Y a-t-il une philosophie du management ? Avec Baptiste Rappin sur Radio Courtoisie.


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16.06.2022

Le management serait-il malade ? On pourrait en douter tant les indicateurs de la discipline des sciences de gestion sont au vert pour une discipline dont le développement prend des allures fulgurantes. Nous risquerions-nous à y voir le mécanisme d'une bulle spéculative ?
Si donc la philosophie se porte au chevet du management, ce n'est point pour lui proposer une panacée : ce serait là soigner le management par le management, et finalement conforter ce dernier dans sa positivité sans fin qui consiste à envisager chaque problème sous l'angle de la solution, optimale ou satisfaisante, à lui apporter.
Socrate se disait "atopique", en décalage avec le lieu présent, marquant sa différence avec ses interlocuteurs par son pouvoir de questionner, c'est-à-dire de remettre en cause les évidences sensibles ; Nietzsche le reformulera à la fin du XIXe siècle en usant de la catégorie d' "intempestivité" : car être intempestif, ou inactuel, c’est précisément se détacher des lieux communs qui caractérisent le Zeitgeist. Soigner le management revient ainsi à le sortir de ses réflexes qui le poussent à promouvoir la nouveauté là où de nouveaux "concepts" cachent d'anciennes réalités.

Émission du "Libre Journal de la chrétienté", animée par l'abbé Guillaume de Tanoüarn.

Gouvernance, citoyenneté et développement durable. Avec Pierre Caye au Conservatoire National des Arts et Métiers à Nantes.


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08.12.2021

Nous assistons aujourd'hui à une confusion entre écologie et développement durable. Or, si l'on veut assurer la survie de notre environnement pour assurer la nôtre, tant la première est devenue la condition de la seconde, il convient de bien les distinguer.
D'une part en réaffirmant la dimension scientifique de l'écologie, d'autre part en considérant la notion de durée comme le principe même du développement durable.
Cela passe par une transformation du système productif pour qu'il soit au service de la durée et de la transmission aux générations futures. En effet, le développement ne peut être durable que s'il soutient, maintient, répare, restaure ce qu'il met en œuvre.
Cela engage la société tout entière vers une économie du prendre soin, qui veille à cultiver, soigner, protéger, car habiter le monde c'est le maintenir, et en le maintenant on réussit à l'habiter avec dignité.

Vers une société cybernétique ? Avec Maxime Ouellet et Julie Paquette pour le Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu.


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21.04.2022

C'est dans une perspective critique que sont abordées les nouvelles questions posées par l'utilisation toujours plus intensive et extensive des algorithmes, sur la base des Big Data, dans la régulation de la vie privée et publique au sein de nos sociétés.
Cette "intelligence artificielle" se transforme en véritable gouvernance algorithmique échappant au contrôle démocratique des peuples qui lui sont soumis, nécessitant alors une véritable théorie critique pour que les mutations sociopolitiques conduisant à la mise en place de cette forme inédite de régulation de la pratique sociale ne reste pas un angle mort de la réflexion.

Le management, du privé au politique. Avec Thibault Le Texier et Nicolas Matyjasik pour Sciences-Po Nancy.


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03.12.2020

Les théoriciens de l'économie du XXe siècle ont tantôt présenté l'État comme une solution, tantôt comme un problème.
L'intégration, dans la pensée sur l'Etat, d'idées issues du management propres au secteur privé est de plus en plus répandue au sein des démocraties libérales. Ces dernières semblent être attirées par le prétendu idéal scientifique des théories et des pratiques managériales : ce processus est connu sous le nom de New Public Management.
Thibault Le Texier et Nicolas Matyjasik nous rendent attentif à ce qui a rendu possible ce mélange de genres, ses difficultés et les conceptions alternatives de la gestion étatique au XXIe siècle.

Une conférence animée par Anna C. Zielinska.

De l'exception permanente. Avec Baptiste Rappin pour le Cercle Aristote.


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2021

Qui aujourd'hui peut prétendre connaître le repos ? Question rhétorique, bien sûr, tant nous sommes tous happés par les tourbillons de la vie postmoderne ! Les moments de remontée à la surface et de respiration se font en effet de plus en plus rares, et force est de constater que nous devons bien souvent demeurer en apnée prolongée. Au risque de notre santé et, encore plus fondamentalement, de notre humanité.
Les travaux récents de Baptiste Rappin se proposent d'appréhender la condition de l'homme contemporain, caractérisée par le changement perpétuel et le mouvement sans fin, de façon originale, en replaçant au cœur de la réflexion le management autour duquel s'élabore un véritable système philosophique dans toutes ses dimensions : épistémologique, politique, métaphysique et même théologique.
Et ce notamment en montrant par quels chemins l'exception a pu s'imposer, à notre époque, comme la norme de gouvernement de nos sociétés. De ce point de vue, la crise n'apparaît plus comme un dysfonctionnement qu'il s’agirait d'éliminer à coups de mesures techniques, mais bien comme le fond ontologique à partir duquel se déploie notre rapport aux temps présents.

Le numérique menace-t-il nos démocraties ? Avec Antoinette Rouvroy et Hugues Bersini pour PointCulture à Bruxelles.


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11.12.2019

La promesse qui accompagne les big data, c’est que la collecte massive de données permettra de prévoir la plupart des phénomènes, comportements humains compris. Pour le pire et le meilleur.
Demain, la virtualisation de toute information rendra possible la prise en charge automatisée des biens et services. Les transports en commun deviendront impossibles à frauder et optimiseront le trafic pour un coût écologique minimum. Des senseurs intelligents s’assureront d’une consommation énergétique sobre. Les contrats, financiers et autres, ne souffriront d'aucune défection possible et des algorithmes prédictifs préviendront toute activité criminelle.
L'interdit le deviendra vraiment et la privation remplacera la punition. Un gouvernement algorithmique ne se laissera plus provoquer par la liberté humaine.
Mais cette provocation constante n'est-elle pas précisément ce qui suscite le débat, renvoyant au projet collectif ? Souhaitons-nous vraiment être gouvernés par Big Brother ?
Cette conversation entre la juriste Antoinette Rouvroy et l'informaticien spécialiste en IA Hugues Bersini, oppose deux visions radicalement opposées : l'une résolument technophile, l'autre beaucoup plus circonspecte, et c'est un euphémisme...

Développement durable et gouvernance par les nombres : une approche juridique. Avec Alain Supiot pour l'Agence Française de Développement.


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09.11.2017

Alain Supiot nous présente la manière dont les objectifs du développement durable s’inscrivent dans le mouvement plus général de substitution de la gouvernance par les nombres au "régime de droit" exigé par le Préambule de la Déclaration Universelle des droits de l'Homme.
Car le droit est un objet familier et mystérieux, dont l’importance est souvent sous-estimée. Il a pourtant une place centrale dans la construction de nos sociétés. Il ne sert pas seulement à voir le monde tel qu’il est, mais tel qu’il pourrait être.
Chaque époque possède sa propre représentation du monde et donc ses propres "lois". L’État social est la grande invention institutionnelle occidentale issue de la révolution industrielle. Mais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous observons le passage progressif d’un "imaginaire industriel" à un "imaginaire cybernétique" qui porte avec lui l’idéal d’une gouvernance par les nombres : l’action de l’État ne serait plus pensée en termes de législation mais en termes de programmation, les individus répondant alors à des objectifs chiffrés suivant les orientations fixées par les gouvernements.
Aujourd’hui, cet État social est déstabilisé par le contexte de la mondialisation qui remet en question la façon occidentale de penser la société. À l’opposé, la globalisation propose l’idée d’un "marché total, peuplé de particules contractantes n’ayant entre elles de relations que fondées sur le calcul d’intérêt. Ce calcul tend ainsi à occuper la place jadis dévolue à la Loi comme référence normative sous l’égide duquel on contracte".

Le lobbying en France : enjeux politiques et actualité. Avec Grégory Houillon pour l'Université Réelle à Montpellier.


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09.06.2018

Mal-aimé de la vie publique, le lobbying est souvent perçu comme corrupteur et contraire à l’intérêt général. Pourtant il est partout et constitue désormais un acteur à part entière de la démocratie française. Il est indispensable pour aider les décideurs publics à se faire un avis sur des sujets complexes. D’où vient alors notre rejet d’une pratique bien courante chez nos voisins, notamment aux États-Unis et dans l’Union européenne ? Comment expliquer ce rapport répulsion/attraction pour la plaidoirie des intérêts particuliers ? Plus encore, quand il s’agit désormais de se battre à armes égales sur la scène internationale, la France peut-elle à ce point être dans le déni ?
Grégory houillon s'interroge sur cette "névrose française" qui consiste à refuser le lobbying au nom d’un intérêt général sublimé. Il nous propose une perception nouvelle des règles s’appliquant désormais aux métiers et pratiques de l’influence. Face à l’incohérence des comportements des représentants de l’État et à la crise de confiance des citoyens dans leurs rapports avec leurs élus, il plaide surtout pour que la réforme du lobbying initiée en 2016 relève un défi : celui de l’art de convaincre, et non de contraindre, pour une démocratie renforcée.
Et si le lobbying était le dernier atout des individus comme des entreprises pour faire bouger un État indolent ?