Quatre émissions qui nous permettent de cerner l'un des outils les plus puissants de l'impérialisme américain :
1. Un grand entretien avec Sandra Schulberg, historienne du cinéma du Plan Marshall, pionnière du financement international pour les films indépendants, fille de Stuart Schulberg, chef de la Section du Plan Marshall Motion Picture de 1950 à 1952.
2. De 1950 et la fin des années 1970, une organisation baptisée "Congrès pour la liberté de la Culture", financée par des fondations américaines, encourage les travaux des intellectuels européens qui refusent de succomber à "l’idée" du communisme, comme la majorité des philosophes, universitaires, écrivains ou poètes de l’après-guerre. Dans des revues qu’il finance - notamment Preuves en France, de nombreux témoignages relatent la réalité du communisme et notamment ses camps soviétiques que nombre d’intellectuels refusent de voir. Raymond Aron fait partie de ceux-là, avec l'Italien Ignazio Silone, l'Allemand Manes Sperber, l'Anglais Stephen Spender et d'autres. Jusqu’à ce qu’en février 1967, une grande enquête du New York Times révèle que la CIA finance le congrès à travers une de ces fondations qu’on croyait philanthropique...
3. Archives autour de l’accord Blum-Byrnes, accord franco-américain, signé le 28 mai 1946 par le secrétaite d'Etat des Etats-Unis, James F. Byrnes et les représentants du gouvernement français, Léon Blum et Jean Monnet, liquidant une partie de la dette française envers les Etats-Unis en échange d'une exigence : que toutes les salles de cinéma françaises soient ouvertes aux cinéma américain.
4. Débat sur la politique des fondations philanthropiques américaines en France.
Une discussion profonde s'articulant en 5 moments :
1) La philosophie déplacée : ou comment on passe de Marx aux ouvriers. D'Althusser à Foucault. De la philosophie à l'histoire, de l'histoire à la sociologie, de la sociologie à la politique et à l'esthétique.
2) Le partage du sensible : ou comment la sécession des plébéiens sur l'Aventin en 494 av. J.-C. rapportée par l'historien Tite-Live, et réinterprétée au XIXème siècle par un autre historien, Pierre-Simon Ballanche, permet enfin de comprendre ce qui lie esthétique et politique.
3) L'âge démocratique : ou comment on échappe aux Cassandre qui claironnent depuis trente ans la fin du politique, et à quelques autres qui, depuis Platon, c'est-à-dire depuis toujours, déplorent les errements de la démocratie.
4) La parole muette : ou comment on passe des Belles-Lettres à la littérature et de la littérature aux Beaux-arts. Comment en peinture on passe de la figuration à l'abstraction via Diderot et les Frères Goncourt. Mais aussi comment on passe de Balzac et Flaubert à la photographie et au cinéma.
5) Politique de l'art : ou comment l'art s'affranchit de la politique... pour mieux y retourner
Face à la crise interne de la zone Euro, Frédéric Lordon propose la sortie de la monnaie unique et le retour à une monnaie nationale.
Il paraît en effet impossible de transformer l'Euro actuel en une monnaie au service des peuples. L'Euro est une construction monétaire au service des intérêts des financiers et des investisseurs, et rien d'autre.
Le problème de l'Allemagne et ses principes monétaristes est également abordé : vu l'état actuel du débat politique outre-Rhin, il y aura certainement divergence sur la feuille de route à suivre pour sortir de l'impasse actuelle.
Frédéric Lordon pense enfin qu'il faut en finir avec les crispations à gauche lorsque les termes de souveraineté et de nation sont employés. La souveraineté, c'est la capacité d'une communauté humaine à contrôler son destin collectif, ni plus, ni moins. Il s'agit donc de ressaisir ces idées et de les mettre au service d'un projet progressistes.