L'islam suscite des controverses sans fin et prête à bien des confusions. Mais qu'est-ce que l'islam, particulièrement dans le domaine philosophique ? Une manière d'être face à Dieu ? Une religion parmi d'autres avec ses dogmes et ses normes ?
Rémi Brague se confronte à ces questions fondamentales pour explorer la vision philosophique islamique de Dieu et du monde. Car l'islam, dit-il, n'est pas une religion au sens où nous l'entendons : c'est avant tout une loi qui conçoit la croyance comme une évidence innée qu'on ne saurait refuser sans mauvaise foi. Il est dès lors primordial de délaisser nos catégories chrétiennes de pensée pour tenter d'en comprendre la logique.
Émission "Le monde de la philosophie", animée par Rémi Soulié.
Essayiste, journaliste et traducteur, principal introducteur de la pensée de Julius Evola dans l'aire francophone, Philippe Baillet s'autorise enfin, après une vie dédiée au militantisme et à la pensée, à faire le bilan.
Ces entretiens permettent de revenir sur des thèmes qui lui sont chers et qu'il a traités dans plusieurs essais : la question du rapport à l'Autre à l'extrême-droite avec L'autre tiers-mondisme, des origines à l'islamisme radical, l'écologie dans Piété pour le Cosmos et les milieux militants avec De la Confrérie des Bons Aryens à la Nef des fous.
Des constats sans concessions qui ne laisseront personne indifférent.
Dans son livre La fabrique du musulman, Nedjib Sidi Moussa, dʼorigine algérienne, analyse la propagation dʼune fièvre identitaire brouillant les clivages économiques et sociaux. Les obsessions religieuses ou raciales touchent toutes les chapelles depuis lʼextrême-droite jusquʼà la "gauche de la gauche" évoquant parfois la notion fumeuse de "race sociale".
Des universitaires, des intellectuels, des politiques signent des appels pour le "droit à la non-mixité" raciale. En serait-il donc fini de lʼuniversalisme et de lʼinternationalisme ?
Émission "Trous noirs".
De l'empire Ottoman à partir du XVIe siècle jusqu'à l'hégémonie américaine contemporaine en passant par les colonialismes britanniques et français, le monde arabe n'arrive toujours pas à retrouver son autonomie stratégique en s'érigeant en pôle géopolitique majeure. Et ce, malgré des richesses autant naturelles qu'humaines incommensurables.
Les facteurs de blocage sont-ils d'ordre historiques ? culturels ? religieux ? idéologiques ?
Les relations entre l'Europe et le monde musulman sont au cœur de l'actualité. La diplomatie européenne avec l'Iran et dans le cadre du conflit israélo-palestinien, l'immigration musulmane, la place des compagnies pétrolières européennes dans les économies arabes, les accords économiques entre l'Union européenne et le Maghreb, les négociations pour l'entrée de la Turquie dans l'Union : tous ces sujets resteront des enjeux essentiels pendant le XXIe siècle et au-delà.
C'est l'histoire de ces relations riches et complexes que relate l'historien Henry Laurens. Elles ont débuté dans les années 630 lorsque les armées de Constantinople et de Médine se disputaient la Syrie-Palestine. Guerres, conquêtes, reconquêtes, diplomatie, alliances, commerce, mariages, traite d'esclaves, traductions, transferts de technologie, imitations artistiques et culturelles : ces contacts ont marqué l'histoire des peuples européens et musulmans.
Loin de reprendre à son compte l'idée d'un affrontement simpliste entre deux blocs homogènes, le grand spécialiste du monde arabe Henry Laurens propose une synthèse des relations entre tous les individus et groupes qui ont fait ce que nous appelons l'Europe et le monde musulman.
D'aucuns se souviennent du film Lawrence d'Arabie de David Lean et de ce qui s'y joue : la réalisation du nationalisme arabe ou "panarabisme". Ce vieux rêve fédéraliste prit naissance au XVIIIe siècle, en réaction à la tutelle ottomane ; il mena à la "grande révolte arabe" de 1916, fut trahi par les accords Sykes-Picot, puis, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il prit une ampleur considérable avec l'action du parti Baas et la plume de Michel Aflak – ce "Maurras arabe", selon Charles Saint-Prot. L'âme arabe, ce n'est pas l'islamisme ! Au contraire, l'islamisme est né, du moins s'est développé, grâce à la chute du dernier régime baasiste qui fut celui de Saddam Hussein.
À l'heure où les Occidentaux ont pris, plus ou moins directement, plus ou moins consciemment, le parti de l'internationale djihadiste contre celui des nations arabes, il est important de revenir sur l'histoire et l'actualité du panarabisme.
Émission "Libre Journal de chrétienté", menée par l'abbé Guillaume de Tanoüarn.
Olivier Roy est depuis des décennies un infatigable arpenteur des routes les plus lointaines du monde musulman, à commencer par celles de l'Afghanistan qu'il a parcourues en pleine guerre entre les soviétiques et les moujahiddins !
Mieux que personne donc, il sait que "l'islam" est une abstraction : il y a des millions de routes et de chemins en terre d'islam, et au long de ces routes autant de musulmans à chaque fois singuliers, pris dans une situation et une époque singulière.
Et c'est en sa compagnie que nous essayons d'aller à notre tour au-delà de l'essentialisme abstrait et de ses préjugés théoriques.
Émission "Cultures d'islam", animée par Abdennour Bidar.
L'islamisme politique comme idéologisation de la tradition religieuse islamique avec cette prétention d'ériger le Coran en constitution de l'Etat moderne, montre chaque jour ses limites et l'inconsistance de son ambition à gérer les affaires de la cité. Aussi, l'islamisme politique est-il est en voie de régression.
Le "Printemps arabe" a d'ailleurs souligné l'échec de cet islam politique à fournir une alternative politique aux régimes autoritaires qui ont dominé et dominent encore le monde du Moyen-Orient. Et, le reflux de ses effets tant au Maghreb qu'au Machrek est remarqué suite aux courants de sécularisation qui commencent à gagner les sociétés musulmanes. "
Émission "Questions d'islam", animée par Ghaleb Bencheikh.