Au début du XIXe siècle, avant les révolutions de 1848 et l'élan d'un "socialisme scientifique" apporté par Marx et Engels, des figures françaises et britanniques tentèrent de former une société nouvelle.
Charles Fourier, Robert Owen, Saint-Simon : qui sont les "socialistes utopiques" ? Et quels étaient leurs projets ?
Émission "Avec philosophie", animée par Géraldine Muhlmann.
Ayant grandi en Roumanie communiste et philosophe de formation, Radu Stoenescu est traducteur et co-créateur des éditions Carmin. Il nous propose de découvrir ou de redécouvrir des textes philosophiques et politiques passés dont la portée reste tout à fait actuelle.
Hilaire Belloc, Max Scheler ou G. K. Chesterton : autant de penseurs qui nous permettent de remettre Nietzsche et Marx à l'endroit et de penser notre monde d'une manière différente, notamment dans l'optique distributiste.
De la critique marxienne de la propriété, fidèles en cela au Manifeste du Parti Communiste, les luttes ont surtout retenu la mise en cause de la grande propriété, de la propriété capitaliste et des moyens de production avec toutes les inégalités et les dominations qu'elles véhiculent. Mais on peut avoir tendance à tenir éloigné de tout reproche la petite propriété individuelle, fruit du labeur. Le partage des richesses signifiant alors non pas remise en cause de la propriété privée, mais meilleur partage de celle-ci.
Pourtant, ne pourrait-on pas renouer avec ce qui, dans la critique marxienne, s'attaquait au concept même de propriété (dans les Manuscrits de 1844 en particulier) ? Ne serait-ce pas la propriété privée que les périodes moderne et contemporaine ont vu naître qui représente un concept intrinsèquement problématique ?
Pour faire face aux défis écologiques, à la nécessité du partage de ressources de plus en plus rares et de l'inclusion de l'ensemble des droits et contraintes qui doivent être pris en compte dans l'usage d'un monde plus que jamais commun, ne conviendrait-il pas de reprendre, à nouveaux frais, la critique de la propriété privée ?
La République est devenue un mantra du discours politique en France. Réduite à un universalisme de façade et à une laïcité entièrement falsifiée, elle n'est plus utilisée que pour dissimuler la réalité des fractures et pour tenter de combler le déficit croissant de légitimité auquel se heurte une régulation sociale qui laisse proliférer l'inégalité et précarise les existences.
On oublie ainsi le sens premier du projet républicain : créer une société qui soit la chose de tous, une société dont la légitimité tient à sa capacité à instituer et à entretenir entre les citoyens des rapports d'indépendance mutuelle et de non-domination. Mais à l'âge du capitalisme avancé cette égalité ne peut plus reposer seulement sur celle des droits personnels ; elle exige des droits sociaux solides et efficaces qui garantissent à chacun les bases d'une existence autonome : droit à la santé, à l'éducation, au logement, à un emploi et à un revenu décents.
À l'égalité des indépendances qui suppose la maîtrise des intérêts particuliers, les nouveaux intégristes substituent une forme imaginaire de subordination du privé au public : l'égalité abstraite devant la loi, l'aveuglement aux différences et aux formes de domination qui les accompagnent. Désormais, la définition culturelle de la République par l'effacement des différences identitaires remplace la définition sociale de la République. Cela revient à nier que, dans une société complexe, une telle égalité ne peut être atteinte que par la reconnaissance des obstacles spécifiques auxquels les individus sont confrontés.
Y a-t-il une vérité certaine ? L'intelligence humaine peut-elle savoir ce qui est vrai ou faux ? Questions essentielles auxquelles cette série de cours a l'ambition de répondre en retournant aux vérités philosophiques fondamentales qui sont les principes directeurs de la vie individuelle. Il y a, en effet, contrairement à ce que pensent beaucoup de nos contemporains, des certitudes obtenues par l'expérience et le raisonnement et dont les conclusions peuvent être admises et comprises par tous.
Issu de dizaines d'années de pratique, cet enseignement suit un plan pédagogique en abordant la question de l'être, de l'objet de la connaissance et des limites de l'intelligence, des moyens d'action de l'homme et enfin des êtres immatériels, de la conscience et de l'existence de Dieu et de ce que nous pouvons connaître de lui sans faire appel à la révélation.
Jean Daujat n'écarte pas non plus le statut des vérités révélées. En effet, même la foi a besoin de l'intelligence. Elle présuppose que l'intelligence humaine qui va adhérer aux vérités révélées en les croyant vraies est une faculté de connaissance qui sait discerner le vrai du faux et reconnaître la vérité avec certitude.
Diplômée de philosophie et professeur de culture religieuse, Camille Mordelynch a travaillé sur les structures des premières communautés chrétiennes. Evoquant leur fonctionnement et leur capacité de rayonnement, elle cherche à démontrer l'influence de l'héritage chrétien dans les valeurs que le socialisme et le communisme convoquent.
Un travail qu'elle a synthétisé dans la brochure Le Christ contre l'avoir et qu'elle publie aux Editions des Livres Noirs.
Émission "La Méridienne", animée par Wilsdorf et Béluga.
Les penseurs Français ont joué un rôle majeur dans la naissance du socialisme et du communisme, notamment ceux que l'on peut intégrer à la frange radicale des Lumières et qui entendait approfondir les avancées rationalistes et universalistes face à une réappropriation bourgeoise et hypocrite des progrès mis en oeuvre dans l'histoire.
Cette aspiration démocratie radicale s'est incarnée dans un certain élan de la Révolution française qui, tout en imaginant des solutions du côté de l'utopie, revendique aussi ses droits dans le réel.
Une étude historique bienvenue de la part de la philosophe Stéphanie Roza, qui nous rappelle la force et les acquis d'un héritage aujourd'hui trop facilement remis en question.
Henri Guillemin ne se contente pas, quant à la Révolution française de 1789, des versions officielles et convenues.
En 1789, on assiste à une révolution des gens de bien, qui doit permettre à la bourgeoisie d'affaires d'accéder au pouvoir, quitte à le partager avec l'aristocratie dans le respect d'un certain ordre social. La vraie Révolution, populaire, qui se préoccupe réellement des classes pauvres, du Quart Etat, restait à venir. Elle aura vécu de 1792 à 1794 et sera liquidée avec la mort de Robespierre.
C'est donc de ces deux Révolutions françaises que traite ici Henri Guillemin, en bousculant singulièrement, une fois de plus, les idées reçues.