Pour Ibn Khaldûn, immense historien arabe du XIVe siècle, l'État "civilise" au plein sens du terme, il crée une société civile, pacifique et désarmée. L'État trace une limite claire entre la société sédentaire, qui vit sous sa protection, et la société bédouine, tribale, qu'il ne contrôle pas. Mais il a besoin des deux mondes, puisqu'il tire du monde tribal la violence nécessaire pour imposer sa paix dans le monde sédentaire, où il puise ses richesses à travers l'impôt. Si on donne à ces termes, "sédentaire" et "bédouin", leur véritable sens, c'est-à-dire "sous le contrôle d'un État" et "hors du contrôle d'un État", la pertinence de la théorie peut être étendue très au-delà de l'Islam et du Moyen Âge.
Pour comprendre cette fascinante théorie utile à notre temps, Gabriel Martinez-Gros, avec toute la finesse et l'érudition qui lui sont coutumières, nous présente les lignes de force de l'œuvre d'Ibn Khaldûn pour nous permettre d'en cerner la richesse et la portée.
Trentenaire, jolie, bourgeoise, macroniste jusqu’au bout des ongles, Marie-Chantal incarne à merveille l’élite actuelle, à la fois obsédée et effrayée par l'extrême droite.
Frédéric Saint Clair l'interroge : c'est quoi, l'extrême droite ? Elle peine à répondre. Un dialogue s’engage, au fil des rencontres : discrimination, grand remplacement, dictature, remigration, coup d'État… ou comment repenser la notion d'ennemi à l'heure du choc des civilisations ?
À la fin de l’histoire : elle sait ce que ça coûte politiquement d'être cosmopolite à la manière de Kant et de n'avoir pas lu Carl Schmitt. Et qu’est-ce que ça change ? Absolument tout !
- 1_2 : les illusions du souverainisme
Peut-on surmonter l'objection selon laquelle la démocratie trouve à s'exprimer de manière privilégiée – voire unique – au sein des États-nations ? Peut-on répondre aux philosophes et aux politistes qui soutiennent que la nation est la condition sine qua non de la démocratie, le seul lieu d'exercice possible des droits politiques, le terreau de la liberté, de l'égalité et de la fraternité ? Céline Spector se propose de réfuter les illusions du souverainisme, en défendant la possibilité d’une démocratie post-nationale.
- 2_2 : une république fédérative pour l'Europe
Dans un second temps, Céline Spector entend montrer que les théories de la République fédérative élaborées dans L'Esprit des lois et transformées par Madison et Hamilton éclairent l'avenir politique de l'Union. Envisager une théorie des institutions libres et justes sans céder au tropisme kantien invite à déceler, dans la philosophie des Lumières, des théories de l'association libre des républiques qui n'optent pas pour le cosmopolitisme. L'enquête contribue ainsi à justifier, de manière non dogmatique, une République fédérative en Europe.
D'une inquiétante actualité, Pourquoi la guerre ?, est le titre qui avait été retenu par Freud pour la publication de ses échanges de lettres avec Einstein, et dont la circulation fut interdite en Allemagne.
Partant des questions soulevées quant aux destins de la pulsion de cruauté et ses possibles dérivations, Baudrillard, Derrida et Gresh vont eux-mêmes s'interroger sur les problématiques essentielles qui se posent encore au monde d'aujourd'hui : quelles nouvelles significations donner aux notions de guerre, de terrorisme et de souveraineté ? Et est-ce que la démocratie peut ou non avoir un avenir si l'on ne peut envisager l'émergence d'une nouvelle forme d'universalité ?
Une controverse menée par René Major, au sein de l'Institut des hautes études en psychanalyse.
Anthropologue, démographe et historien, Emmanuel Todd nous présente la grande théorie qui a fait son succès et qui lui a valu sa réputation de "prophète", dès ses 25 ans, lorsqu'il avait anticipé la chute de l'URSS. C'est par son analyse des systèmes familiaux que tout a commencé, une théorie d'apparence simple, qui est la face immergée d'un travail de fond colossal.
À l'occasion de sa bande dessinée Il était une fois la famille (en collaboration avec Terreur Graphique), Emmanuel Todd synthétise ici des décennies de recherche : 2h pour comprendre les systèmes familiaux et leur influence incroyable sur les évolutions de notre monde en crise.
Un entretien mené par Olivier Berruyer.
Au fil des siècles, de nombreux courants de pensée ont façonné notre conception du monde et notre manière d'appréhender l'existence : Qu'est-ce que la vérité ? Comment peut-on vivre heureux ? Dieu existe-t-il ? Quel est le sens de notre vie ?
Bien loin du jargon des spécialistes, le professeur de philosophie Charles Robin nous rend accessible les œuvres des plus grands philosophes afin d'en faciliter la compréhension et, pourquoi pas, de nous faire changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Une initiation sérieuse à une discipline souvent difficile d'accès, dans un langage clair et une atmosphère détendue.
On entend souvent parler de "libéralisme" : mais comment vraiment le définir ? S'agit ni d'une doctrine ? Ou d'un concept ?
Agrégé et docteur en philosophie, rédacteur en chef de la Revue Actu-Philosophia, spécialiste du XVIIe siècle, le professeur de philosophie Thibaut Gress nous apporte quelques éléments de réponse.
Pourquoi la chaloupe trotskiste coule-t-elle avec le "Titanic stalinien" ? Parce qu'elle est à sa remorque !
Depuis 1938, le trotskisme, dans ses mille et une chapelles, se présente comme la direction alternative du prolétariat révolutionnaire mondial. La disparition du pouvoir soviétique, l'effondrement électoral et moral du PCF devrait donc ouvrir un boulevard aux trotskistes ? Eh bien, non ! Les remous de l'immense naufrage stalinien entraînent vers le fond les frêles esquifs de son opposition de gauche.
Patrick Gofman, au travers de son engagement passé, nous explique avec précision, références, humour et cruauté, les dégénérescences parallèles des staliniens et des stalinains, leur choc fatal avec l'iceberg de l'Histoire, leurs derniers gargouillis dans l'eau glaciale.