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"Si le Mal était ce qui est refoulé, ce serait facile... mais le Mal passe à travers toutes les libérations lorsqu'il n'existe plus sous forme visible."
Dans le travail qu'il nous présente, Jean Baudrillard tente de définir ce qu'est le Mal. En l'occurence, "la transparence-même du Mal est le Mal ", dit-il. C'est-à-dire ? C'est à dire sa dillution et son caractère évanescent. Quand on écoute Baudrillard, on comprend qu'il ne regarde pas cette transparence comme une tension vertueuse ou comme une tentative un peu subversive de libération.
Car lorsqu'il n'existe plus sous forme visible, sous forme de l'Empire du Mal, bien visible et bien repérable - auquel cas une resistance est possible par la prise de distance -, c'est qu'il se dissémine en filigrane de toute chose, et donc qu'il transparait.
Ancrant sa réflexion sur ce qu'il nomme les "phénomènes extrêmes aux confins de la catastrophe " et notamment "le terrorisme, le Sida, les krach financiers ou les virus informatiques", Baudrillard s'inscrit dans les années d'un siècle qui se termine. Sensible aux théories du chaos notamment, il est intéressant à entendre, surtout quand il pronostique une forme de virage que prendrait l'Histoire à la veille du XXIe siècle, "pour retourner en arrière"...
Emission "Du jour au lendemain", animée par Alain Veinstein.
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