Tenter de faire croire que le prolétariat deviendrait fascisant lorsqu'il cesse de marcher dans les clous de l'organisation totalitaire du mensonge spectaculaire démocratique, c'est la dernière et piteuse mystification mise en œuvre par la classe capitaliste pour tenter d'échapper à la grande correction sociale qui se prépare.
Retour avec Francis Cousin sur les dernières évolutions du mouvement des Gilets Jaunes, animé d'une rage insurrectionnelle qui ne s'est pas encore manifestée dans son essence radicale.
Les travaux de Michael Seidman nous montrent la continuité des résistances au travail, en grande partie ignorée ou sous-estimée par les théoriciens et historiens du XXe siècle.
Au moment des fronts populaires, les ouvriers ont persévéré dans leurs pratiques antérieures qui donnaient déjà le caractère extérieur, utilitaire du sens de leur travail : des refus directs et indirects, par l'absentéisme, le coulage de cadence, le vol, la grève, etc. Les ouvriers se révoltaient contre un ensemble de disciplines, y compris celles imposées par les organisations ouvrières, car si les salariés souhaitaient contrôler leurs lieux de travail, c'était généralement afin d'y travailler moins !
Il nous est possible de voir, dans ces affrontements entre ouvriers et organisations ouvrières, des collectivités barcelonaises aux usines aéronautiques parisiennes, la contradiction interne des mouvements ouvriers, qu'ils aient été révolutionnaires ou réformistes. L'impossibilité d'un triomphe de la classe du travail, en tant que telle, se manifeste sous sa forme la plus empirique. C'est la faillite d'un programme ouvrier dans ses propres termes, alors sommé de se réaliser dans un moment critique.
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
Le monde change, semblant s'orienter vers le chaos le plus complet et pourtant, au-dessus de la mêlée, une oligarchie semble plus stable que jamais, intouchable et inébranlable. Elle ne gouverne pas par la force des armes, mais son pouvoir est pourtant réel.
Aux défilés militaires et à la répression ouverte des dictatures du passé, elle s'impose doucement, via des techniques plus subtiles que l'on désigne par le terme d'ingénierie sociale.
Pour comprendre le fonctionnement de cette discipline de contrôle social, l'essayiste Lucien Cerise revient longuement sur les révolutions colorées qui ont façonné l'Ukraine contemporaine et la manière dont certains acteurs ont été amené à servir des desseins qui n'étaient pas les leurs dans le cadre d'un conflit triangulé.
Émission du "Libre Journal de la plus grande France", animée par Anne-Laure Maleyre.
Durant l'été 1830, la France a connu une période de grande confusion où quatre rois se sont succédés sur le trône.
Des "Trois Glorieuses" à l'avènement de la monarchie de Juillet, le premier roman de Camille Pascal, haut fonctionnaire agrégé d'histoire, retrace avec brio cet épisode peu connu des Français, qui réunit pourtant un casting de choc : Hugo, Stendhal, Dumas, Chateaubriand... et a inspiré La Liberté guidant le peuple, le fameux tableau de Delacroix conservé au Louvre.
Une nouvelle Révolution française. C'est ce que Fabrice Grimal annonçait dans son livre Vers la Révolution. Et si la France se soulevait à nouveau ? sorti l'année passée.
Car si le mouvement des Gilets Jaunes arrive un peu plus tôt que prévu -la révolution étant initialement imaginée pour 2023-, les réflexions de Fabrice Grimal sur la situation politique et sociétale française s'avèrent tout à fait justes.
Paupérisation croissante des salariés et des entrepreneurs, baisse du niveau de vie des retraités, sentiment de dépossession politique, défiance accrue envers des élites déconnectées du "réel" : voilà ce qui a jeté les Gilets Jaunes dans la rue et sur les ronds-points.
Sommes-nous face à une enième jacquerie ou en train d'assister à la reprise en main du peuple français sur le cours de son destin ?
Porte-parole des Gilets Jaunes à Rouen, François Boulo, 32 ans, est un avocat spécialisé en droit du travail. Depuis quelques semaines, il court les plateaux télé ou radio des médias pour présenter les doléances de ce mouvement qui rassemble les classes populaires et moyennes depuis le 17 novembre.
Face à l'arrogance d'un pouvoir qui s'engage chaque jour un peu plus dans une dérive autoritaire et répressive, quel est l'avenir de ce mouvement social ?
Un siècle après l’immense boucherie de 1914-1918 dont est coresponsable l'État capitaliste français, 110 ans après une première tentative de grève générale en Mai 1906 et une Charte d'Amiens du syndicalisme révolutionnaire appelant à une abolition du salariat au moyen d'une grève générale, l'historien Guillaume Davranche nous propose une émission d'histoire du mouvement révolutionnaire, libertaire et anti-guerre de 1881 jusqu'à 1914.
Après une introduction critiquant du rôle de l'État français dans l'engrenage menant vers l'affrontement de 1914-1918, l'on suit l'évolution du mouvement révolutionnaire (plus particulièrement de ses franges libertaires/anarchistes) de 1881 jusqu'en 1909 (phase insurrectionnaliste 1880-1889, phase grève-généraliste 1889-1901, phase "héroïque" du syndicalisme révolutionnaire 1901-1909).
La seconde partie de l'émission est consacrée aux mutations du courant anarchiste-communiste ainsi qu'aux revirements politiques qui ont ponctué la guerre sociale d'avant-guerre.
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.