Les trois utopies européennes. Avec Francis Wolff à l'Institut Diderot.


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08.03.2022

Comment la France, sans l'Europe, pourrait-elle assurer son indépendance, peser sur la scène du monde, affronter les défis planétaires qui sont ceux de ce siècle ? Puis la Russie entreprit d’envahir l'Ukraine, on sait avec quelle violence destructrice.
Cette rencontre se déroule aux premiers jours de cette guerre et donne à ces échanges une gravité particulière, mais aussi une espèce d'actualité paradoxale : l'Europe en général, et l'Union européenne en particulier, nous paraissent d'autant plus précieuses qu'elles se trouvent soudain confrontées à une guerre, certes en dehors de celle-ci mais sur le territoire de celle-là !
Le propos de Francis Wolff n'en devient que plus pertinent. "Jamais nous ne nous sommes sentis autant européens, jamais, depuis la fin de la guerre froide, nous n'avons mieux su ce que "européen" veut dire."

De l'esprit de conquête de Benjamin Constant. Avec Lucien Jaume sur France Culture.


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15.10.2012

La conquête est l’inverse de la résignation : elle est mouvement vers un ailleurs, désir d'élargissement de son propre territoire – géographique ou sentimental –, souvent aux dépens des autres, toujours pour accroitre sa propre puissance. Lorsqu'il est occasionnel, par exemple pour conquérir un droit, le conquérant d'un jour est tout entier à son but, il n'emprunte les habits de la conquête que temporairement, le temps d'obtenir gain de cause. Mais le conquérant, par définition, n'est jamais rassasié, il veut plus par principe. Or que devient la conquête lorsqu'elle n'a plus de but, lorsqu'elle n'est plus mouvement vers, mais mécanisme répétitif qui tourne à vide et ne retient de son dynamisme que l'aspect destructeur d'un étalement de soi, pays ou individu ?
Le texte de Benjamin Constant intitulé De l'esprit de conquête et de l'usurpation dans leurs rapports avec la civilisation européenne, qui paraît en 1814 au moment de la première Restauration, est l'occasion de réfléchir à ces questions. Il y exprime là son opposition à Napoléon le conquérant, en pointant les contradictions et l'anachronisme de l'esprit de conquête à l'heure du libéralisme naissant.

Émission "Les Nouveaux Chemins De La Connaissance", animée par Adèle Van Reeth.

Intellectuel populiste et vrai aristocrate : avec Alain de Benoist pour Livre Noir.


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04.12.2022

"Je préfère une analyse juste d'Alain de Benoist à une analyse injuste de Minc, Attali ou BHL" avait déclaré Michel Onfray en 2015. Mais qui est vraiment Alain de Benoist ?
Philosophe, penseur de la Nouvelle Droite, Alain de Benoist a écrit plus d'une centaine d'essais sur la métapolitique et l'histoire des idées. Son dernier ouvrage s'intitule L'Exil intérieur, carnets intimes paru récemment chez Krisis Editions. Un essai qui témoigne de la forte évolution intellectuelle et politique d'un jeune militant d'extrême-droite dans les années 60 passsé au populisme actuel, invoquant ainsi Proudhon et Orwell.

Nomos dans la philosophie du XXe siècle : du théologico-politique au théologico-économique. Avec Pierre Caye au Centre Jean Pépin.


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23.05.2022

C'est pour répondre à la "violence divine" évoquée par Walter Benjamin que Carl Schmitt a conceptualisé le théologico-politique, soit en posant les conditions philosophiques et juridiques nécessaires pour canaliser la sauvagerie de l'instance dispensatrice de puissance, conditions qu'il a résumées sous le terme stoïcien de katéchon : l'arche politique et morale qui maintient l'ordre du monde institué et retarde le jugement dernier.
Cette idée de la puissance qui se donne au monde et son transit ne cesse de revenir à travers la philosophie contemporaine, mais ce n'est plus le politique qui en est le médiateur mais l'économie sous quelque forme qu'on entende cette notion, aussi bien libidinale chez le philosophe que financière chez l'économiste. Là est la nouveauté : ce qu'on peut appeler le théologico-économique.
Ce terme de nomos qui définit dans le vocabulaire non pas de la Grèce antique, mais bien de la philosophie contemporaine, cette dispensation tous azimuths de la puissance par quelque instance que ce soit, est utilisé par Gilles Deleuze aussi bien que par Carl Schmitt, par Friedrich Hayek aussi bien que par Heidegger.

L'idée communiste au XXe siècle. Avec Cornelius Castoriadis et François Furet avec France Culture.


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04.02.1995

L'émission "Répliques" proposait en 1995 un débat sur "L'idée communiste au XX° siècle", avec l'historien François Furet et le philosophe Cornelius Castoriadis.
Deux ans avant sa disparition, François Furet publiait Le Passé d'une illusion. Essai sur l'idée communiste au XXe siècle, qui fut son dernier livre. Celui-ci devint très vite un best-seller et propulsa son auteur sur le devant de la scène médiatique. Il lui valut, en étant traduit en 18 langues, d'élargir les frontières d'une renommée déjà solidement établie en France. Il valut aussi à François Furet d'être regardé par certains, à gauche, comme un ennemi ultralibéral et d'être encensé par d'autres, et peut-être pour de mauvaises raisons, à droite de l'échiquier politique.
Quelques semaines après sa parution, François Furet venait débattre de son interprétation du XXe siècle avec Cornelius Castoriadis et plus largement de ce qu'avaient été l'idée et la réalité communistes pendant cette période.

Émission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut.

Archéologie de la Res Publica. Avec Claudia Moatti sur France Culture.


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03.12.2019

Les Romains de la République ne savaient pas qu'ils vivaient en République. Mais ils savaient que la Res publica est "incertaine et imprécise, fluctuante et ouverte, en tant qu'elle est du ressort des citoyens" et que cette indétermination même est la "seule condition de la politique comme monde commun".
C'est en tout cas la thèse que défend Claudia Moatti, historienne en études romaines anciennes, complétée par une discussion plus générale sur les usages de l'histoire, l'art de comparer et la puissance de l'imagination politique.

Émission "Matières à penser", animée par Patrick Boucheron.

Le conservatisme a-t-il encore un avenir ? Avec Bérénice Levet, Paul-Marie Couteaux et Frédéric Rouvillois sur TV Libertés.


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06.2022

Dans le domaine de la philosophie politique, la notion de conservatisme est sans doute l'une des plus difficiles à saisir. Le conservatisme relève-t-il d'une doctrine bien définie ou se manifeste-t-il surtout d'une manière réactive, face à des agressions ou à des menaces réelles ou supposées ? Est-ce plutôt un style, une allure, voire une morale ? Est-il synonyme d'immobilisme ? Est-il compatible avec le libéralisme économique ?
Pour en débattre de ces questions sont rassemblés, Paul-Marie Coûteaux, haut fonctionnaire, essayiste, directeur de la rédaction de la revue Le Nouveau Conservateur, Bérénice Levet, philosophe, auteur notamment du Crépuscule des idoles progressistes et Frédéric Rouvillois, professeur de droit public et co-directeur du Dictionnaire du conservatisme.

Émission "Les idées à l'endroit", animée par Rémi Soulié.

Carl Schmitt et le jeu des espaces : le nomos contre la "loi". Avec Jean-François Kervegan au Centre Jean Pépin.


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20.06.2022

La réflexion sur les enjeux de territoire et la récusation d'une unité politique du monde sont des motifs récurrents de l’œuvre de Carl Schmitt, malgré les ruptures apparentes ou réelles qu’elle comporte. Ils sont présents dans les écrits de la période décisionniste (1920-1933), où ils illustrent le fantasme d’un dépassement définitif du conflit politique.
Durant la période national-socialiste, Schmitt oppose sa théorie du "grand espace" et des Empires aux rêves mondialistes, d'autant plus dangereux qu'’ils servent les intérêts d'une puissance aspirant à l'hégémonie, les États-Unis.
Mais c'est dans les écrits postérieurs à 1945 que cette approche devient centrale, en même temps que la réflexion désabusée sur "le nouveau nomos de la terre" qui pourrait succéder au jus publicum europaeum de l'époque moderne.
En fin de compte, le rejet constant du rêve d'une unification politique illustre à la fois la conviction étatiste de Schmitt et son refus d'une philosophie rationaliste de l’histoire.