Qu’est-ce que la gauche reproche traditionnellement à la démocratie ? Que peut demander la gauche à la démocratie sachant que sa revendication initiale du pouvoir au peuple n'est pas valable dans le monde actuel ? Et si être de gauche en France, c'était d'abord tenir fermement aux responsabilités sociales de l'État, à la justice et à l'égalité, en gardant le bien commun comme but ?
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Anastasia Colosimo.
Allons-nous bientôt vivre dans un monde où les robots prendront la relève du travail humain ? Mais s'il y a de moins en moins de travail, comment les gens vont-ils gagner leur vie ?
Dévrons-nous au moins partiellement découpler les revenus du travail ? Le revenu de base peut-il répondre à ce besoin et constituer une véritable reconnaissance d'autres formes de création de valeur que le capitalisme moderne ne reconnaît pas ?
Yann Moulier-Boutang, économiste et co-directeur de la revue Multitudes, revient sur ces questions dont les réponses engagent l'avenir de nos sociétés.
Les transformations de la valeur économique dans le capitalisme cognitif réduisent l'importance de la localisation de la production au profit de l'amont et de l'aval : conception, logistique, captation des externalités positives de coopération, réseaux de diffusion et distribution, boucle itérative de contrôle de la confiance et de la sécurité.
Plus généralement la croissance de la finance, véritable gouvernance supplétive d'une économie où les externalités prennent de plus en plus de place, remet en question l'ensemble des instruments de la souveraineté étatique, voir des organisations internationales.
Le droit est pris dans des programmes de minimisation des coûts de transaction : il n'assure plus simplement les règles du jeu des différents types contrats mais devient une variable elle-même calculable dans les frais de la gouvernance globale.
Yann Moulier-Boutang prend divers exemples du défi que représentent ces transformations dans les domaines de la codification des immatériels (droits de propriété, normes sociales, environnementales) et se demande finalement si pareille clé de lecture des innovations juridiques permet :
a. de dégager des tendances générales
b. de départager les transformations les innovations positives et négatives et de ne pas s'en tenir à un simple fonctionnalisme (modernisation, frein, facilitateur) sur le rôle du droit
Une conférence qui se fait dans le cadre du cycle de conférences "La circulation du droit à l'heure du capitalisme cognitif" organisé par la Chaire LexUM en information juridique.
C'est à l'initiative de Bernard Stiegler que l'association Ars Industrialis a été créée le 18 juin 2005 en se présentant alors comme une "Association internationale pour une politique industrielle de l’esprit".
Car à notre époque, la vie de l'esprit, selon les mots d'Hannah Arendt, a été entièrement soumise aux impératifs économiques, et aux impératifs des industries culturelles, et des industries de l’informatique et des télécommunications. Ce secteur peut être défini comme celui des technologies de l’esprit.
À la critique du dévoiement de ces technologies comme instruments de contrôle des comportements, c'est à dire des désirs et des existences, Ars Industrialis associe la proposition centrale de former une écologie industrielle de l'esprit.
Retour sur la trajectoire et la dynamique Ars industrialis en compagnie de Bernard Stiegler et des nombreuses personnes qui se sont agrégées au projet.
L'Union Européenne traverse aujourd'hui une crise. Son modèle est en effet unique au monde, mais sa légitimité et son avenir sont en question.
Les citoyens de se vaste ensemble politique doivent s'interroger sur la nécessité de continuer le processus d'unification des peuples du continent ou d'arrêter cette démarche entamée depuis les années 1950.
François Asselineau, fidèle à ses habitudes, procède à une déconstruction implacable des arguments européistes et plaide pour le retour à l'Etat-nation français souverain, alors que Yann Moulier-Boutang parie sur le dépassement des égoïsmes nationaux par la mise en place d'un fédéralisme européen réel.
Deux positions irréconciables pour un débat passionné et passionnant !
Dans la première partie de la conférence, Yann Moulier-Boutang s'attache à expliquer le concept d'externalité (délaissé par la "science économique" contemporaine). Il utilise pour cela l'exemple des abeilles et leur rôle décisif au sein de l’environnement, grâce à leur précieuse activité de pollinisation.
La deuxième partie est consacrée à l'exposition des mutations du capitalisme, principalement par l’entrée dans l’économie numérique, et interprétée sous l'angle de la "pollinisation".
Après le capitalisme marchand et le capitalisme industriel, voici que s'ouvre une troisième ère, celle du capitalisme de l'apprentissage et de l'innovation.
Notre époque n'est assurément pas celle d'une transition vers le socialisme. L'ironie de l'histoire est que, si transition il y a, comme nous le pensons, il s'agit d'une transition vers un nouveau type de capitalisme. De ce point de vue, le socialisme et la gauche semblent en retard d'une révolution. La "mondialisation" actuelle correspond en effet à l'émergence, depuis 1975, d'un troisième type de capitalisme. Celui-ci n'a plus grand chose à voir avec le capitalisme industriel qui, à sa naissance (1750-1820), rompit avec le capitalisme mercantiliste et esclavagiste.
L'objectif de cette conférence est de décrire et d'expliquer de façon claire et accessible les caractéristiques de ce troisième âge du capitalisme.