Emmanuel Todd se saisit de ses armes d'historien, de démographe, de sociologue et aussi de sa vision économique des choses pour lever les yeux de sa feuille et regarder la société : il n'y a plus de religion, plus de transcendance, l'éducation stagne, les élites se détachent du peuple, sont quelques unes de ses conclusions.
Tout cela est caractéristique d'une crise de la démocratie, de la démocratie représentative qui est la nôtre.
Qu'en penser ? Comment envisager la suite possible des événements ?
Dans ce petit essai qu'est "La régression intellectuelle de la France", Philippe Nemo montre comment les libertés d'expression et d'opinion sont, dans notre pays, victimes d'un véritable processus de régression de la pensée qui affecte profondément le débat public, et conduit à la multiplication de tabous et d'interdits à caractère magico-religieux.
Il y dissèque notamment la manière dont les "lois de censure" que sont la loi Gayssot, la loi sur la HALDE, les lois dites "mémorielles" conduisent à une complète dénaturation des principes fondamentaux du droit et de la justice.
"On ne raisonne plus dans le pays, conclue-t-il, en termes de vrai et de faux, mais, comme dans les sociétés primitives, de pur et d'impur. En conséquence, la France connaît ces années-ci une situation de régression intellectuelle caractérisée qui l'empêche de penser rationnellement son avenir".
Quels sont les effets réels de l'immigration sur la structure démographique de nos populations ? Est-il exact que cette immigration, tende, dans toute l'Europe, à en empêcher le vieillissement ? L'afflux d'immigrés entraîne-t-il ou non une baisse des salaires des ouvriers et employés sous-qualifiés natifs ? Les immigrés sont-ils davantage chômeurs que les natifs et quelle est leur contribution à l'augmentation de la masse salariale ? Quels seront les effets à long terme des nouvelles vagues d'immigrations sur les comptes sociaux ? Sur les montants des retraites ?
Il est particulièrement difficile de parler de ces questions : les données disponibles sont rares, contradictoires, sujettes à caution. C'est que tout débat sur l'immigration est immédiatement piégé par des oppositions idéologiques manichéennes. Même l'estimation précise de l'ampleur des flux migratoires est, dans notre pays, imprécise, allant du simple au triple selon l'administration compétente.
Comment, dans ces conditions, se donner les moyens de politiques migratoires dignes de ce nom ? Alors même que ces politiques pourraient bien échapper à nos Etats-nations pour être transférées à des instances communautaires sur lesquels les citoyens n'ont que peu de contrôle et sur des juridictions internationales sur lesquelles ils en ont encore moins.
Emission "Du Grain à moudre".