Y a-t-il une philosophie du management ? Avec Baptiste Rappin sur Radio Courtoisie.


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16.06.2022

Le management serait-il malade ? On pourrait en douter tant les indicateurs de la discipline des sciences de gestion sont au vert pour une discipline dont le développement prend des allures fulgurantes. Nous risquerions-nous à y voir le mécanisme d'une bulle spéculative ?
Si donc la philosophie se porte au chevet du management, ce n'est point pour lui proposer une panacée : ce serait là soigner le management par le management, et finalement conforter ce dernier dans sa positivité sans fin qui consiste à envisager chaque problème sous l'angle de la solution, optimale ou satisfaisante, à lui apporter.
Socrate se disait "atopique", en décalage avec le lieu présent, marquant sa différence avec ses interlocuteurs par son pouvoir de questionner, c'est-à-dire de remettre en cause les évidences sensibles ; Nietzsche le reformulera à la fin du XIXe siècle en usant de la catégorie d' "intempestivité" : car être intempestif, ou inactuel, c’est précisément se détacher des lieux communs qui caractérisent le Zeitgeist. Soigner le management revient ainsi à le sortir de ses réflexes qui le poussent à promouvoir la nouveauté là où de nouveaux "concepts" cachent d'anciennes réalités.

Émission du "Libre Journal de la chrétienté", animée par l'abbé Guillaume de Tanoüarn.

Nietzsche et la vie : une nouvelle histoire de la philosophie. Avec Barbara Stiegler à la Librairie Mollat.


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14.10.2021

Avec Nietzsche s'inaugure une philosophie nouvelle, centrée dorénavant sur le corps et la vie, qui appelle une nouvelle histoire de la philosophie. En parcourant les grandes étapes de cette histoire, Barbara Stiegler introduit le lecteur aux philosophies de Descartes, Kant, Schopenhauer, Hegel et Marx, ainsi qu'à quelques grandes figures de la philosophie contemporaine, proches ou héritières de cette nouvelle philosophie de la vie.
Parce que le fil conducteur de cette nouvelle histoire suit la réalité concrète du corps et de la vie, son travail est aussi une introduction à l'histoire de la biologie, de la physiologie à la théorie de l'évolution, et jusqu'aux débats les plus brûlants de la biologie et des sciences médicales contemporaines.
À la lumière de ce parcours, la philosophie de Nietzsche ne peut plus apparaître comme une météorite solitaire et fulgurante. Elle se situe bien plutôt au beau milieu d'un tournant : celui à partir duquel, sur fond de fin de la métaphysique et de crise des savoirs, le gouvernement de la vie et des vivants doit devenir l'affaire de tous, nous obligeant à repenser de fond en comble les notions de "réalité" et de "vérité" en même temps que la valeur des énoncés produits par la science.

Pourquoi y a-t-il de l'agir plutôt que rien ? Avec Pierre Caye au Banquet du livre d'été de Lagrasse.


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06.08.2017

Comment penser en l'homme, à partir de son impuissance native, la constitution d'une force adossée à une Nature fuyante et désordonnée ?
Le philosophe Pierre Caye propose une éthique non pas dynamique, de l'affirmation de soi dans la maîtrise du monde, mais statique, de la résistance au monde dans son aménagement durable.

Séparation et libération : lectures néoplatoniciennes de Platon. Avec Pierre Caye au Banquet du livre d'été de Lagrasse.


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09.08.2016

Ne pas confondre l'Un-Bien avec sa propre sur-puissance : voilà l'un des enseignements principaux néoplatoniciens, notamment issu d'une relecture attentive de la première hypothèse du Parménide de Platon. Car comme nous le rappelle le philosophe Pierre Caye, le principe ultime détient la puissance ultime sans être puissance, quitte à être pour ainsi dire impuissant quand on le prend strictement en lui-même.
La transmission ultérieure du néoplatonisme grec s'est malheureusement faite au prix de l'oubli des principales opérations qui ont fait la spécificité de cette doctrine par rapport non seulement aux autres courants de la philosophie antique, mais même des autres écoles platoniciennes : la différence radicale entre l'être et l'un, le principe comme au-delà non seulement de l'être mais aussi de l'intellect.

Carl Schmitt. Avec Aristide Leucate à la Nouvelle Librairie.


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08.07.2021

Qui, en France, connaît Carl Schmitt? Cette conférence a pour objectif de présenter la vie, l'oeuvre et la pensée d'un juriste hors pair, qui a pensé le droit en termes politiques et théologiques.
Né en 1888 à Plettenberg (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), où il mourra en 1985, issu d'un milieu catholique modeste, Carl Schmitt effectuera des études de droit à Berlin, Munich et Strasbourg. Influencé par les fréquentations artistiques de sa jeunesse, il publiera, en 1921, Romantisme politique, au succès fulgurant. Sa rapide et large notoriété le propulsera au sommet d'une brillante carrière scientifique et politique.
Commentateur acéré de la Constitution de Weimar, cet antilibéral forgera des concepts puissants qui lui ouvriront, en tant que juriste officiel du IIIe Reich, les portes du parti national-socialiste (il y adhérera de 1933 à 1936, avant d'en être exclu). Après-guerre, en dépit d'un non-lieu prononcé par les juges de Nuremberg, il connaîtra la disgrâce, tandis que son rayonnement outre-Rhin se poursuivra.
Dans le monde, il se publie sur Carl Schmitt, dont l'oeuvre est désormais reconnue (Théologie politique, Terre et Mer, etc.), une étude tous les dix jours environ : le "partisan", la diachronie "ami-ennemi", la "décision", le concept-limite d' "exception", sont autant de notions devenues aussi incontournables que la "plus-value" ou la "superstructure" de Karl Marx ou bien le triptyque "Ça/Moi/Surmoi" de Sigmund Freud.

Une présentation donnée dans le cadre des "Jeudis de l'Iliade".

Religions et faits religieux. Avec Denis Collin pour l'Université Populaire de la Roya.


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20.01.2023

"La misère religieuse est, d'une part, l'expression de la misère réelle, et, d'autre part, la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l'âme d'un monde sans coeur, de même qu'elle est l'esprit d'une époque sans esprit. C'est l'opium du peuple." Karl Marx, 1842
C'est à la suite de Marx et en tant que philosophe que Denis Collin nous donne un exposé dans lequel il tente de saisir le fait religieux dans toute sa complexité, tant il est indissociable de l'expérience humaine, des plus lointaines origines jusqu'à nos jours.

La République imaginaire. Avec Blandine Kriegel pour le Cercle Aristote.


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31.10.2022

Quelle est la véritable origine de la pensée politique moderne ? Où sont ses sources authentiques ? Comment est advenue et s'est bâtie cette révolution fondatrice ? Rénovant de fond en comble l'histoire de la pensée, Blandine Kriegel nous livre ici ses réflexions quant à la Florence du Quattrocento. Pourquoi a-t-elle inauguré le retour à l'Antiquité, défini la Renaissance, constitué un modèle en Europe et a-t-elle si précocement disparu ?
Personne n'ignore l'éclat de ses artistes, Brunelleschi, Botticelli, Vinci, Michel-Ange, mais qui mesure l'importance de ses penseurs, Salutati, Bruni, Alberti, Cues, Valla, Politien ? Qui sait l'influence de l'humanisme civique, le rôle des sciences physiques et historiques, la hiérarchisation intellectuelle de la rhétorique, de la logique et de la philologie qui a conduit leur démarche ? Et comment analyser leur double mouvement : l'échappée vers l'ésotérisme qui déporte la cité vers l'utopie à la manière du Songe de Poliphile et l'attachement au réel du Prince amer, abrupt et armé de Machiavel ?
La République imaginaire montre comment Florence, avec ses papes, ses potentats, ses peintres et ses philosophes, demeure au coeur de notre rêve politique.

Actualité des Lumières. Avec Antoine Lilti au Collège de France.


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08.12.2022

L'actualité des Lumières ne se dément pas. Elles sont prônées comme la source vive des valeurs modernes de liberté, de tolérance et d'égalité, ou, à l'inverse, dénoncées comme l'idéologie de l'impérialisme occidental et l'origine d'un culte irréfléchi du progrès technologique. Comment comprendre qu'un mouvement intellectuel, si profondément inscrit dans les transformations sociales, culturelles et politiques du XVIIIe siècle, puisse susciter aujourd'hui encore tant de débats ? Comment échapper aux caricatures pour penser, sans fétichisme ni anachronisme, l'actualité des Lumières ?
Les études historiques ont profondément renouvelé notre compréhension de ce que nous appelons les Lumières. Celles-ci ne sont plus perçues comme une doctrine homogène ou comme le programme théorique d'une modernité triomphante, mais comme un ensemble de débats, comme une réflexion polyphonique et critique portant sur les ambivalences des sociétés modernes.
Penser historiquement les Lumières implique de restituer leur pluralité. Leur héritage n'est pas un trésor européen, encore moins national. Les Lumières, dont les sources mêmes sont multiples, ont été appropriées et réinterprétées dans différents espaces culturels. Une histoire comparée des Lumières doit permettre de repenser la question de leur universalité.