Le néolibéralisme, genèse revisitée et étrange postérité. Avec François Denord, Jean Solchany et Thibaut Rioufreyt au séminaire de l'histoire sociale des idées politiques à Sciences-Po Paris.


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15.03.2016

Ce séminaire est organisé autour de deux communication qui sont ensuite discutées par François Denord :

 - Jean Solchany, d'abord, vient nous parler de Wilhelm Röpke (1899-1966), l'un des grands fondateurs du néolibéralisme. Il nous propose une lecture orginale d'un phénomène trop souvent réduit à ses manifestations les plus contemporaines et les plus anglo-saxonnes, alors qu'il plonge ses racines dans la crise des années 1930 et prend forme en Suisse au lendemain immédiat de la Seconde Guerre mondiale. Il entend ainsi redonner son importance à une figure étonnamment délaissée par les chercheurs. Incontournable en Suisse et en Allemagne, très lié aux nouveaux conservateurs américains, pourfendeur du "collectivisme" sous toutes ses formes, préoccupé du sort de l'Amérique latine et de l'Afrique, publiant dans toutes les langues, Wilhelm Röpke a incarné la variante néolibérale de l'intellectuel engagé. Au-delà de la dénonciation du keynésianisme, de l'interventionnisme et de l'Etat-providence, ses écrits et ses réseaux permettent de cerner le néolibéralisme comme un regard global sur le monde, comme une philosophie politique et sociale ambivalente dans son rapport à la modernité, comme une mobilisation de combat et d'influence à l'échelle occidentale. L'écho rencontré par Wilhelm Röpke illustre la renaissance des idées libérales et conservatrices dans la seconde moitié du XXe siècle et le rôle majeur joué dans leur fermentation et leur diffusion par les intellectuels émigrés d'origine germanique.

 - Thibaut Rioufreyt, ensuite, nous présente ses travaux qui permettent de mieux comprendre le virage social-libéral engagé par le Parti Socialiste, mais aussi de savoir où il va. Il retrace la relation ambigüe des socialistes français à la "Troisième voie" britannique dont Tony Blair fut le promoteur dans les années 1990-2000.

Naissance de la biopolitique : contextes, lectures, réceptions, disputes. Avec Christian Laval au Centre Culturel International de Cerisy.


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16.06.2015

Le cours de Michel Foucault de l’année 78-79 (qui se déroule en fait de janvier à avril 79) est l’un des plus lus, et aussi l’un des plus controversés. Il sert d’appui à tous ceux qui, pour des raisons variées, entendent faire de Michel Foucault, sinon un théoricien néolibéral avoué, du moins un sympathisant plus ou moins honteux du néolibéralisme.
Christian Laval voudrait d’abord montrer que le double contexte de production de ce cours, son actualité politique et sa place dans la recherche de Foucault, permet de faire un sort à ces imputations. Il voudrait ensuite faire voir que le cours, aussi zigzaguant soit-il, donne du néolibéralisme comme art de gouverner une cohérence originale qui sera largement validée par son extension ultérieure. Enfin, il voudrait interroger les effets paradoxaux d’une publication qui vient, trente ans plus tard, heurter un certain sens critique qui avait tendance à faire du néolibéralisme ce que Foucault considérait comme la plus grande erreur, à savoir une simple répétition du libéralisme classique.

Une conférence donnée dans le cadre du colloque "Foucault au Collège de France : une aventure intellectuelle et éditoriale".

Le libéralisme, astre mort ? Avec Pierre-Yves Rougeyron au Cercle Aristote.


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14.12.2015

Aujourd'hui, que reste-il du libéralisme ? Que devons-nous attendre de l'épuisement de la pensée libérale, qui fut celle de l'une des grandes familles de philosophie politique ?
C'est la vaste question que traite ici Pierre-Yves Rougeyron, d'abord en tant qu'historien des idées, puis comme patriote français ayant à coeur le destin de sa communauté politique.

La Tiers-Mondialisation de la planète. Avec Bernard Conte à la Librairie Mollat.


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11.05.2010

La Tiers-Mondialisation de la planète, c'est le laminage des classes moyennes et la polarisation riches-pauvres de l'ensemble des sociétés, les ramenant toutes à l'état du Tiers-monde d'avant les "miracles".
Bernard Conte analyse le caractère universel de cette transformation sociale comme résultat des politiques économiques néolibérales mises en œuvre depuis le milieu des années 1970. Le libéralisme régulé des "Trente Glorieuses" fonctionnait sur la base redistributive du compromis fordiste au Nord et du clientélisme nationaliste au Sud. Puis la crise des années 1970 et l'implosion du bloc soviétique changèrent la donne et le capitalisme s'orienta vers la financiarisation et la dérégulation.
Dans un premier temps, le monétarisme inspira les ajustements structurels : la désinflation compétitive au Nord et les programmes du consensus de Washington au Sud. Quand leur mise en œuvre buta sur l'obstacle politique, l'ordolibéralisme prit le relais et entreprit, sur la base du post-consensus de Washington, de diffuser mondialement une "économie sociale de marché" purifiée. L'économique et le social sont alors progressivement déconnectés du politique, la démocratie devient virtuelle, la redistribution s'épuise et la classe moyenne est en voie d'euthanasie... La dynamique du capitalisme financiarisé globalise la structure sociale fortement dualisée des pays les plus pauvres : c'est la Tiers-Mondialisation de la planète.

Néolibéralisme ! Avec Christian Laval sur Radio Aligre.


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18.11.2008

Le sociologue Christian Laval fait la généologie de l'idéologie néolibérale, en illustrant sa démonstration par la construction européenne, fondée sur une vision ordolibérale.
Emission "J'ai dû louper un épisode".