Après la guerre froide, quels équilibres, quelles relations bipolaires, quelles confrontations ou quelles coopérations faut-il désormais envisager alors que le Vieux Continent assiste au développement foudroyant des BRICS et à la prééminence de plus en plus affirmée de l'Asie sur le plan mondial ?
Spécialiste de l'histoire des relations internationales, Georges-Henri Soutou nous invite à une réflexion sur le rôle des Etats dans la mondialisation actuelle en distinguant deux sphères, celle des relations internationales et celle des relations transnationales.
Comment fixe-t-on son choix électoral dans cet archipel qu'est devenue la France ? Le clivage droite-gauche est-il toujours pertinent quand toute une division semble se dessiner autour des gagnants et des perdants de la mondialisation ? À quel point la vague bleu Marine est-elle en train de déferler sur la France ? Quelles sont les raisons qui semblent porter cette "droitisation" du pays ?
Jérôme Fourquet a collecté toutes les données statistiques, et propose en chiffres et en cartes un tableau politique édifiant, pour comprendre et anticiper les bouleversements à l'œuvre en France : du rôle majeur des conditions économiques et sociales, à l'influence de l'insécurité et de l'immigration, tout passe sous le radar d'une étude qui se veut la plus exhaustive et objective possible.
Un entretien mené par Olivier Berruyer.
Identités contre universalisme, genre contre sexe, république contre communautarisme, racisme, féminisme, immigration… Le point commun de ces débats, qui polarisent la vie intellectuelle avec de fortes implications politiques, est de mettre en jeu la culture, dans tous les sens du terme. Mais la thèse de la "guerre culturelle" ou du conflit de valeurs ne résiste pas à l'examen. Ce qui est en crise, c’est la notion même de culture, désormais réduite à un système de codes explicites, décontextualisés et souvent mondialisés, qui envahissent les universités comme nos cuisines, les combats identitaires et les religions comme nos pratiques sexuelles, et jusqu'à nos émotions dûment répertoriées en émojis.
Il s'agit bien d'une déculturation mondiale. À partir des quatre grandes mutations contemporaines, se donnent à voir les mécanismes et les effets paradoxaux : où les dominants se vivent aussi menacés et souffrants que les dominés ; où le globish et le manga deviennent des simulacres qui annihilent la richesse de la langue anglaise ou de la culture japonaise ; où les "process" de communication fabriquent un "devenir autiste".
À contre-courant de la dénonciation antimoderne de l'individualisme, il faut s'inquiéter au contraire de la facilité avec laquelle nous acquiesçons à l'extension du domaine de la norme.
Est-il possible de faire de l'entreprise l'un des cadres de la démocratie économique ? Jusqu'à quel point les entreprises transnationales peuvent-elles exercer un pouvoir normatif susceptible de concurrencer celui des états ?
Alain Supiot analyse les conditions de la démocratisation de l'entreprise en cherchant d'abord à saisir juridiquement la notion d'entreprise, en analysant les difficultés de sa définition, en retraçant sa généalogie institutionnelle et en revisitant les théories dont elle a fait l'objet en droit social, pour ensuite traiter des conditions d'une démocratisation de l'entreprise, en analysant la tension normative dont elle est aujourd'hui l'objet et la dynamique de son autoréglementation.
Ne pas confondre l'Un-Bien avec sa propre sur-puissance : voilà l'un des enseignements principaux néoplatoniciens, notamment issu d'une relecture attentive de la première hypothèse du Parménide de Platon. Car comme nous le rappelle le philosophe Pierre Caye, le principe ultime détient la puissance ultime sans être puissance, quitte à être pour ainsi dire impuissant quand on le prend strictement en lui-même.
La transmission ultérieure du néoplatonisme grec s'est malheureusement faite au prix de l'oubli des principales opérations qui ont fait la spécificité de cette doctrine par rapport non seulement aux autres courants de la philosophie antique, mais même des autres écoles platoniciennes : la différence radicale entre l'être et l'un, le principe comme au-delà non seulement de l'être mais aussi de l'intellect.
Spécialiste d'histoire de la Chine contemporaine, particulièrement sous l'angle de l'étude du soft power chinois, Emmanuel Lincot brosse un portait complet de l' "empire du Milieu" qui nous permet de comprendre les enjeux auxquels sont confrontés ce pays.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'01'04 : Remise en contexte : la Chine post 1945
- 0'10'43 : La Chine et l'URSS, une relation ambigue
- 0'23'03 : Le développement de la Chine sous un regime totalitaire
- 0'38'53 : Les effets politico-économiques du covid-19 en Chine et dans le monde
- 0'53'01 : Le Soft Power et le Sharp Power chinois
- 1'11'55 : Le rapport de la Chine à son histoire
- 1'16'16 : Les difficultés d'être sinologue dans ce contexte
- 1'21'35 : Le rapport de la Chine aux objets
- 1'30'25 : Le renfermement de la Chine, par rapport à qui ?
- 1'31'39 : La diaspora chinoise et leur vision de la Chine
- 1'35'11 : Connaître l'Histoire, est-ce vain ?
- 1'39'05 : Le Maoïsme vu par les chinois d'aujourd'hui
- 1'42'56 : Un néo-colonialisme chinois ?
- 1'49'09 : La situation actuelle au Tibet
- 1'52'32 : La natalité contrôlée en Chine
- 1'55'49 : Une préoccupation écologique en Chine ?
- 2'04'22 : Le futur de la Chine selon Emmanuel Lincot
- 2'05'30 : Conclusion
Alcatel, Rhodia, les Chantiers de l'Atlantique, Arcelor et maintenant Alstom : chaque année, la liste des entreprises françaises cédées à des groupes étrangers se rallonge. Le constat de cette dépossession accélérée est d'autant plus douloureux qu'il vaut pour les secteurs d'activité les plus divers : de l'immobilier de prestige parisien racheté par les princes du Golfe aux terres agricoles du centre de la France ciblées par les investisseurs chinois, partout, on fait face au même phénomène.
La France vit désormais au quotidien la cession de ses richesses privées et publiques, tandis que nos dirigeants continuent de déplorer, comme s'il n'y avait pas de lien de cause à effet, les délocalisations toujours plus nombreuses...
L'enquête de Laurent Izard montre l'urgence d'une situation qui conduit, lentement mais sûrement, à la perte de notre indépendance et à l'instabilité sociale. Rien n'est irréversible et une réorientation de nos politiques patrimoniales est possible. Encore faut-il être conscient de la gravité du problème et de ses conséquences pour notre pays.
Émission du "Libre Journal des sciences et des techniques", animée par Paul Deheuvels.
Économiste et expert-comptable, Christian Jacquiau est l'auteur de deux ouvrages Les Coulisses de la grande distribution (Albin Michel, 2000) et Les Coulisses du commerce équitable (Mille et une nuits, 2006) ayant fait du bruit dans le Landerneau.
En juin 2008, le magazine L'Écho des savanes lui prêtait des propos qu'il n'a pas tenu contre Max Havelaar. L'association l'attaque alors en justice : après avoir été condamné à 1€ symbolique en première instance en juin 2010, la Cour d'appel de Paris annule la condamnation en appel le 23 novembre 2011.
Retour sur un épisode judiciaire qui en dit long sur le nouveau climat médiatique de censure qui s'est installé sous nos latitudes.
Émission "Les Amis d'Orwell".