La République ? Quelles valeurs ? Essai sur un nouvel intégrisme politique. Avec Jean-Fabien Spitz à la Librairie Mollat.


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21.11.2023

La République est devenue un mantra du discours politique en France. Réduite à un universalisme de façade et à une laïcité entièrement falsifiée, elle n'est plus utilisée que pour dissimuler la réalité des fractures et pour tenter de combler le déficit croissant de légitimité auquel se heurte une régulation sociale qui laisse proliférer l'inégalité et précarise les existences.
On oublie ainsi le sens premier du projet républicain : créer une société qui soit la chose de tous, une société dont la légitimité tient à sa capacité à instituer et à entretenir entre les citoyens des rapports d'indépendance mutuelle et de non-domination. Mais à l'âge du capitalisme avancé cette égalité ne peut plus reposer seulement sur celle des droits personnels ; elle exige des droits sociaux solides et efficaces qui garantissent à chacun les bases d'une existence autonome : droit à la santé, à l'éducation, au logement, à un emploi et à un revenu décents.
À l'égalité des indépendances qui suppose la maîtrise des intérêts particuliers, les nouveaux intégristes substituent une forme imaginaire de subordination du privé au public : l'égalité abstraite devant la loi, l'aveuglement aux différences et aux formes de domination qui les accompagnent. Désormais, la définition culturelle de la République par l'effacement des différences identitaires remplace la définition sociale de la République. Cela revient à nier que, dans une société complexe, une telle égalité ne peut être atteinte que par la reconnaissance des obstacles spécifiques auxquels les individus sont confrontés.

Naissance de l'écologie politique en France. Avec Serge Audier aux Rencontres philosophiques de Monaco.


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07.06.2022

Si l'écologie a pour objectif d'étudier les rapports entre un organisme et le milieu naturel, et se donne à cette fin les outils d'une science, elle ne peut ignorer les facteurs qui influent sur ces rapports complexes, lesquels ne sont pas "naturels" mais tiennent à des données sociales, culturelles, économiques, politiques. Aussi, de l'intersection de l'écologie et des sciences sociales ou économiques, est née l' "écologie politique", terme forgé en 1935 par le physiologiste américain Frank Thone mais utilisé surtout à partir des années 70.
En France, différentes tendances peuvent être observées, que Serge Audier présente ici par l'intermédiaire de trois de ses principaux représentant : Bertrand de Jouvenel, Bernard Charbonneau et André Gorz.

Terre et Liberté. Avec Aurelien Berlan pour le podcast Floraisons.


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11.2021

1_4 : Qu'est-ce que le libéralisme ? le concept de liberté libérale ? ses fondements et ses implications politiques ? Comment rompre avec cet imaginaire et pourquoi renouer avec la quête d'autonomie ?
Sous l'idéal d'émancipation comme arrachement à la nature, Aurélien Berlan décèle la vieille aspiration aristocratique à la délivrance : le désir de mener une vie déchargée des tâches pénibles de la vie quotidienne. Injustice sociale et désastre écologique apparaissent ainsi indissociables, puisque se délivrer des nécessités vitales implique à la fois l'exploitation des autres et celle de la nature.
 2_4 : Quels fondements matériels à la liberté moderne ? son lien avec la notion de délivrance des autres ? avec quelles contradictions ? Pourquoi des courants politiques comme le marxisme embrassent la quête de liberté moderne ?
Travaillée par les changements structurels des sociétés modernes, la notion de liberté se voit de plus en plus comme délivrance des autres et des limites terrestres. L'industrialisation qui voit le jour en Angleterre se charge de répondre à ces aspirations de délivrance. On y retrouve alors des courants politiques antagonistes (capitalisme/marxisme) s'y référer pour mieux convaincre les masses qu'un nouveau monde advient. Ce discours n'est pas nouveau et puise dans les religions.
 3_4 : La quête de délivrance est-elle partagée par tous à l'ère industrielle ? Quelle est la définition du progrès à cette époque ? Que signifie l'autonomie ?
Alors que la social-démocratie et le capitalisme épousent l'ère industrielle, la soustraction des nécessités matérielles de la vie semble être un horizon atteignable. Les forces productives et la technique seront le moteur de cette délivrance. Pour autant des dissensus font jour sur la possibilité d'être délivré des nécessités politiques. En opposition au déferlement industriel qui touche toutes les puissances européennes d'avant-guerre, on retrouve le développement des mouvements anarchistes, mais également nationalistes et volkisch en Allemagne. Leurs aspirations contradictoires et les guerres qui viennent finiront par brouiller la définition du mot "progrès".
 4_4 : Quelles perspectives pratiques de la liberté en tant que quête d'autonomie ? Ses relations avec l'écoféminisme ? Quelle relation entre autonomie et accès à la terre ?
Il est tentant de percevoir l'autonomie comme un appel à se soumettre à la nécessité, réactivant la quête d'un salut jusqu'alors défendu par les religions. Aurélien Berlan, nous rappelle que l'autonomie est avant tout une manière de subvenir à ses propres besoins collectifs comme individuels. La liberté est alors un choix sur les réponses matérielles à apporter à un besoin. C'est une stratégie pour échapper aux pouvoirs structurels et impersonnels de l’époque moderne (salariat, société de consommation, médias de masse). Le libre accès à la terre est une condition à cette liberté puisqu'elle est la seule à fournir les ressources matérielles accessibles aux groupes humains qui l'habitent. Cette idée de la liberté renoue avec des luttes paysannes, féministes et populaires d'hier et aujourd'hui.

Déboulonner la Mégamachine. Avec Aurélien Berlan et Fabian Scheidler pour l'Atecopol à Toulouse.


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22.10.2021

Les travaux d'Aurélien Berlan et Fabian Scheidler nous offrent la clé de compréhension des désastres climatiques, écologiques, pandémiques et économiques contemporains. Accuser Sapiens, un humain indifférencié et fautif depuis toujours, est une imposture. Notre histoire est sociale : c'est celle des structures de domination nées il y a cinq mille ans, et renforcées depuis cinq siècles de capitalisme, qui ont constitué un engrenage destructeur de la Terre et de l'avenir de l’humanité, une mégamachine.
Mais ces forces peuvent aussi être déjouées et la mégamachine ébranlée. Alors que les alternatives ne manquent pas, quel déclic nous faut-il pour changer de cap et abandonner une voie manifestement suicidaire ? La réponse est dans ce récit. Car seul celui qui connaît sa propre histoire peut être capable de l'infléchir.

Les grandes philosophies. Avec Charles Robin sur Le Précepteur.


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2023

Au fil des siècles, de nombreux courants de pensée ont façonné notre conception du monde et notre manière d'appréhender l'existence : Qu'est-ce que la vérité ? Comment peut-on vivre heureux ? Dieu existe-t-il ? Quel est le sens de notre vie ?
Bien loin du jargon des spécialistes, le professeur de philosophie Charles Robin nous rend accessible les œuvres des plus grands philosophes afin d'en faciliter la compréhension et, pourquoi pas, de nous faire changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Une initiation sérieuse à une discipline souvent difficile d'accès, dans un langage clair et une atmosphère détendue.

Terre et liberté : la quête d'autonomie contre le fantasme de délivrance. Avec Aurélien Berlan à la Librairie Terra Nova.


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24.11.2021

Dans la plupart des civilisations ou des milieux sociaux, l'idée de la liberté qui prévaut est de pouvoir se décharger de la vie matérielle et des tâches de subsistance : sur les esclaves, sur les travailleurs manuels et les femmes, sur les machines...
Aurélien Berlan, de son côté, ravive une conception opposée, subalterne, de la liberté portée par des mouvements paysans d'hier et aujourd'hui : la prise en charge collective et égalitaire des besoins de base, des besognes nécessaires à la vie sur terre.
Contre le rêve de délivrance, le projet d'autonomie ; contre le libéralisme, le marxisme et notre société de services néo-domestique, la réappropriation de la part matérielle de nos vies.

Hannah Arendt et la crise de la culture, par Jean-François Mattéi.


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2013

Hannah Arendt, penseur de la modernité, irrigue par son oeuvre tant la philosophie que la politique. La culture, aujourd'hui diffusée, distribuée et démocratisée, n'a pourtant jamais été en plus grand péril.
Par une analyse des concepts de tradition, d'autorité, d'éducation et de liberté, Hannah Arendt dresse un portrait sans concessions de notre monde contemporain où la crise de la culture pose la question de la construction de notre devenir. Quelle place pour l'Art dans cette société de masse ? Comment donner un sens à l'aventure humaine sans culture pour nous orienter ?
Jean-François Mattéi exprime cette pensée complexe en un langage simple et éclairant. Il met en lumière les paradoxes de la modernité et avec lui nous nous trouvons sur la brèche, ce présent entre le passé et l'avenir, où il est possible de bâtir sciemment la suite de notre Histoire.

La liberté intérieure, une esquisse. Avec Claude Romano pour le Projet Europe Éducation École.


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12.05.2021

La liberté est-elle un pouvoir neutre et indifférencié de choix et d'action qui est octroyé à tout individu, et qu'il exerce identiquement avec tout autre, ou n'est-elle pas plutôt une capacité qui n'échoit qu'à lui seul d'accomplir son être propre dans ce qu'il a d'unique ?
En souscrivant à la seconde branche de cette alternative, Claude Romano s'efforce de préciser les conditions de possibilité de qu'il appelle "liberté intérieure", c'est-à-dire la capacité de vouloir et de décider en l'absence de conflit intérieur, de telle manière que cette volonté et cette décision expriment l'être que nous sommes et manifestent un accord de cet être avec lui-même.
En soulignant les limites de la conception largement dominante de cette liberté comme une subordination de nos désirs et tendances affectives spontanées aux "désirs de second ordre" qui découlent de notre réflexion rationnelle, Claude Romano défend une conception originale de l'autonomie qui rejette une telle hiérarchie.