Au fil des siècles, de nombreux courants de pensée ont façonné notre conception du monde et notre manière d'appréhender l'existence : Qu'est-ce que la vérité ? Comment peut-on vivre heureux ? Dieu existe-t-il ? Quel est le sens de notre vie ?
Bien loin du jargon des spécialistes, le professeur de philosophie Charles Robin nous rend accessible les œuvres des plus grands philosophes afin d'en faciliter la compréhension et, pourquoi pas, de nous faire changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Une initiation sérieuse à une discipline souvent difficile d'accès, dans un langage clair et une atmosphère détendue.
Le centenaire de la naissance de Jean Genet, en 2010, a été pour beaucoup l'occasion de célébrer un homme très engagé politiquement, que ce soit aux côtés des Palestiniens dans leur combat pour la terre ou dans les rangs des Black Panthers luttant pour leurs droits civiques. Toujours, donc, apparaît l'image d'un saint, vivant au milieu des opprimés, des humiliés, en empathie quasi mystique avec eux.
Cette vision de Genet, loin d'être fausse, ne constitue qu'une facette parmi d'autres d'un homme qui ne nous a pas laissé le mode d'emploi pour le comprendre.
Genet dissimulait beaucoup. Il refusait d'être récupéré. Ses engagements semblent parfois plus esthétiques que politiques. La beauté d'un mouvement, d'un visage, d'une action dérisoire ou d'un combat perdu d'avance comptent peut-être autant pour lui que la signification politique et sociale de ce mouvement, de cette action, de ce combat.
Pour ce désespéré, abandonné par sa mère, jeté en prison pour de quasi-broutilles, seules peuvent encore exister les quelques parcelles de beauté qu'il décèle dans le monde et adore pieusement, émerveillements furtifs et souvent douloureux qui lui permettent de survivre.
C'est donc de la force du beau chez Genet qu'est évoqué ici en priorité, y compris quand cette passion pour l'esthétique embrasse son frère démoniaque : la fascination pour l'abject et, parfois, l'indéfendable.
Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Matthieu Garrigou-Lagrange.
L'épistémologue Thomas Kuhn utilisa le terme de "paradigme" pour désigner une structuration générale des conceptions admises à un moment donné du temps à propos d'un domaine de l'activité humaine : en l'occurrence, l'activité scientifique, où le progrès procède selon lui par "changements de paradigmes", qui sont autant de "révolutions".
Cette analyse est transposable à l'histoire de l’art, en y incluant non seulement la création des oeuvres mais aussi leur perception et leur réception, tant par les spécialistes que par le grand public. Ainsi prennent sens les grandes controverses artistiques, et notamment celle de l'art contemporain, en tant qu'il rompt, sur tous les plans, avec le paradigme de l'art classique et, surtout, avec celui de l'art moderne...
François Bousquet, journaliste et rédacteur en chef du magazine Éléments, revient sur la signification des événements de Mai 1968 à l'occasion de son cinquantième anniversaire. Il évoque les répercussions sociales, sociétales et culturelles de Mai 68 sur la société française, ainsi que les conséquences profondes de cette véritable révolution anthropologique.
De la vie de Jean Genet, né le 19 décembre 1910 et abandonné par sa mère à l'Assistance publique, on ne connaissait que ce qu'il avait bien voulu en dire ou en écrire lui-même. Une vie faite de vagabondage, de prostitution homosexuelle, de vols, de prison, avant que, de 1942 à 1948, il écrive et publie, d'abord grâce à Cocteau, des poèmes et cinq romans d'une originalité violente qui le rendirent aussitôt célèbre.
Une période improductive suivit la grâce présidentielle de 1949 et la parution en 1952 de l'énorme étude de Sartre, Saint Genet, comédien et martyr, puis vint une série éblouissante de pièces de théâtre. À nouveau le silence, et enfin l'engagement de Genet auprès des Panthères Noires aux États-Unis - où la pièce Les Nègres avait en quelque sorte précédé la radicalisation de certains mouvements noirs - et auprès des combattants palestiniens. Il écrivit alors son dernier livre, Un captif amoureux, qui sera publié un mois après sa mort, en 1986.
Les invités mettent en lumière beaucoup d'autres vies de Genet, que celui-ci avait toujours cachées. On n'avait pas encore établi une relation constante entre les œuvres de Jean Genet et sa personnalité, intimement liée à sa faculté d'assimiler, d'imaginer, de travestir et en fin de compte d'exister à ses propres yeux dans l'acte d'écrire...
Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Marie-Christine Navarro et Josette Colin.
En 1994, elle publie ce premier roman au titre pour le moins accrocheur. Le public découvre alors cette jeune romancière au style hard et singulier. Les thèmes du livre : ultra-violence et sexe sans détour, cru diront certains. En tout cas, une écrivaine est née. Au rythme des interviewes, les Français apprennent à connaître cette jeune femme, très vite cataloguée de rebelle et punk, porte-voix d’une génération qui ne veut pas s'en laisser compter par le politiquement correct qui devient un principe dans le courant des années 90, comme une sorte de retour à un ordre moral qui ne veut pas dire son nom et qui aujourd'hui impose sa loi.
Quelques années après, en 2000, Virginie Despentes décide de réaliser elle-même l’adaptation cinématographique de ce premier roman. La caméra supplée le verbe, mais la radicalité reste la même. Scènes de sexe non simulées, assassinats sommaires et flot d’hémoglobine. Les images en choquent plus d’un. Le film est classé X et interdit de projection.
Ce scandale soulève, sur la place publique, la question du cinéma pornographique. À un point tel que la justice est saisie et la loi modifiée.
Alors, que montre et que dit ce film ? Pourquoi le roman a-t-il pu être publié et le film interdit ? Que nous dit cette affaire des rapports entre l’art et la représentation du sexe et de la mort ? Que nous dit-elle aussi de la censure en France ?
Émission "Affaires sensibles", animée par Fabrice Drouelle.
Selon Pierre Hillard, le but de l'Union européenne n'est pas la création d'une Europe unie mais d'un bloc euro-atlantique avec l'Amérique du Nord. Il cite le cas de Richard de Coudenhove-Kalergi, un des premiers fédéralistes européens, qui affirmait déjà la volonté de créer une "Union atlantique", l'Angleterre faisant le pont entre l'Europe et l'Amérique. Il désignait l'ensemble comme une "Fédération à trois".
En raison du transfert de compétences politiques, économiques et monétaires à des blocs continentaux en voie d’unification (Union européenne, Union nord-américaine à l'instigation de Robert Pastor, Union des nations sud-américaines, Union africaine, Union eurasienne, etc.), les États vidés de leurs substances sont appelés à se disloquer en raison de facteurs multiples (financiers, ethniques, économiques, etc.). Même les États-Unis, en raison de la création en cours de l'Union nord-américaine, sont appelés à éclater en plusieurs entités territoriales de même que le Canada.
Ce processus en cours partout sur la planète permettra à des blocs continentaux débarrassés de leurs États de constituer l’architecture de la gouvernance mondiale.
Pierre Hillard nous démontre que le mondialisme ne saurait être un emballement de la machine, comme il l'est souvent entendu quant à une Union européenne qui aurait dérapé, mais bel et bien un projet messianique s'étendant sur plusieurs siècles, voire plusieurs millénaires...
Exhibition, Change pas de main, Les Tripoteuses, Le sexe qui parle, A bout de sexe... : en 1975, les affiches de films aux titres plus ou moins allusifs fleurissent dans les rues de France. Le cinéma érotique, porno, blue, rose, X, hard, selon la terminologie employée, connaît un âge d’or sans précédent et sans suivant. Les salles n’ont jamais été aussi remplies, les acteurs s’amusent, les réalisateurs aussi, les producteurs se frottent les mains, et les bien-pensants restent discrets. Sept ans après les appels de Mai 1968 à une "jouissance sans entrave", la libération des mœurs semble bel et bien en cours.
Ce dévergondage du cinéma, c’est un homme politique, de droite, qui l’a encouragé : Valéry Giscard d’Estaing, le plus jeune président de la République jamais élu jusqu'alors. L’érotisme, puis la pornographie, sortent de la clandestinité, dans une société pourtant marquée par le conservatisme moral des années De Gaulle puis Pompidou. Après quelques mois d’une liberté quasi sans freins, le vent rose qui souffle sur la France retombe à la fin de l’année 1975, bridé par les contradictions d’une société divisée.
Puritanisme et esprit libertaire, érotisme et pornographie, art et industrie, libération du corps et féminisme : les tâtonnements sont légions en 1975, surtout en ce qui concerne la question du sexe et de ses représentations.
Retour sur une année osée, dégoûtante pour certains, enchantée pour d’autres, entre revendications, transgression, hédonisme et société de consommation. Une immersion nostalgique et licencieuse...
Emission "Affaires sensibles", animée par Fabrice Drouelle.