Le langage n'est pas la langue, la langue n'est pas le discours, le discours est autre que la parole, la parole ne se réduit pas aux mots, les mots sont plus que des lettres, les lettres qui existent sans les sons, les sons qui ne forment pas toujours des phrases, les phrases qui ne constituent pas à elles-seules un langage.
Dans le langage, on tourne facilement en rond. Puisqu'en parler c'est déjà le solliciter. Comment alors lui tendre un miroir sans le déformer par notre subjectivité ?
Le langage est un pays dans lequel nous pouvons voyager, comme on arpente un terrain familier dont chaque recoin nous paraît, de plus près, étranger. Le langage, par définition, on n'y pense pas puisque c'est lui qui nous fait penser. Mais à le tenir pour acquis, hors de soi, immobile, il s'assèche, et fige la pensée dans des postures incapables de dire ce que nous voulons dire. C'est que le langage n'est pas à notre service. Il est un pouvoir, une tyrannie qui, même lorsqu'on en fait un jeu, s'impose à nous avec insolence, et parfois, humiliation. Essayez de le dompter, il montrera les crocs. Mieux vaut renoncer à toute domestication.
Comment alors se faire entendre dans ces mots qui ne sont pas les miens ? Et pourquoi Roland Barthes vit-il le langage comme une maladie ? Pourquoi la langue est-elle "fasciste", selon le mot du sémiologue ? En quoi consiste son pouvoir ?
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.
Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Michel Foucault : tels sont certainement des noms qui résonnent à l'oreille de nos contemporains. Et il s'agit, en effet, des philosophes les plus connus d'un courant de pensée que l'on peut raisonnablement qualifier de "déconstruction".
Toutefois, loin de se limiter à l'étude de ces trois figures, le livre de Baptiste Rappin Abécédaire de la déconstruction aborde également les idées et les concepts développés par Maurice Blanchot, Roland Barthes, Jacques Rancière, Jean-Luc Nancy, Giorgio Agamben, Judith Butler et par bien d'autres encore.
C’est le succès rencontré par la déconstruction dans les milieux intellectuels, tant à l'Université que dans la sphère politico-médiatique, qu'il s'agit de comprendre afin de le combattre.
1 - Qui êtes-vous ?
Né à Paris en 1955 dans un milieu sans histoire, Éric Marty fut un élève peu assidu. Trois ans de militantisme intense, de 1970 à 1973, lui ont évité de s'enfoncer dans la paresse. Il en sort ragaillardi et brillant étudiant. Musicien à ses heures, sa rencontre avec Roland Barthes en 1976 sera déterminante. Professeur à l'Institut français de Londres de 1981 à 1988, il consacre sa thèse au Journal d'André Gide. Littéraire aux goûts contrastés, il aime également à se frotter à la théorie.
2 - Genre
Et si le genre était "le dernier grand message idéologique de l'Occident adressé au reste du monde" ? C'est par cette question inaugurale que l'auteur du Sexe des modernes (2021) explore les arcanes de la pensée du genre, dans un va-et-vient incessant entre l'Europe et les États-Unis. Il décrypte les arrière-plans et les vicissitudes de cet échange entre les penseurs français des années 1970 et Judith Butler, l'auteure de Trouble dans le genre (1990).
Douloureux, le travail a mauvaise presse. Mais le travail pourrait être aussi lʹoccasion de faire naitre le meilleur en nous, sous conditions.
Christophe Dejours, psychiatre, psychologue et psychanalyste, explore ce pan de nos vies depuis une cinquantaine dʹannée : il a vu évoluer l'organisation du travail et s'installer la déshumanisation, la perte de sens.
Émission "Egosystème", animée par Florence Farion.
Au fil des siècles, de nombreux courants de pensée ont façonné notre conception du monde et notre manière d'appréhender l'existence : Qu'est-ce que la vérité ? Comment peut-on vivre heureux ? Dieu existe-t-il ? Quel est le sens de notre vie ?
Bien loin du jargon des spécialistes, le professeur de philosophie Charles Robin nous rend accessible les œuvres des plus grands philosophes afin d'en faciliter la compréhension et, pourquoi pas, de nous faire changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Une initiation sérieuse à une discipline souvent difficile d'accès, dans un langage clair et une atmosphère détendue.
En Occident, l'activité manuelle est souvent perçue comme opposée au monde des idées et des concepts. A l'heure où les trajectoires professionnelles sont de moins en moins linéaires, le choix d'un métier artisanal peut répondre à une quête de sens.
Arthur Lochmann et Hugues Jacquet expliquent comment le geste technique et créatif libère aussi de l'intelligence !
Juriste à l'œuvre aussi abondante et complexe qu'originale, Pierre Legendre n'a pas encore fait l'objet d'études synthétiques qui puissent donner un accès simplifié à son oeuvre.
C'est ainsi tout l'enjeu de cette conférence que de présenter les contours d'une pensée riche qui ne considère pas le droit sous des aspects techniques, mais en vertu de sa portée anthropologique issue de la réforme grégorienne.
Baptiste Rappin alors de présenter les principaux concepts de l'anthropologie dogmatique en gardant à l'esprit que le coeur de la pensée de Pierre Legendre s'articule toujours autour de la question de la généalogie et de la filiation.
Alors que certains Occidentaux considèrent le bouddhisme comme une doctrine nihiliste, la "réalisation" de la vacuité (sunyata en sanskrit) à travers les pratiques bouddhiques pourrait bien au contraire permettre d'entrevoir le dépassement du "nihilisme européen" diagnostiqué par Nietzsche à la fin du XIXe siècle, et dont l'ombre continue à s'étendre sur le monde.
Philosophe et essayiste, Françoise Bonardel est soucieuse de faire dialoguer Orient et Occident et s'intéresse en particulier aux relations de la pensée bouddhique et de la philosophie occidentale, et à la dimension psychologique de l'enseignement du Bouddha.