Le roman national ment. L'identité française ne résulte pas de l'alliance de la bravoure gauloise et de l'administration romaine, le tout couronné par la bonté chrétienne. Pas seulement. Non seulement la France n'a pas seulement été gauloise et romaine, mais la France n'a pas seulement été chrétienne. Le roman national ment. Par omission. Par oubli.
Pacôme Thiellement fais l'exégèse de notre histoire sur ce territoire que nous nous sommes habitués à appeler la France. Celle-ci est subjective, et même très subjective, même l'exposé est aussi rigoureux que possible possible. Alors, comme dirait l'autre, si vous n'aimez pas cette Histoire de France, écrivez la vôtre.
Auteur de nombreux ouvrages dont L'avènement de la démocratie et Le désenchantement du monde, Marcel Gauchet vient également de faire paraitre Le nœud démocratique : aux origines de la crise néolibérale. Il revient ici sur les points essentiels de son œuvre : une analyse de l'histoire humaine centrée sur l'affrontement dialectique entre la religion et la politique.
Ainsi, notre époque moderne est marquée par une sortie de la religion, et la consécration d'une autonomie individuelle à la source de nombreux maux. L'individualisme exacerbé de nos sociétés (encouragé par le néolibéralisme) abime profondément nos démocraties, qui ne parviennent plus à maintenir le lien collectif, nécessaire au bonheur de tous.
Un entretien mené par Carla Costantini.
Si c'est bien le personnage du "Père Brown" et ses enquêtes qui ont rendu célèbre G. K. Chesterton (1874-1936) dans le monde entier, ses autres œuvres, innombrables, ne sont pas moins importantes.
En témoigne cette émission consacrée au troisième roman de l'auteur britannique, intitulé La Sphère et la croix et relevant du réalisme féerique, où il est question de l'incompréhension radical entre deux visions du monde : la chrétienne et la moderne.
La parution récente de La Chasse au Cerf, second roman de Romain Debluë, est l'occasion de poser, à frais nouveaux, la question du roman catholique.
Outre la présence, parfois implicite, de l'œuvre des Bloy, Barbey, Bernanos, Claudel et autres Mauriac dans le cours du roman, la structure, le thème et le style de La Chasse, ouvrage riche en théologie comme en philosophie et en musique, rappellent certains grands romans des écrivains chrétiens des siècles passés.
Traditionnelle dans sa narration -balzacienne- autant que dans sa doctrine -thomiste-, cette somme romanesque met en lumière les quelques canons théologiques et littéraires d'une famille de romans qu'il faut bien, pour diverses raisons, nommer catholiques.
Émission du "Libre journal de la réaction", animée par Philippe Mesnard et Elisabeth Audrerie.
La technique semble désormais empiéter sur tous les domaines de l'activité humaine. La science se transforme en technoscience. La morale se fait gestion des ressources et management. La parole est livrée aux techniques de communication ; l'amour, au Kâma-Sûtra. Il n’est pas même jusqu'à l'évangélisation qui ne soit atteinte : on la conçoit aisément comme la nécessité d'allier Facebook à la Sainte Face, et Twitter à l'Esprit Saint. Il ne s'agit plus d'être, mais de faire (l'amour ou un beau discours). Mais un faire qui ne se fonde plus sur l'être ne peut en vérité que défaire, et sa volonté de puissance cache une impuissance radicale, qui asservit au lieu d'élever, qui manipule au lieu d'engendrer.
L'enjeu du cours de Fabrice Hadjadj est donc, avec Aristote et saint Thomas, de distinguer la technè (faire), de la praxis (agir) et de l'epistèmè (savoir), pour montrer en quoi le savoir-faire n'est pas d'abord un savoir, et en quoi la perfection de l'art ne se situe pas sur la même ligne que la perfection morale : la confusion, aussi bien que la séparation de ces trois espèces de vertu, est désastreuse.
Il montre également comment s'est opéré le passage de la technè des Anciens à la technique des Modernes, pour essayer de penser l'empire technocratique de notre époque (qui ne semble d'ailleurs plus une époque, mais un délai).
Ce sont bien les écrans qui font écran, en dépit de leurs nombreuses "fenêtres" et "icônes", et nos GPS qui nous égarent systématiquement, quand il s'agit d'être simplement ici...
En interprète matérialiste de l'histoire qui tient les phénomènes religieux pour irréductibles, Leszek Kolakowski - révoqué de sa chaire de philosophie à Varsovie en 1968 - évoque dans son livre Chrétiens sans église le conflit de la conscience et du rite, du sentiment et de l'institution à travers l'histoire religieuse du XVIIe siècle.
Une étude qui éclaire d'un jour nouveau les conflits actuels entre la conscience et l'organisation qui, de Luther à Jaspers, n'ont pas cessé d'habiter nos sociétés politiques.
Docteur en histoire des religions, en théologie et en philosophie, prêtre catholique, Bernard Bourdin est l'interlocuteur idéal pour aborder la dimension théologico-politique au sein du catholicisme.
En effet, celle-ci nous permet de mieux comprendre le rôle structurant du catholicisme dans l'émergence des grandes institutions et concepts politiques au sein de l'Europe occidentale (souveraineté, laïcité, démocratie, ...).
De même, les relativement récentes évolutions de l'Eglise et l'abandon graduel du champs politique ont ouvert la voie à l'idéologie libérale qui, désormais, joue sans le dire le rôle de l'église en décrétant le Bien et le Mal, la guerre juste et injuste, la vérité et le faux.
Est-il alors temps pour l'Eglise catholique de redevenir ce qu'elle était ? Et surtout, en a-t-elle encore les moyens, les ressources et surtout la volonté ?
Un entretien mené par Rachid Achachi.
Progressivement, après le Concile Vatican II, un certain nombre de défenseurs de la messe traditionnelle ne vont plus reconnaître le Pape comme légitime. Bien qu'ils ne représentent actuellement pas un tout unifié, les sédévacantistes, puisque c'est ainsi qu'on les désigne, arrivent tous à la même conclusion, à savoir que l'occupant actuel du siège de Rome est un usurpateur et que L'Église catholique n'est plus la véritable Église du Christ.
Cette controverse trouve son origine dans la compréhension de l'infailibilité du magistère de l'Eglise et mérite donc un débat en bonne et due forme : c'est ce que nous proposent Adrient Abauzit et Matthieu Lavagna en exposant chacun les arguments qui sont les leurs.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'04'30 : Thèse de Matthieu Lavagna
- 0'05'12 : I argument sur les pouvoirs de magistère et de juridiction
- 0'08'49 : II argument sur la nécessité de se soumettre au corps épiscopal
- 0'12'18 : III argument sur l'impossibilité pour l'ensemble du corps épiscopal d'enseigner simultanément l'hérésie
- 0'14'08 : IV argument sur l'acceptation pacifique universelle
- 0'18'44 : V argument sur l'impossibilité d'élire un pape à l'avenir
- 0'21'19 : VI argument sur l'indéfectibilité et la visibilité de l'Eglise
- 0'25'04 : Conclusion
- 0'26'00 : Thèse d'Adrien Abauzit
- 0'44'23 : Discussion libre
- 0'44'59 : Hors de l'Eglise point de salut
- 0'45'50 : Mgr. Lefebvre a signé les textes du concile
- 0'48'02 : Les communautés schismatiques sont-elles un moyens de salut ?
- 1'00'42 : Fidducia Supplicans et la bénédiction homosexuelle
- 1'04'50 : Infaillibilité de la discipline de l'Eglise ?
- 1'14'18 : Le magistère pontifical est-il infaillible en toutes circonstances ?
- 1'33'00 : La visibilité et l'indéfectibilité de l'Eglise
- 1'37'38 : Comment savoir où est la vraie Eglise ?
- 1'42'10 : A quels évêques Abauzit aurait-il été soumis dans les années 60 ?
- 1'48'52 : Adrien Abauzit admet que toutes les messes célébrées à la fin des années 60 étaient sacrilèges (car una cum avec des antipapes).
- 1'50'00 : Comment élire un nouveau pape à l'avenir ?
- 1'53'58 : Où est l'Eglise catholique aujourd'hui ?
- 1'57'22 : Le Pari de Pascal contre le sédévacantisme