Anthropologue, démographe et historien, Emmanuel Todd nous présente la grande théorie qui a fait son succès et qui lui a valu sa réputation de "prophète", dès ses 25 ans, lorsqu'il avait anticipé la chute de l'URSS. C'est par son analyse des systèmes familiaux que tout a commencé, une théorie d'apparence simple, qui est la face immergée d'un travail de fond colossal.
À l'occasion de sa bande dessinée Il était une fois la famille (en collaboration avec Terreur Graphique), Emmanuel Todd synthétise ici des décennies de recherche : 2h pour comprendre les systèmes familiaux et leur influence incroyable sur les évolutions de notre monde en crise.
Un entretien mené par Olivier Berruyer.
En 1968, Paul R. Ehrlich a publié le best-seller The Population Bomb (La bombe démographique). La thèse catastrophiste de ce livre était que la croissance de la population mondiale conduirait à une famine mondiale, voire à l'effondrement de l'humanité dans une guerre thermonucléaire, à moins que des mesures drastiques ne soient prises. En écho à cette crainte, en 1971, un Programme de recherche sur la reproduction humaine (HRP) a été créé au sein de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Face à la crainte d'une crise économique et sanitaire liée à l'explosion démographique, il a en effet été décidé d'axer la recherche scientifique sur la maîtrise de la fécondité par des méthodes de contraception et de planning familial. Quarante ans plus tard, l'heure est au bilan et à la critique. Louis-Marie Bonneau revient sur le discours de l'ONU et de l'OMS, de son origine économique à son évolution vers les droits de l'homme. Il met en lumière les influences privées et étatiques qui ont prévalu dans les mesures de régulation de la fertilité proposées à travers le monde.
Anthropologue, démographe et historien, Emmanuel Todd revient pour proposer son analyse inédite des récents évènements : pourquoi Emmanuel Macron a-t-il pris cette décision de dissoudre l'Assemblée ? Sommes-nous face à un Machiavel ou un Néron ?
En réalité, le nihilisme des élites (dont Macron en est la parfaite incarnation) se poursuit, et conduit le pays vers un chaos dont personne ne peut anticiper la nature...
C'est à l'occasion de la sortie de La défaite de l'Occident (Gallimard, 2024) qu'Emmanuel Todd, anthropologue, démographe et historien, nous alèrte sur le nouveau stade critique que nous avons atteint : après la religion zombie, la religion zéro règne partout, et plonge l'Occident devenu consommateur et parasitaire dans un nihilisme total, qui le pousse à poursuivre des actions absurdes et autodestructrices.
Dans quelle dynamique sommes-nous embarqués et pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Comment doit-on comprendre les agissements des autres pôles de puissance sur la planète ?
L'implosion de l'URSS a remis l'histoire en mouvement. Elle avait plongé la Russie dans une crise violente. Elle avait surtout créé un vide planétaire qui a aspiré l'Amérique, pourtant elle-même en crise dès 1980. Un mouvement paradoxal s'est alors déclenché : l'expansion conquérante d'un Occident qui dépérissait en son coeur.
La disparition du protestantisme a mené l'Amérique, par étapes, du néo-libéralisme au nihilisme ; et la Grande-Bretagne, de la financiarisation à la perte du sens de l'humour. L'état zéro de la religion a conduit l'Union européenne au suicide mais l'Allemagne devrait ressusciter.
Entre 2016 et 2022, le nihilisme occidental a fusionné avec celui de l'Ukraine, né lui de la décomposition de la sphère soviétique. Ensemble, OTAN et Ukraine sont venus buter sur une Russie stabilisée, redevenue une grande puissance, désormais conservatrice, rassurante pour ce Reste du monde qui ne veut pas suivre l'Occident dans son aventure. Les dirigeants russes ont décidé une bataille d'arrêt : ils ont défié l'OTAN et envahi l'Ukraine.
Mobilisant les ressources de l'économie critique, de la sociologie religieuse et de l'anthropologie des profondeurs, Emmanuel Todd nous propose un tour du monde réel, de la Russie à l'Ukraine, des anciennes démocraties populaires à l'Allemagne, de la Grande-Bretagne à la Scandinavie et aux États-Unis, sans oublier ce Reste du monde dont le choix a décidé de l'issue de la guerre.
L'évolution démographique globale de l’humanité s’est longtemps caractérisée par une forte natalité et une forte mortalité. La transition démographique s'est engagée chez les populations européennes d’abord, puis chez d'autres, progressivement.
Cette transition démographique est-elle en train de devenir une implosion démographique ? Les sociétés complexes sont-elles structurellement stériles ?
Parmi les causes avancées pour expliquer l'effondrement de la démographie, le facteur environnemental reste largement ignoré ou relativisé par les médias et le monde politique. Un désintérêt que l'on peut trouver, pour le moins, suspect.
Robert Hainard, célèbre peintre et sculpteur animalier, fut aussi un penseur dont la philosophie continue d'inspirer Philippe Roch qui voit en lui un précurseur de l'écologie, au point de lui consacrer un ouvrage.Il tire des idées et de la vie de l'artiste genevois les fondements d'une transition écologique qui pourrait renverser la tendance destructrice qui est celle de notre civilisation.
Le peintre animalier, sans pour autant refuser toute idée de technique de pointe et de modernité, considérait que l'Homme devait retrouver ses origines paléolithiques et réapprendre à communier avec une nature sauvage retrouvée en inventant un nouveau système économique, loin de l'idéologie de la croissance.
Émission "Le grand entretien", animée par Anik Schuin.
On annonce souvent son éclatement, ses transformations, voire sa disparition et pourtant la famille est toujours là. Comment expliquer la persistance de cette réalité sociale ?
Raymond Debord déboulonne les idées reçues sur les évolutions de la famille et des politiques familiales. De la Troisième République à nos jours, il montre comment la vision nataliste au service de la Nation a fait place à l'individualisme accompagnant l'avènement du néolibéralisme.
Avec les débats sur la PMA, la GPA et les nouvelles formes de parentalités, la famille demeure plus que jamais un sujet de vives polémiques. Dépassant le clivage traditionnel entre la gauche et la droite, Raymond Debord montre que la réelle opposition et les véritables enjeux sur la question familiale se situent entre d'une part les pratiques et les attentes populaires et d'autre part une vision de la famille promue par les classes dominantes.