Cette conférence se veut une forme de réponse à l'attaque de Michel Eltchaninoff formulée dans le livre Dans la tête de Vladimir Poutine à l'encontre des références intellectuelles qui inspirent le maître du Kremlin.
Les trois penseurs russes principaux auxquels Vladimir Poutine se réfère -Soloviev, Berdiaev et Iline- sont ici introduits par Yvan Blot, et nous permettent de tirer les fils profondément enfouis dans la pensée russe pour mieux comprendre les permanences et le sens de la politique de ce grand pays eurasiatique.
Nous sommes entrés dans "l’Anthropocène", nous serions collectivement, en tant qu’espèce humaine, responsables du dérèglement climatique, d’une extinction massive des espèces, d’une déforestation tropicale et d’une destruction des environnements sans précédents, d’une pollution et d’une érosion historiquement inédites.
Peut-on vraiment incriminer un Anthropos indifférencié, une espèce complète, et en appeler à un "bon Anthropocène" techno-scientifique et à un capitalisme "vert" ?
Et s’il s’agissait plutôt, comme l’affirment Andreas Malm, Jason Moore, John Bellamy Foster et des auteurs issus du courant dit de "critique de la valeur", d’un Capitalocène, d’une dynamique socio-historiquement spécifique aux conséquences écologiques également spécifiques, celle du capitalisme, et appelant donc à une sortie conjointe de "l’Anthropocène" et du capitalisme ?
C’est cette hypothèse que développent Anselm Jappe et Armel Campagne.
Où en sommes-nous ? Nous voici pris entre notre vieille nation que nous ne voulons pas quitter et l'Europe nouvelle que nous espérons rejoindre sans savoir comment.
À un gouvernement représentatif tend à se substituer une "gouvernance démocratique" qui ne nous gouverne ni ne nous représente. Nous voyons sans nous émouvoir notre existence politique se défaire parce que nous sommes en proie à l'illusion d'une humanité unifiée qui pourrait tenir ensemble en se passant de toute forme politique. Et il y a longtemps que nous ne savons plus que faire de la religion.
Comment donner sens à cette crise de notre existence commune ?
Pierre Magnard revient sur le travail qu'il avait consacré à Pascal dans le cadre de sa thèse de doctorat intitulée Nature et histoire dans l’apologétique de Pascal.
La problématique générale concerne la Nature en tant que parole ou silence de Dieu, et en quoi cette Nature peut être considérée comme la manifestation de Dieu. Pierre Magnard interroge l’hypothèse d’une apologétique pascalienne en tant qu’herméneutique, qui s’efforcerait d’interpréter à la manière d’un texte, une simple description de l’existence. L’enjeu est de montrer que c’est une valeur diacritique et non pas dialectique qu’il faut donner aux distinctions pascaliennes, en les interprétant comme des différences et non pas comme des oppositions.
À l'issue de l'exposé, Antoine Assaf rapporte sa propre expérience de réception du travail de Pierre Magnard sur Pascal.
L'islamo-business, concept novateur dans le champ politique, désigne deux réalités mal connues et complémentaires : d'une part le financement de l'islamisme radical par les revenus de l'économie informelle et le détournement de procédures en vigueur dans le monde musulman, ce qui représente plus de 1000 milliards de dollars par an, d'autre part les méthodes de recrutement des candidats terroristes et leur parcours, qui commence par la fraude et la délinquance, se poursuit par la réhabilitation grâce à l'islam et s'achève par le choix ultime de la posture du héros, voire du martyr.
Jean-Paul Gourévitch dresse un état des lieux de la galaxie islamiste, explicite les mécanismes de l'islamo-business, ses ressources, ses méthodes et celles qu'emploient ses adversaires pour le combattre. Il analyse enfin la validité de plusieurs scénarios pour l'avenir : ceux de l'affrontement, du vivre-ensemble, de la coexistence, de la crise ou du déclin.
Dans cette analyse, la France occupe une place particulière-elle est en effet le pays occidental qui abrite le plus grand nombre de musulmans : entre 8 et 9 millions, dont 3,5 millions de pratiquants et plus d'une centaine de milliers d'islamistes radicaux, dont environ 10 000 activistes.
Etudes de marché, publicité ciblée, profilage, solvabilité, recrutement professionnel, les algorithmes sont partout.
Faut-il sʹen réjouir ou en avoir peur ? Le pouvoir dʹappréciation est-il en train de passer de lʹhomme à la machine ?
Pour en parler, l'émission "Tribu" reçoit Frédéric Kaplan, professeur de Digital Humanities à lʹEPFL.
Les tenants de la mondialisation capitaliste et les marxistes orthodoxes s'accordent sur un point : la vision économiste des rapports sociaux. Les religions, cultures et cilivsations n'auraient aucune logique propre et ne seraient que les produits de l'évolution de la structure économique.
À l'opposé de cette grille de lecture, il semble tout autant erroné de faire du conflit des civilisations un facteur autonome, surdéterminant la marche du monde.
Quelle est le schème explicatif adéquant ? Il nous faut, dans ce domaine comme dans tous les autres, une approche "dialectique", c’est-à-dire articulant les différents niveaux et les différentes formes de conflits.
À l'occasion du 350e anniversaire de la mort de Cervantès, Philippe Sollers est invité par Severo Sarduy dans un programme intitulé "Cervantès parmi nous". C'est évidemment de la modernité de l'écriture de Cervantès dont il est question.
En deuxième partie de émission, Severo Sarduy introduit le célèbre texte de Jorge Luis Borges, Pierre Ménard, auteur du Quichotte.
Les Etats-Unis d'Amérique nous font savoir, depuis quelques années, que leur attention se porte désormais en priorité sur l'est du continent asiatique.
Le centre de gravité des relations internationales seraient donc en train de basculer des théâtres européen et moyen-oriental vers la Chine, l'Inde et le Pacifique.
Une raison évidente pour s'intéresser à la géopolitique de cette région.
Remarque : la conférence est prononcée en français ET en flamand.
Alain Ehrenberg se pose la question des frontières entre le biologique et le social, entre l'individuel et le collectif, entre l'homme et l'animal, entre le vivant et le non vivant.
Car les frontières que nous établissons ne sont-elles pas le reflet de notre incapacité ou de notre difficulté à penser la complexité du vivant ?
En tant que sociologue qui s'est interrogé sur les relations entre l'individu et la société, entre le biologique et le social, Alain Ehrenberg se propose d'envisager le cerveau comme un fait scientifique mais aussi comme un fait social.
Lundi 24 avril 1916, le soleil illumine Dublin. Vers 10 heures, les hommes des Irish Volunteers et de l’Irish Citizen Army font leur jonction avant d’investir la Grande Poste, symbole du pouvoir britannique. À midi, le jeune poète Patrick Pearse proclame : "Au nom de Dieu et des générations, l’Irlande appelle ses enfants à se rallier à son étendard et à frapper pour sa libération." La riposte anglaise est sanglante, et pourtant moins de six ans plus tard, le drapeau vert blanc et orange flotte sur la Grande Poste.
Cette émission est destinée à nous faire le récit de cette insurrection, et de nous aider à la comprendre. Une rétrospective haletante qui donne le goût des libertés qui s’enracinent.
Alors que Fidel Castro vient de disparaître, et loin des commentaires journalistiques s'arrêtant irrémédiablement à la surfaces des choses et des événements, il est important de s'interroger sur la trajectoire de la révolution cubaine pour questionner les luttes de libération nationales dans le cadre du développement du capitalisme.
Un discours radical qui s'inscrit dans les pensées de Karl Marx et Rosa Luxemburg face au désastre du capitalisme d'état, dont l'URSS est l'exemple historique le plus achevé.