complot juif ?
- 07'50 : la figure de Lénine
- 13'00 : Lénine et Trotski financés par Wall Street ?
- 17'35 : les causes intrinsèques de la Révolution russe
- 26'20 : qui sont les bolchéviques ?
- 40'10 : le marxisme est-il un prolongement de l’eschatologie juive ?
- 44'45 : la Révolution d'octobre, sujet actuel ?
- 46'50 : les événements de juillet et août 1917
- 50'00 : l'opposition Staline/Trotski
- 52'27 : arrivée d'Alain Soral
- 52'50 : Soral sur Staline
Comme on le sait, la révolution qui fonde la Russie soviétique et qui, contre toute attente, a lieu dans un pays non compris dans les pays capitalistes les plus avancés, est saluée par Gramsci comme la "révolution contre Le capital".
Car ce n'est pas la révolution d'octobre qui doit se présenter devant les gardiens du "marxisme" pour obtenir sa légitimation ; c'est la théorie de Marx qui doit être repensée et approfondie à la lumière du tournant historique qui a eu lieu en Russie.
Quelles seront donc les conséquences de la victoire des bolcheviques dans un pays relativement arriéré et, de plus, épuisé par la guerre ?
Comme le rappelle Marx, est "appel[é] communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel".
C'est donc en compagnie du sociologue Bernard Friot et du philosophe Dominique Pagani que nous sommes invités à revenir sur les acquis théoriques et pratiques du mouvement ouvrier. Il s'agit alors de dégager, à partir de notre situation historique et de notre savoir, les conditions d'une pratique révolutionnaire.
Une rencontre organisée par l'association Avec Doumé à la maison des associations du 13ème arrondissement.
À l’occasion du centenaire de la Révolution bolchévique, René Berthier, auteur d'Octobre 1917. Le Thermidor de la Révolution russe, nous propose une théorie critique du bolchévisme comme idéologie et comme politique.
Cet événement d’une ampleur jamais vue allait bouleverser le monde et orienter durablement le destin de la classe ouvrière internationale. Il appartient maintenant aux historiens de le restituer dans toute sa complexité en montrant l’extraordinaire vitalité et diversité des expériences que les acteurs de cette révolution ont tenté de mettre en place.
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
Créer un parti mondial de la révolution pour que les représentants du prolétariat prennent le pouvoir dans divers pays de la planète, tel est le dessein de la IIIe Internationale ouvrière qui se forma après le désastre meurtrier de la Première Guerre mondiale. La révolution russe d'Octobre 1917 avait montré l'exemple et s'ouvrait alors, selon ses partisans, le chemin d'une possible révolution mondiale.
Serge Wolikow retrace l'histoire de l'Internationale communiste de sa naissance à Moscou le 2 mars 1919 jusqu'à sa dissolution en 1943. Puissamment organisé, le Komintern marquera de son empreinte l'histoire du XXe siècle, il participera aux luttes libératrices de l'entre-deux-guerres, offrira aux classes populaires des voies d'accès à la vie politique en même temps qu'il justifiera les massacres de masse des purges staliniennes. L'Internationale communiste permettra l'expression des aspirations anticolonialistes de nombreux militants asiatiques, arabes et africains tout en exerçant un contrôle étroit de l'activité des partis nationaux par le recours à la violence physique et symbolique.
Funeste production de l'imaginaire pour certains, entreprise essentiellement criminogène pour d'autres, le communisme est ici appréhendé comme une réalité autrement plus complexe. Serge Wolikow contribue à décrypter le sens d'un mouvement mondial qui a porté les espoirs de centaines de millions de femmes et d'hommes tout en acceptant d'en sacrifier des millions parmi ses partisans et ses adversaires.
Il y a plus de trente ans, Christian Salmon renonçait au projet d'écrire la vie d'une légende oubliée de la Révolution russe : Iakov Blumkine, terroriste, tchékiste, poète, stratège militaire, agent secret, exécuté à l'âge de vingt-neuf ans sur ordre de Staline.
Les années ont passé jusqu'à ce que l'auteur découvre à l'occasion d'un déménagement une malle contenant les archives du "projet Blumkine" : des manuscrits, des documents, de rares photographies, et des souvenirs personnels.
Il décide alors de reprendre le "projet Blumkine" pour proposer un récit biographique inclassable, à l'image de ce personnage pris dans les reflets de sa légende : l'enfant romantique d'Odessa, l'assassin de l'ambassadeur d'Allemagne en 1918, le poète qui fréquente Isadora Duncan et l'avant-garde artistique du début des années 1920, le guerrier et le stratège qui reconquièrent la Mongolie, l'agent du NKVD en Palestine, le secrétaire de Trotski... L'auteur entreprend un voyage sur les pas de ce jeune homme qui prétendait avoir eu neuf vies et qui avait tout "d'un amant authentique de la poésie et d'un tueur-né". Un voyage qui le mène d'Odessa à Moscou, d'Istanbul jusqu'aux plateaux du Tibet.
Mais les événements se télescopent : la vie du héros rencontre celle de l'auteur, l'Histoire percute les soubresauts du présent. Le "projet Blumkine" change alors de nature, il déborde de son cadre, la chronologie est pulvérisée, le biographe est à la peine. Un autre voyage commence...