Le djihadisme wahhabite, au travers de ses actions meurtrières revendiquées par Daech, se manifeste une fois de plus de façon spectaculaire, montrant à quel point il constitue une menace globale, ceci pour les musulmans en priorité.
Jean-Michel Vernochet produit une analyse approfondie de cette caricature d’islam, parce que théologiquement dévoyé. Pour ceux qui veulent comprendre les tragédies du Levant, du Caucase, d’Asie centrale et d’ailleurs, il est important de comprendre que le wahhabisme, doctrine qui prône l’obligation schismatique de la conversion par la violence, tend à s’imposer non seulement dans la Maison de l’Islam, mais aussi partout ailleurs comme étant la nouvelle orthodoxie.
Les drames inouï qui frappent les populations d'Irak et de Syrie apportent une nouvelle preuve de la diffusion de cette idéologie dévastatrice à l’échelle planétaire. Un phénomène dont il est indispensable de démêler les racines si l’on veut le contrer et le combattre partout où le danger grandit, à la périphérie des grandes cités européennes et dans les régions que menace le chaos de la guerre…
Aujourd'hui, en France, parler d'Israël avec sérénité et franchise est devenu impossible. La question est taboue.
C'est en 1967, par la voix du président Charles de Gaulle, que la France prit pour la première fois ses distances avec Israël. Sous le régime précédent, ce pays avait bénéficié de grands privilèges, puisque c'est grâce à la IVe République que l'État juif avait acquis la bombe atomique.
Les présidents français qui succédèrent au général s'efforcèrent, à son image, de maintenir l'équilibre entre les parties en présence, palestiniennes comme israéliennes.
Mais tout changea soudain en 2007, avec l'élection à la présidence de la République de Nicolas Sarkozy. Sur la question d'Israël, il tourna résolument le dos à la position défendue par le général en prônant désormais la défense quasi inconditionnelle d'Israël. Pour lui, toute critique d'Israël serait un signe d'antisémitisme.
Paul-Éric Blanrue veut nous montrer le danger que représente la nouvelle politique étrangère française en nous dévoilant pourquoi le président français s'est engagé dans une voie qui va contre les intérêts de son pays et risque d'entraîner bientôt la France dans des conflits majeurs au Moyen-Orient.
Il décrit un par un les réseaux pro-israéliens qui servent cette stratégie, démontre leur puissance, signale leur aveuglement et fournit les noms des principales personnalités qui en font partie. Il récuse également l'assimilation faite systématiquement entre judaïsme et sionisme et appelle les juifs de France à se défaire d'urgence de leurs porte-voix officiels, qui ne représentent tout au plus qu'un sixième d'entre eux.
L'auteur avance enfin des propositions qui font revivre la hardiesse traditionnelle de la pensée critique française et qui peuvent à nouveau souder les français dans un projet généreux, pour en finir avec le communautarisme imprudemment importé des États-Unis.
Conférence de presse organisée à l'hôtel Ampère (Paris, XVIIe).
Paul-Marie Couteaux soutient que l'opposition droite/gauche, qui structure l'espace politique français, est plus ancienne et plus profonde qu'on ne croit.
On en percevait déjà des traces au XVIème siècle, quand l'installation des premiers imprimeurs, puis éditeurs autour de la Sorbonne distinguait un esprit "rive-gauche" d'une "rive-droite" institutionnelle et commerçante. Ce couple d'opposition n'en finit pas d'évoluer : à la fin du XVIIème siècle avec la querelle des Anciens et des Modernes, puis un siècle plus tard dans les assemblées révolutionnaires autour de la question du véto royal et, en arrière fond, celle de l'égalité.
C'est finalement une conception radicalement différente de la liberté qui sous-tend l'ensemble de ces débats, et qui reste aujourd'hui d'actualité pour comprendre les enjeux des combats intellectuels en cours.
Dans une démocratie moderne, l'individu est au coeur d'une tension entre l'image qu'il a de lui-même, l'image du peuple dans ses institutions libres et l'image de l'humanité dans ses droits.
La démocratie libérale d'aujourd'hui est-elle l'héritière du libéralisme politique du XIXe siècle ? Le libéralisme contemporain est-il l'expression d'une pensée dégrisée, épurée des scories totalitaires ? Une telle sobriété ne fait-elle pas courir le risque d'un désinvestissement du politique ouvrant la voie à la possibilité de formes inédites de totalitarisme ?
La démocratie renvoie à plusieurs réalités distinctes :
- c’est d’abord un mode d’organisation des pouvoirs (un peuple qui se gouverne lui-même selon des procédures à préciser : la souveraineté populaire)
- c’est un mode d’exercice du pouvoir qui, par des techniques diverses, garantit les droits subjectifs des individus ; en particulier, il protège les citoyens contre l’arbitraire et les abus auxquels tend spontanément tout pouvoir (la liberté)
- la démocratie est aussi un régime social dont l’idéal régulateur est l’égalité
La démocratie a toujours fait l’objet de critiques. On lui reproche de flatter la plèbe au détriment des hommes sages et raisonnables. On lui impute la médiocratie des goûts et des mœurs ou l’égoïsme et l’absence de sens civique. On l’accuse de diviser la société et ainsi d’affaiblir l’Etat. On la soupçonne d’être incapable d’effort prolongé, notamment dans le domaine diplomatique et guerrier. On veut y voir un simple théâtre d’ombres, derrière lequel, quelques individus appartenant aux élites sociale miment l’affrontement. On la soupçonne d’être corrompue et de protéger les intérêts des riches.
Voilà pour les critiques classiques. Mais la critique se renouvelle : la démocratie nourrit les haines ethniques et expose les minorités à la revanche des peuples majoritaires. La démocratie représentative est enfermée dans le cadre des Etats-nations, alors que les défis sont planétaires.
Puisqu’elle elle n’est plus adaptée, il faut la remplacer par des gouvernances régionales, comme l’Union Européenne, voire mondiale.
Emission "Du Grain à moudre".
Alors que la zone euro s'enfonce toujours plus dans la crise économique, les politiques d'austérités continuent leurs effets désastreux.
En outre, la plupart des états de l'Union européenne se sont accordés sur la mise en place du pacte budgétaire européen (officiellement appelé Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance) qui a pour vocation de faire converger les différentes économies du continent.
Comment comprendre alors l'écart toujours croissant entre les ambitions des élites europhiles et les réalités économiques du terrain ? Et comment fonctionnent les mécanismes institutionnels de l'Euro ?
Des questions auxquelles répondent Pierre-Yves Rougeyron et Philippe Murer.