Il fut un esprit brillant et un penseur énigmatique. Professeur de mathématiques et sciences naturelles au lycée de Hambourg, auteur à l'âge de 24 ans, d'une thèse sur le philosophe grec Héraclite, Oswald Spengler (1880-1936) fut une figure importante de la "Révolution conservatrice" allemande sous la République de Weimar.
Mais le nom d'Oswald Spengler reste surtout associé au titre de son important essai Le Déclin de l'Occident, publié en deux tomes en Allemagne, après la Première Guerre mondiale (1918-1922). Ce livre, qualifié de "roman intellectuel" par l'écrivain allemand Thomas Mann et traduit pour la première fois en français en 1933 aux éditions Gallimard, eut un grand retentissement et valut à son auteur un succès mondial. Il se présente comme une vue d'ensemble de l'histoire mondiale ou plutôt une "morphologie" de l'histoire mondiale, divisée en huit grandes cultures humaines dotées chacune d'une âme spécifique.
Ces cultures, selon Oswald Spengler, s'appuyant sur une analogie organique, cyclique et biologique, "croissent et vieillissent" inéluctablement, s'essoufflent et se dévitalisent, avant de se transformer en civilisations, derniers stades de leur évolution. Penseur d'une philosophie globale de l'histoire, Oswald Spengler diagnostique le déclin inéluctable de la civilisation occidentale d'inspiration "faustienne", guidée par son idéologie du progrès issue des Lumières.
Si l'œuvre d'Oswald Spengler n'est pas sans paradoxes ni ambiguïtés, elle aura, par ses analyses, influencé souterrainement nombre d'auteurs du XXe siècle, tels que les philosophes Martin Heidegger et Ludwig Wittgenstein ou encore l'écrivain américain Howard Phillips Lovecraft. Une œuvre qui reste d'une indéniable actualité.
Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Catherine Paoletti.
Le monde n’est pas le même selon l'endroit d'où on le regarde ni selon la manière de chausser ses lunettes. Emmanuel Todd, au cours de bientôt cinquante années de recherche et d'écriture, nous a livré des analyses qui se sont distinguées des modèles économiques et sociologiques dominants tendant à tout placer sous le prisme d'un développement mesuré par un PIB à prétention universelle.
Ainsi, en publiant en 1976 La chute finale, des signaux comme le taux de mortalité infantile, les taux de suicide ou d'alcoolisme l'ont conduit à prévoir l'effondrement de l'URSS à contre-courant de l'opinion générale. Son travail intègre aussi les types familiaux, les religions et ses substituts ainsi que la problèmatique de l'accès massif à l'éducation supérieure dans la structuration des classes sociales. Grâce à une cartographie des divers phénomènes sociétaux, économiques et anthropologiques, par "empilement", Emmanuel Todd parvient à établir des relations scientifiques, des corrélations entre des événements.
Aujourd'hui, en ayant détecté en d'autres lieux l'état "zéro" du protestantisme, l'élévation de la mortalité infantile et des taux de suicide, conforté par la désindustrialisation persistante, l'utilisation du reste du monde pour les productions essentielles et quelques dérives sociétales, il pense qu'un basculement se produit sous nos pieds. Vers un nihilisme, sans relève.
La question du déclin de l'Occident appartient au débat de type scientifique et, à ce titre, mérite d'être interrogée avec rigueur et méthode.
C'est en compagnie de Jean-Marc Jancovici, ingénieur et spécialiste des énergies, que l'on revient sur la montée de l'extrême droite en Europe et les causes profondes, notamment énergétiques, qui donnent sens aux grandes tendances politiques en Europe et aux Etats-Unis.
- 0'00'00 : En préambule
- 0'01'30 : Teaser
- 0'02'20 : Début de conversation !
- 0'04'00 : Les conférences de Janco
- 0'08'30 : @thegreatsimplification
- 0'11'00 : Le conflit de nos pensées sur le système
- 0'15'50 : Accepter de ne pas forcer
- 0'21'00 : L'avantage de court-terme
- 0'23'00 : Le déterminisme géographique
- 0'26'00 : Les USA en déclin
- 0'28'31 : Le revenu des ménages et la production industrielle
- 0'32'00 : Le cordon sanitaire belge et la montée de l'extrême-droite
- 0'33'50 : Décrue du pétrole dans l'OCDE
- 0'35'30 : Y a-t-il encore de la croissance ?!
- 0'38'00 : Gestion des ressources et transformation
- 0'41'50 : Payer pour ne pas toucher aux ressources ?
- 0'43'00 : Le Pétrole de Schiste
- 0'44'00 : L'économie est un système physique ayant besoin d'énergie
- 0'48'00 : Sortez les sortants
- 0'52'55 : Marine Le Pen, enfant du carbone
- 1'00'16 : La culture et le sens
- 1'03'00 : Pic ou pas pic du Pétrole ?
- 1'08'15 : Transition, possible ou impossible ?
- 1'16'35 : Débat sur le solaire l'éolien et les défis liés à la transition énergétique
- 1'23'58 : L'énergie nucléaire
- 1'31'46 : Conclusion
- 1'37'08 : Jean-Marc en Politique ?
L'anthropologue et historien américain Joseph Tainter étudie l'effondrement des sociétés par une analyse systémique dans la longue durée. Ainsi, il se focalise d'abord sur l'évolution des sociétés plutôt que de restreindre son étude à l'effondrement. Cette approche permet d'identifier plusieurs principes et dynamiques universelles comme la complexité, l'énergie, les rendements décroissants et la compétition. Tainter en dégage une typologie d'évolution et de disparition des sociétés s'appliquant tant aux sociétés passées que présentes.
Dans ce cadre, la perspective tainterienne interroge à nouveau la nature et les conditions de la durabilité. Joseph Tainter est significativement critique des approches actuelles de la durabilité. Pour être précis, son cadre d'analyse suggère que les approches actuelles de la durabilité reposent sur une fiction et ne sont fondamentalement pas applicables à long terme.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'01'52 : Plan de l'intervention
- 0'02'44 : Présentation de l'Intervenant
- 0'04'02 : Présentation de Joseph Tainter
- 0'05'51 : Le modèle d'évolution des sociétés
- 0'06'03 : Composants des sociétés complexes
- 0'06'59 : Complexité
- 0'12'34 : Énergie
- 0'13'54 : Interactions énergie/complexité
- 0'16'36 : Dynamique
- 0'16'48 : Les rendements décroissants
- 0'27'27 : Le cadre d'évolution
- 0'31'52 : Trajectoire d'évolution-type
- 0'41'39 : Récapitulatif
- 0'42'18 : Évaluation
- 0'42'39 : Évaluation du modèle (revue des critiques)
- 0'54'51 : Évaluation de la situation actuelle
- 1'02'08 : La durabilité selon Tainter
- 1'02'33 : Critique de la durabilité
- 1'06'23 : Durabilité tainterienne
- 1'07'29 : Implications de la durabilité tainterienne
- 1'13'52 : Conditions de réussite d'une simplification sociétale
- 1'17'02 : Exemple de l'Empire Byzantin
- 1'20'55 : Conséquences pour les sociétés contemporaines
Le cinéma et la cinéphilie sont-ils entrés en crise ? Le septième art est-il encore un espace commun ?
Alors que la bulle médiatique formate de plus en plus journalistes et discours, l'historien et critique et du cinéma Jean-Baptiste Thoret, le "dernier des cinéphiles", fait l'état des lieux d'un art qui a tout à la fois cessé d'être populaire et exigeant.
Les nations occidentales sont aujourd'hui au bord d'un véritable effondrement anthropologique. Le déclin démographique, la baisse des capacités cognitives reflétée par la chute du quotient intellectuel, la multiplication des pathologies provoquées par l'artificialisation des modes de vie, l'incapacité à affronter des situations conflictuelles ainsi que la multiplication des troubles de l'identité sexuelle constituent les symptômes les plus évidents de cette inquiétante évolution.
Les causes de ce processus sont multiples : contre-sélection générée par le malthusianisme des élites et la fécondité des couches les moins éduquées de la population, issues en grande partie de l'immigration extra-européenne ; conséquences néfastes de l'utilisation massive et précoce des écrans sur le développement cérébral des enfants ; effondrement de l'enseignement ; conditionnement des esprits par des idéologies subversives qui prétendent empêcher les peuples d'Europe de fonder leur avenir sur l'héritage d'une culture partagée ; rupture de plus en plus nette avec les réalités naturelles ; dégradation générale de l'environnement et de l'alimentation. À ces périls s'ajoutent les délires des apprentis-sorciers qui rêvent de "transformer" l'espèce humaine en l'affranchissant de tout conditionnement biologique.
L'Occident menace de périr asphyxié par les conséquences non maitrisées de l'extension du règne de la technique et par les errements de son modèle économique et social, fondé sur le mythe du progrès indéfini et de la croissance illimitée. De manière paradoxale, cette situation pourrait conduire à l'avènement d'une véritable "idiocratie", privant les Européens des moyens de préserver leur inventivité scientifique et leur prospérité, et d'affirmer leur puissance dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources énergétiques.
Cependant, ce déclin civilisationnel n'est pas une fatalité. Les jeunes Européens doivent se préparer à vivre des temps troublés, qu'ils devront aborder avec des corps, des âmes et des esprits trempés. Face à l'avachissement général, il convient de réaffirmer l'idéal de l'homme "complet", refusant la paresse intellectuelle et physique. Il s'agit d'assurer la transmission de notre vision du monde contre tous les ressentiments délétères. Il importe surtout de restaurer au sein de la Cité un ethos commun, qui permette de fonder l'existence sur le socle des réalités naturelles, tout en exprimant la vocation de nos peuples à cultiver l'excellence, en vue de façonner librement leur espace géopolitique.
Émission "La Méridienne", animée par François Charmot.
Nous sommes nombreux à relever les absurdités du progressisme contemporain et, parrallèlement, à constater le flux d'immigrants qui, sans tarir, se déverse dans nos pays européens.
Est-ce à dire que notre civilisation est en phase de déperrissement ? Si oui, le problème est-il une espèce d'épuisement interne ou avons-nous affaire à un assaut qui viendrait de l'extérieur et auquel nous ne sommes pas préparés ? Un sursaut civilisationnel est-il envisageable et quelles armes sont encore disponibles pour mener le combat ?
Diplomé en philosophie et fondateur du journal conservateur Le Peuple, Raphaël Pomey se revendique chrétien et anarchiste de droite et nous propose quelques éléments de réponses.
L'implosion de l'URSS a remis l'histoire en mouvement. Elle avait plongé la Russie dans une crise violente. Elle avait surtout créé un vide planétaire qui a aspiré l'Amérique, pourtant elle-même en crise dès 1980. Un mouvement paradoxal s'est alors déclenché : l'expansion conquérante d'un Occident qui dépérissait en son coeur.
La disparition du protestantisme a mené l'Amérique, par étapes, du néo-libéralisme au nihilisme ; et la Grande-Bretagne, de la financiarisation à la perte du sens de l'humour. L'état zéro de la religion a conduit l'Union européenne au suicide mais l'Allemagne devrait ressusciter.
Entre 2016 et 2022, le nihilisme occidental a fusionné avec celui de l'Ukraine, né lui de la décomposition de la sphère soviétique. Ensemble, OTAN et Ukraine sont venus buter sur une Russie stabilisée, redevenue une grande puissance, désormais conservatrice, rassurante pour ce Reste du monde qui ne veut pas suivre l'Occident dans son aventure. Les dirigeants russes ont décidé une bataille d'arrêt : ils ont défié l'OTAN et envahi l'Ukraine.
Mobilisant les ressources de l'économie critique, de la sociologie religieuse et de l'anthropologie des profondeurs, Emmanuel Todd nous propose un tour du monde réel, de la Russie à l'Ukraine, des anciennes démocraties populaires à l'Allemagne, de la Grande-Bretagne à la Scandinavie et aux États-Unis, sans oublier ce Reste du monde dont le choix a décidé de l'issue de la guerre.