Sous la République de Weimar, des centaines d'auteurs, de théoriciens et de personnalités politiques ont fait partie de ce qu'on a appelé après 1945 la Révolution conservatrice, ce vaste mouvement de pensée et d'action, divisé en multiples courants et tendances, qui rassemblait ceux des adversaires du traité de Versailles qui se refusaient à rejoindre le nazisme naissant. Après 1933, sous le IIIe Reich, ils furent pour la plupart marginalisés, voués à l' "exil intérieur", parfois persécutés ou contraints à l'exil.
Alain de Benoist revient ici sur quatre figures emblématiques de cette mouvance : l'économiste Werner Sombart, grand spécialiste de l'histoire du mouvement social, Arthur Moeller van den Bruck, chef de file des jeunes-conservateurs berlinois, qui fut un critique implacable de l'idéologie libérale, Ernst Niekisch, théoricien du national-bolchevisme, à l'itinéraire stupéfiant (il fut à la fois emprisonné sous la République de Weimar et sous le national-socialisme), et enfin Oswald Spengler, le célèbre auteur du Déclin de l'Occident, dont les dures prophéties ont marqué le siècle. Restés longtemps méconnus, ils méritent d’être redécouverts aujourd’hui.
Émission du "Libre journal des historiens", animée par Philippe Conrad.
Jean-Marie Le Pen, figure emblématique de l'extrême droite française pendant cinquante ans, est décédé le 07 janvier 2025 à l'âge de 96 ans. D'abord député sous la 4e République et alors partisan de l'Algérie française, le "Menhir" poursuit ensuite sa carrière politique sous la 5e en fondant le Front national.
La place qu'occupe aujourd'hui les thématiques portées par Jean-Marie Le Pen dans la politique française (critique de l'immigration, des élites et de l'Union européenne) en font un précurseur du populisme de droite. Pour autant, peut-on le ranger dans la catégorie des souverainistes ?
C'est au travers d'un entretien en trois parties qu'Alain Soral, connu pour ses prises de positions polémiques, revient sur son enfance, son arrivée à l'âge adulte et ses carrières de journaliste, d'écrivain, de réalisateur et d'éditeur.
1_3 - L'idée confuse du destin :
- 00'19 : Quelles sont les motivations qui vous ont poussé dans cette voie difficile ?
- 08'05 : Quelle était la philosophie qui vous guidait, plus jeune, et celle d'aujourd’hui ?
- 21'49 : La branchitude des années 80
- 33'40 : Comment en êtes vous venu à l'idéologie ?
- 43'43 : Quand avez-vous pris conscience d'un rôle politique possible ?
- 50'16 : Quel rôle historique estimez-vous pouvoir remplir ?
- 55'26 : Est-ce que pour vous, la Politique, c'est le Grand art ?
2_3 - Réconciliation ou Reconquista ?
- 00'15 : Vous arrive t-il de douter du bien fondé de votre analyse ?
- 11'23 : La réconciliation nationale est-elle encore pertinente ?
- 13'56 : La réconciliation : une défense de la République, tout compte fait ?
- 22'46 : Quel est le but final de la politique ?
- 24'18 : Quelles sont les conséquences de la défaite du national-socialisme allemand ?
- 31'02 : Le bilan de la victoire des Alliés en 1945 ?
- 32'51 : Comment décrirez-vous le monde d'aujourd’hui ?
- 36'08 : Le socialisme : programme scientifique ou phénomène naturel ?
3_3 - Fini et Infini :
- 00'16 : Pourquoi il faut revenir au nationalisme ?
- 07'25 : Que peut faire l'Église catholique, aujourd’hui, contre le mondialisme ?
- 16'05 : L'explosion démographique mondiale est-elle un danger ?
- 20'30 : Un contrôle mondialisé de la natalité ?
- 22'56 : Que pensez-vous de l'évolution récente des femmes et du féminisme ?
- 29'28 : Du règne des minorités
Bon connaisseur de la littérature consacrée à l'Allemagne nazie, le politologue Gilles Amiel bat en brèche quelques idées reçues concernant le Troisième Reich, notamment la prétendue existence d'un "Etat fort" au sens traditoinnel du terme et celle non moins problématique d'une idéologie nationaliste qui ne serait que l'exacerbation du logiciel national.
C'est également l'occasion de clarifier le concept de souveraineté et de comprendre en quoi l'expérience nazie en est l'antithèse, tant ses tropismes racial et impérial en nient l'idée même.
La crise boulangiste a bouleversé la vie politique française pendant trois années, de 1887 à 1889. Au cours de cette période, le général Boulanger a rassemblé autour de son nom les espoirs d'une grande partie de l'opinion publique et les forces nationalistes hantées par la menace d'une guerre avec l'Allemagne et déçue par la médiocrité du régime républicain en place.
Retour sur une épopée populaire qui aura fait vaciller le régime.
Philosophe sans système à l'influence protéiforme, Nietzsche a souvent été accusé d'avoir vu sa pensée être utilisée par les allemands pour nourrir leur impérialisme. On sait moins qu'il fut reçu et commenté dans le corpus du nationalisme français tant chez les élèves de Maurras et de Barrès que chez les renégats comme Drieu la Rochelle.
Pas ses travaux, Julien Dupré comble un vide historiographique et ouvre la voie à de nouvelles recherches pour comprendre le nationalisme français.
Jeune journaliste à Eléments et contributeur à Front Populaire, Rodolphe Cart publie un ouvrage intitulé Feu sur la droite nationale, réponse aux identitaires. Argumenté et parfois provocateur, il s'affiche souverainiste et ajoute que ce n'est pas l'identitarisme qui viendra à bout des problèmes que traverse notre pays.
Pour Rodolphe Cart, l'identitaire croit au sang que l'on reçoit et le souverainiste au sang que l'on verse. L'un honore l'Europe, l'autre chérit la France. Deux points de vue s'affrontent : la civilisation ou la nation.
Le débat continue en compagnie de Pierre-Yves Rougeyron, président du think tank souverainiste Cercle Aristote et directeur de publication de la revue Perspectives Libres
Écrivain majeur du tournant du XXe siècle, auteur dandy du Culte du Moi, "prince de la jeunesse" qui fut le maître de Mauriac ou de Montherlant, et que chérissaient le général de Gaulle et François Mitterrand, Maurice Barrès (1862-1923) est aussi le chantre du nationalisme, de "la terre et [des] morts", particulièrement impliqué dans l'antisémitisme de l'époque. De ces deux facettes, on a souvent insisté sur la carrière politique de l'auteur des Déracinés, et peiné à trouver une unité.
Emmanuel Godo, dans un ouvrage récent, aboutissement de trente-cinq ans de travail, montre les liens complexes et la cohérence secrète entre l'oeuvre altière de l'écrivain et l'engagement patriotique de l'homme politique. En ressort un portrait d'une grande densité et d'une grande finesse, sans complaisance pour les aspects noirs de Barrès, mais avec une admiration sans réserve pour son oeuvre.
Émission "Le monde de la philosophie", animée par Rémi Soulié.