Sauvages ! Guerre et inégalités à la Préhistoire. Avec Christophe Darmangeat pour La Tronche en Biais.


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10.02.2021

Nous connaissons tous les grandes questions existentielles sur le sens de la vie. Pourquoi sommes-nous là ? Pourquoi vivons-nous ? Pourquoi certaines évidences nous frappent-elles ? Pourquoi certaines illusions persistent-elles ? Pourquoi nous posons-nous tant de questions ? Pourquoi les réponses sont-elles si souvent à ce point frustrantes ?
Alors nous regardons vers nos anciens, nos sages prédécesseurs, en espérant que le temps qu'ils ont passé dans le monde avant nous a été mis à profit pour en tirer des indices sur ce qu'il faudrait penser. Mais plus nous cherchons dans le passé, moins nous trouvons, et plus les traces de nos ancêtres se perdent dans un buisson que nous partageons avec les primates, ce qui écorche un peu la vision que l'on voudrait avoir de nous-mêmes en tant que créatures séparées de l'animalité, en tant qu'êtres de raison, de civilisation, catégoriquement distincts des singes et des sauvages. Il faut pardonner à ceux qui ont du mal à se défaire de cette illusion-là.
D'autant que les illusions sont nombreuses sur la manière dont nous nous représentons les humains d'avant, les gens de la préhistoire. Et la science, toujours inscrite dans son temps, toujours tributaire de la culture qui la développe a elle aussi contribué à certaines caricatures : '’homme des cavernes brutal, bourru, qui règle tous ses problèmes à coup de massue traine encore un peu dans les vieux rayonnages des bibliothèques. L'ancien sauvage, détaché des biens matériels, nomade vivant de cueillette en harmonie avec la nature, paisible et sage, est une autre carte postale qui nous cache le paysage.
Le problème avec la Préhistoire est notre tentation à chercher dans le passé la justification de notre vision actuelle du monde. À ceux qui ne sont plus là on voudrait faire dire ce qui nous arrange. Nous instrumentalisons trop facilement les indices des modes de vie anciens pour "naturaliser" l'ordre des choses… Il est rassurant de se dire que la manière dont nous voulons régir la société répond à un impératif qui s'est manifesté des millénaires avant nous et a été validé par tous ceux qui nous ont précédés.
Mais à l'inverse certains n'hésitent pas à s'imaginer d'autant plus évolués qu'ils s'estiment éloignés de la figure de l'ancêtre et veulent croire que leurs standards modernes surpassent nécessairement ceux du passé.
Sans essayer de trancher ces questions prescriptives, est essayé ici de rendre justice à la préhistoire en s'efforçant d'être avant tout descriptifs. Que savons-nous de nos ancêtres ? Comment le savons-nous ? Quel degré d'incertitude demeure dans ces connaissances ? Comment savoir aujourd’hui ce qui se passait il y a si longtemps ? Est-ce seulement possible ?
Ce sont plus précisément les questions de la violence, de la guerre et des inégalités, qui sont explorées en compagnie de Christophe Darmangeat, chercheur en anthropologie sociale.

Faut-il en finir avec la civilisation ? Avec Pierre Madelin pour la revue Terrestres.


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27.09.2020

Il y a une dizaine de milliers d'années, la sédenta­ri­sation des groupes humains, l'émergence de l'agriculture et l'établissement des premiers États ont jeté les bases de notre civilisation. Et si cette "révolution néolithique" n'était qu'une parenthèse malheureuse dans le cours de l'histoire humaine, comme le prétendent les primitivistes ? Et si ces événements, loin d'être "civilisateurs", avaient précipité l'humanité dans un processus écocide et autodestructeur dont nous mesurons seulement aujourd'hui toute la gravité ?
Stimulé par ces questions qui imprègnent les débats écologistes depuis les années 1960, Pierre Madelin examine d'un regard critique les fondements historiques et anthropologiques de cette théorie selon laquelle les multiples formes de domination ne sont pas inhérentes à la vie sociale, mais résultent de cette "catastrophe fondatrice" du Néolithique.
Or le primitivisme se révèle une impasse politique, affirme-t-il : plutôt que de mythifier la vie préhistorique en anticipant l'effondrement de la civilisation industrielle, ne vaudrait-il pas mieux se mobiliser pour une transition vers une société agroécologique ?

Les premières sociétés agricoles du Néolithique. Avec Alain Testart sur France Culture.


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23.02.2011

Autour de la grande "déesse néolithique", du dieu-Taureau et du "culte des ancêtres" dans les premières sociétés agricoles du Néolithique, l'anthropologue Alain Testart reprend les données fournies par l'archéologie pour penser l'un des tournants majeurs de l'histoire humaine, à savoir la révolution Néolithique qui aura vu les sociétés de la préhistoire passer aux sociétés agricoles.

Émission "Le Salon noir", animée par Vincent Charpentier.

Qui a inventé la guerre ? Avec Anne Lehoerff sur France Culture.


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06.10.2018

Un jour, les hommes inventèrent la guerre. Était-ce un lundi d'avril, au milieu d'une belle matinée ensoleillée ? Pourquoi pas. Mais à quelle date ? De quelle manière ? Et comment les historiens peuvent-ils le savoir ?
Toute enquête débute avec les traces du passé, celles qui sont écrites bien sûr quand elles existent, mais également avec toutes les archives laissées par l'homme au cours de son histoire. Se pencher sur l'invention de la guerre, c'est s'aventurer sur le territoire périlleux des origines.
C'est également se risquer à analyser cette naissance de la guerre dans des sociétés orales disparues, accessibles uniquement grâce à des documents matériels, ceux de l’archéologie.
Que nous disent ces documents ? Permettent-ils de savoir quand, où et comment sont apparues les première guerres ? 

Émission "La Conversation scientifique", animée par Etienne Klein.

Histoire et préhistoire de la domination masculine. Avec Christophe Darmangeat et Jean-Marc Pétillon à Saint-Gaudens.


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17.03.2018

L’observation des sociétés humaines fait apparaître une grande diversité des rapports entre les sexes. Pourtant, quelques constantes émergent : ainsi, l’absence de sociétés dominées par les femmes - un "matriarcat" dont l’archéologie ne permet pas davantage d'établir l'existence dans le passé. Ainsi, également, l'omniprésence d'une division sexuelle du travail, qui prescrit aux hommes et aux femmes des activités spécifiques.
Comment expliquer tant la diversité des situations que ces éléments universels ? Peut-on cerner leur origine ? Et pourquoi notre propre société est-elle la première à avoir produit l'idéal de l'égalité des sexes (à défaut d'être parvenue à le réaliser) ?
C'est à ces questions que tentent de répondre Christophe Darmangeat et Jean-Marc Pétillon en mobilisant les données fournies par l'ethnologie et l'archéologie.

Une conférence organisée par le "Groupe de Recherche pour l'Éducation et la Prospective".

Une histoire profonde de l'anthropocène. Avec James C. Scott sur France Culture.


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01.06.2019

Anthropocène, concept pour happy few il y a encore quelques années, le mot peuple désormais quotidiennement les colonnes des journaux et résonne souvent dans les médias. Anthropocène donc pour dire cette nouvelle ère géologique au cours de laquelle l'activité humaine a affecté de façon décisive l'écologie et l'atmosphère de la planète Terre.
Le constat s'impose mais les débats ont cours à propos du point de départ. Quand certains estiment que ce sont les premiers essais nucléaires qui marquent l'entrée dans ce moment nouveau, d'autres le font remonter beaucoup plus tôt au XIXe siècle et à la Révolution industrielle.
Politiste professionnel, anthropologue amateur, environnementaliste convaincu et anarchiste par principe, James Scott est beaucoup plus radical : c'est dès l'utilisation du feu par l'homme qu'il estime nécessaire de remonter pour comprendre l'anthropocène. Le feu, puis la sédentarité, l'agriculture, l'élevage, et l'invention de l'Etat. C'est ce qu'il défend dans un essai brillant Homo domesticus.

Émission "La Suite dans les idées", animée par Sylvain Bourmeau.

Quelle part d'humanité dans l'invention de la guerre ? Avec Anne Lehoerff à la Bibliothèque de Toulouse.


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19.05.2019

Un jour, vers 1700 avant notre ère, une épée en bronze sortit de l'atelier d'un artisan du nord-ouest de l'Europe, signant ainsi la création d'un objet conçu pour tuer. Il n'était plus ici question de chasser pour se nourrir et couvrir des besoins biologiques, l'homme était un paysan depuis des millénaires. Il inventait là une réalité matérielle spécifique qui entrait dans des modèles sociétaux nouveaux.
Comment cette innovation s'opéra ? Quels mécanismes intellectuels et techniques étaient ici en œuvre ? Quelle part d’humanité ou d'inhumanité peut-on y déceler ?

L'histoire politique de l'alimentation et le "mieux manger". Avec Paul Ariès à Lons-le-Saunier.


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27.01.2017

Que nous apprend l'alimentation préhistorique sur la division des sociétés ? Que devons-nous encore aux conceptions politiques des tables mésopotamiennes égyptiennes, grecques ou romaines, au-delà de la question des banquets ? Comment et pourquoi les tables gauloises ont-elles été balayées par l'alliance politique entre l'église catholique et les nouveaux maitres issus des grandes invasions ? En quoi le système politico-religieux féodal a-t-il structuré durablement notre table ? Pourquoi et comment la monarchie absolue a-t-elle du inventer sa propre conception de la table ? Quelles furent les conceptions révolutionnaires de la table ? Pourquoi la république a-t-elle imposé la pomme de terre contre  "l'arbre à pain" (chataignier) ? Quelles furent dans l'histoire les grandes utopies alimentaires ?
Il existe déjà de nombreuses histoires sociales, culturelles, religieuses, économiques, techniques de l'alimentation mais aucune histoire "politique" de la table. C'est cette histoire politique que retrace Paul Ariès en expliquant "ce que manger veut dire" du point de vue de la constitution d'une société, de ses rapports de pouvoir et de domination.