Écrivain anglais et maître du paradoxe, Gilbert Keith Chesterton a renouvellé la forme du roman policier : il a inventé le "détective de l'âme". C'est avec le Père Brown qu'il nous montre que dans la résolution des énigmes policière les indices matériels n'ont quasiment aucune valeur, à l'encontre de la méthode d'un Sherlock Holmes et du roman à énigmes d'Agatha Christie. Ce qui intéresse le Père Brown, c'est davantage de s'imprégner de l'atmosphère, de se mettre dans l'état d'esprit du criminel : c'est comprendre.
L'occasion de revenir sur son oeuvre et sa vie au travers de la lecture de larges extraits de ses romans et essais.
Émission "Une vie, une œuvre", produite par Francesca Isidori.
C'est au travers d'un entretien en trois parties qu'Alain Soral, connu pour ses prises de positions polémiques, revient sur son enfance, son arrivée à l'âge adulte et ses carrières de journaliste, d'écrivain, de réalisateur et d'éditeur.
1_3 - L'idée confuse du destin :
- 00'19 : Quelles sont les motivations qui vous ont poussé dans cette voie difficile ?
- 08'05 : Quelle était la philosophie qui vous guidait, plus jeune, et celle d'aujourd’hui ?
- 21'49 : La branchitude des années 80
- 33'40 : Comment en êtes vous venu à l'idéologie ?
- 43'43 : Quand avez-vous pris conscience d'un rôle politique possible ?
- 50'16 : Quel rôle historique estimez-vous pouvoir remplir ?
- 55'26 : Est-ce que pour vous, la Politique, c'est le Grand art ?
2_3 - Réconciliation ou Reconquista ?
- 00'15 : Vous arrive t-il de douter du bien fondé de votre analyse ?
- 11'23 : La réconciliation nationale est-elle encore pertinente ?
- 13'56 : La réconciliation : une défense de la République, tout compte fait ?
- 22'46 : Quel est le but final de la politique ?
- 24'18 : Quelles sont les conséquences de la défaite du national-socialisme allemand ?
- 31'02 : Le bilan de la victoire des Alliés en 1945 ?
- 32'51 : Comment décrirez-vous le monde d'aujourd’hui ?
- 36'08 : Le socialisme : programme scientifique ou phénomène naturel ?
3_3 - Fini et Infini :
- 00'16 : Pourquoi il faut revenir au nationalisme ?
- 07'25 : Que peut faire l'Église catholique, aujourd’hui, contre le mondialisme ?
- 16'05 : L'explosion démographique mondiale est-elle un danger ?
- 20'30 : Un contrôle mondialisé de la natalité ?
- 22'56 : Que pensez-vous de l'évolution récente des femmes et du féminisme ?
- 29'28 : Du règne des minorités
Y a-t-il un "style de droite" ? Le "style" n'appartient-il qu'à la droite ? Le style est-il une invention réac ?
Pour répondre à ces questions, Vincent Berthelier, maître de conférences en littérature française et auteur du livre Le style réactionnaire - De Maurras à Houellebecq (éditions Amsterdam), nous fait traverser plus d'un siècle de littérature très à droite pour interroger les rapports entre les choix esthétiques, la manière d'écrire d'auteurs comme Bernanos, Jouhandeau, Aymé, Morand, Cioran… et leurs idées politiques.
La France possède une singularité enviée du monde, et sans doute vouée à disparaître : la liaison étroite qu'entretiennent depuis des siècles la politique et la littérature. En quel autre pays, un homme d'État estimerait que la légitimité issue du suffrage est rehaussée par le prestige de l'écriture ? En quel autre pays les grands écrivains jugent que leur génie leur octroie le devoir d'éclairer les destinées de la nation et de guider le peuple ? Ce croisement n'a pas été l'exception mais la norme, comme en témoignent par exemple la publication du Mémorial de Sainte-Hélène et celle des Mémoires de Charles de Gaulle dans la bibliothèque de la Pléiade.
Du XVIe au XXIe siècle, Bruno de Cessole met en lumière, à travers une galerie de portraits d'hommes politiques qui ont écrit des chefs-d'œuvre et d'écrivains phares qui ont exercé le pouvoir, cette endogamie paradoxale qui n'a cessé de susciter l'étonnement des étrangers, car elle donne aux mots une résonance et à la politique une élévation, presque une transcendance, qui manque tant aujourd'hui.
Une production littéraire qui apparaît tantôt comme le vecteur d'une ambition, tantôt comme le deuil éclatant d'espoirs déçus, tandis que la politique cherche dans la littérature un surcroît de légitimité conjugué à un brevet pour la postérité.
Emily Brontë, née en 1818, morte seulement 30 ans plus tard, en 1848, d'une tuberculose qu'elle avait refusée de soigner. Sœur de Charlotte et Anne, une sororité dont on a tout imaginé, l'enfance, les jeux, les rêves…, on doit à Emily Brontë un seul roman… mais quel roman ! Publié en 1847, la même année que le roman de sa sœur, Jane Eyre, le roman d'Emily, Les Hauts de Hurlevent, est l'un des plus connus de la littérature anglo-saxonne.
Quelque peu éclipsé par celui de sa sœur Charlotte lors de sa publication, il est devenu par la suite un classique. Mais entre reconnaissance et reprises multiples de ce roman tragique, entre amour passionné et vengeance dévastatrice, qui pourrait dire qui est Emily Brontë ?
Émission "Une Vie, une Œuvre", produite par Florence Marguier.
L'extrême droite a construit un imaginaire, une esthétique de la réaction à travers une importante tradition littéraire et artistique depuis la révolution française. Encore aujourd'hui, les formes modernes, politiques ou culturelles de la réaction sont imprégnées de cette longue et diverse tradition.
Isabelle d'Artagnan et Vincent Berthelier décortiquent les différents points saillants de cet univers de l'imaginaire de l'extrême droite, de son esthétique, à la fois de ce qu'on peut en dire du point de vue de l'observateur extérieur, de celui du militant antifasciste mais aussi comme elle se voit elle-même.
Il s'agit notamment de revenir sur les traditions littéraires de l'extrême droite à travers son rapport au style, à l'écriture, à la forme roman elle-même, et de s'intéresser aux thèmes récurrents de cet imaginaire.
Nul n'ignore à l'AF, le jugement élogieux porté par Proust en 1920 sur L'Action Française quotidienne : "Ne pouvant plus lire qu'un journal, je lis, au lieu de ceux d'autrefois, L'Action française […] dans quel autre journal le portique est-il décoré à fresque par Saint-Simon lui-même, j'entends par Léon Daudet ? Plus loin, verticale, unique en son cristal infrangible, me conduit infailliblement à travers le désert de la politique extérieure, la colonne lumineuse de Bainville. Que Maurras, qui semble détenir aujourd'hui le record de la hauteur, donne sur Lamartine une indication géniale, et c'est pour nous mieux qu'une promenade en avion, une cure d'altitude mentale."
Stéphane Blanchonnet, ici inverse les rôles et invite chacun à prendre une cure d'altitude mentale à la lecture du momument À la Recherche du temps perdu. Quel plus sublime moyen en effet pour un Français du XXIe siècle de retrouver la France d'avant et, par-dessus tout, la langue française dans la perfection de sa forme ?
L'œuvre de Proust nous apparaît de plus en plus comme une arche immense sur laquelle tous les trésors de la francité ont été déposés en prévision d'un déluge imminent. Tous les usages, populaires ou mondains, toutes les hiérarchies, sociales ou culturelles, tous les raffinements, de la langue, du cœur ou de l'art, qui firent le fond de la civilisation française pendant des siècles, ont trouvé asile dans les milliers de pages de cette cathédrale de mots.
Proust, par la méticulosité de son verbe, par la finesse de ses jugements moraux et esthétiques, par l'enracinement de son œuvre dans la France éternelle, incarne précisément ce qui se perd aujourd'hui sous l'effet conjugué de l'effondrement du niveau scolaire et de l'effacement de tous les repères historiques et de toutes les transmissions. Parce que l'œuvre de Proust est comme le symbole, — le résumé —, de ce que signifiait, dans l’ancien régime du sens, la "culture", elle constitue le meilleur antidote à la cancel culture.
Si c'est bien le personnage du "Père Brown" et ses enquêtes qui ont rendu célèbre G. K. Chesterton (1874-1936) dans le monde entier, ses autres œuvres, innombrables, ne sont pas moins importantes.
En témoigne cette émission consacrée au troisième roman de l'auteur britannique, intitulé La Sphère et la croix et relevant du réalisme féerique, où il est question de l'incompréhension radical entre deux visions du monde : la chrétienne et la moderne.