En partant du célèbre fragment d'Héraclite "Polemos pantin pater est", Jean-François Gautier développe une réflexion sur la guerre en particulier, et le conflit en général.
Pour saisir la portée de la pensée héraclitéenne de la guerre, il nous explique la nécessité d'inclure dans l'intellection de polemos son exact opposé, eïréné, la paix.
Une pensée vivante et pertinente qui tente de saisir le monde dans la pluralité des valeurs qui y sont contenues et qui s'expriment souvent au travers de conflits.
Gaston Bouthoul, fondateur de la polémologie, tente l'exercice difficile d'exposer la nature de la guerre.
Alors que les décideurs politiques semblent considérer la guerre comme un intrument normal d'exercice du pouvoir, que les paradoxes historiques abondent et qu'il est difficile d'aborder ce phénomène comme objet sociologique, le travail semble presque impossible !
Malgré tout, seule une approche scientifique nous permettrait de connaître la guerre et de s'en prémunir autant que possible, pour fonder un pacifisme digne de ce nom.
Bernard Wicht propose une réflexion originale sur le sens de l'histoire européenne et sur le devenir de nos sociétés.
Il observe de près le rôle que les guerres ont menées dans le développement de nos états modernes.
C'est ainsi que son dernier livre a comme sujet central la nation de citoyen-soldat, alors que les armées nationales sont en train de disparaître/ont disparu dans la plupart des pays d'Europe.
Apparu sur le devant de la scène avec la Révolution française, le citoyen-soldat est le reflet de la souveraineté populaire et nationale, l'expression de l'idée républicaine que le pouvoir n'appartient pas principalement à l'Etat mais aux citoyens. Sa disparition progressive aujourd'hui signifierait-elle alors une éclipse de la démocratie ?
Nous ne sommes plus en 1789, ni non plus à l'âge des révolutions et des idéologies. C'est plutôt le chaos qui caractérise notre époque, avec le déclin de l'Etat moderne, l'atomisation du corps social et la fin de l'idéal national.
Par conséquent, s'interroger sur le citoyen-soldat à l'heure actuelle, c'est se demander quelle "cause" défendre de nos jours alors que les maîtres mots sont sécurité et risque zéro.