Philosophe russe installé à Paris, Léon Chestov cherche à déconstruire le rationalisme des Lumières et défend la part spirituelle de l'existence à travers une oeuvre riche et originale.
Il est lié à tous les grands penseurs de son temps et joue un rôle important dans l'entre-deux guerres.
Martin Steffens, professeur agrégé de philosophie, revient sur la trajectoire et l'oeuvre de cet auteur si étranger à la pensée occidentale.
Une conférence de l'Observatoire de la modernité.
L'histoire et la géographie, la sociologie et l'anthropologie, l'économie et la linguistique, la psychologie et la psychanalyse font toutes partie des sciences humaines. Ces disciplines trouvent-elles leur unité dans l'usage de certains concepts, dans un objet commun aux contours définis ou en raison d'un certain leg historique lié aux entreprises de savoir ?
Le philosophe et linguiste Sylvain Auroux, auteur de plusieurs ouvrages de référence sur l'histoire des sciences du langage, la philosophie et l'épistémologie des sciences humaines, se propose d'étudier les sciences humaines dans ses problématiques philosophiques afin d'en mesurer la cohérence et la pertinence sur le plan scientifique.
Une étude aussi vaste que passionnante.
Le cours prononcé par Michel Foucault au Collège de France de janvier à avril 1979, Naissance de la biopolitique, s'inscrit dans la continuité de celui de l'année précédente, Sécurité, Territoire, Population. Après avoir montré comment l'économie politique, au XVIIIe siècle, marque la naissance d'une nouvelle raison gouvernementale - gouverner moins, par souci d'efficacité maximum, en fonction de la naturalité des phénomènes auxquels on a affaire -, Michel Foucault entreprend l'analyse des formes de cette gouvernementalité libérale. Il s'agit de décrire la rationalité politique à l'intérieur de laquelle ont été posés les problèmes spécifiques de la vie et de la population : "Étudier le libéralisme comme cadre général de la biopolitique."
Quels sont les traits spécifiques de l'art libéral de gouverner, tel qu'il se dessine au XVIIIe siècle ? Quelle crise de gouvernementalité caractérise le monde actuel et à quelles révisions du gouvernement libéral a-t-elle donné lieu ? C'est à cette tâche de diagnostic que répond l'étude des deux grandes écoles néolibérales du XXe siècle, l'ordolibéralisme allemand et le néolibéralisme de l'École de Chicago - unique incursion de Michel Foucault, tout au long de son enseignement au Collège de France, dans le champ de l'histoire contemporaine.
Cette analyse met en évidence le rôle paradoxal que joue la "société" par rapport au gouvernement : principe au nom duquel celui-ci tend à s'autolimiter, mais cible également d'une intervention gouvernementale permanente, pour produire, multiplier et garantir les libertés nécessaires au libéralisme économique. La société civile, loin de s'opposer à l'État, est donc le corrélatif de la technologie libérale de gouvernement.
Loin des raccourcis habituels, le philosophe et théologien Fabrice Hadjadj nous montre que les rapports entre la violence et religion sont loins d'être aussi évidents que ce que notre époque a choisi d'en retenir.
Ce sujet mérite au contraire une réflexion profonde : violence fondamentaliste, violence évangélique, réversibilité des souffrances, violence du pardon, nature agonique de la foi... Toutes les religions doivent-elles être mises dans le même panier ? Et la violence s'y réduit-elle ?
C'est le goût pour l'incarnation de Fabrice Hadjadj qui l'empêche d'aborder cette thématique uniquement comme une controverse d'idées et de concepts : il revient toujours à l'histoire et à l'expérience concrètement vécue pour y voir plus clair.
Rendant hommage à Chesterton, Rémi Brague dénonce les maux du monde moderne. La laïcité, la famille, la recherche du Bien, la liberté, la culture… chaque promesse du progrès et de la technique est passée à travers l'exigent tamis des penseurs médiévaux.
Et si le philosophe peut sembler pessimiste, ce n'est que pour mieux voir les choses telles qu'elles sont.
François Sureau est avocat auprès du Conseil d'État et de la Cour de cassation. Engagé en faveur des libertés publiques, il plaide avec autant de style que de vigueur contre l'état d'urgence et les lois qu'il estime répressives.
C'est aussi un écrivain subtil et délicat, romancier, essayiste, grand prix du roman de l’Académie française en 1991, auteur de deux récits spirituels sur la conversion d'Ignace de Loyola et sur la fin de la vie de Charles de Foucauld.
Son regard de chroniqueur sur notre système politique, la guerre et la liberté est souvent inattendu et toujours d'une saisissante acuité.
"7 conversations philosophiques" animées par François Huguenin.
Germaine de Staël a joué un rôle décisif dans l'élaboration du libéralisme politique en Europe, particulièrement au sein du "Groupe de Coppet", terme désignant ses proches (Necker, Benjamin Constant, Sismondi, les Broglie). Ni anticipation de la vision doctrinaire et orléaniste, ni réplique de la philosophie politique anglaise, elle a diffusé un esprit spécifique dans la conception des institutions et au sein de la culture libérale
Ecrivant que "la liberté n'est autre chose que la morale en politique", comment Mme de Staël concevait-elle les règles de la politique en son temps et en Europe ? Et de quelle liberté parle-t-elle ?
L'interrogation staëlienne sur liberté, libéralisme et morale est encore d'actualité, et même plus que jamais..
Médias verrouillés par le politiquement correct, Gilets Jaunes sévèrement réprimés pendant les manifestations, la France serait-elle en train de sombrer dans une douce dictature qui ne dit pas son nom ?
Ce sont les questions sur lesquelles les participants du colloque annuel du Cercle Aristote interviennent : Pierre-Yves Rougeyron, directeur de la publication de la revue Perspectives Libres, Fabrice Grimal, essayiste et chef d'entreprise, Josepha Laroche, universitaire, Marek Gladysz, journaliste polonais, Didier Maïsto, patron de Sud Radio, Maître David Libeskind, cofondateur du collectif Robes noires et gilets jaunes, et Faouzi Lellouch, organisateur de plusieurs actions des Gilets Jaunes, sont au rendez-vous.