Honoré de Balzac, martiniste, écrivait dans son roman Les Illusions Perdues : "Il y a deux Histoires : l’Histoire officielle, mensongère, qui nous est enseignée, l’histoire – ad usum delphini – et l’Histoire secrète où se trouvent les vraies causes des événements, une Histoire honteuse."
Les sociétés secrètes jalonnent l’histoire de l’Humanité. Depuis le XVIIIe siècle, les Illuminés de Bavière et la Franc-Maçonnerie en sont de célèbres illustrations, mais, par delà les clichés véhiculés, ils demeurent méconnus.
Les trois invités de cette émission, l'essayiste Sébastien Jean, l'historien Jean-Claude Lozac’hmeur et l'ancien Vénérable Maître de la Grande Triade (Grande Loge de France) Karl Van der Eyken, nous amèneront à comprendre le fonctionnement, les influences et la tournure d’esprit de ces sociétés.
L'historienne Annie Lacroix-Riz, qui a publié d'importants travaux sur l'histoire anti-républicaine et collaborationniste des élites françaises dans la première moitié du XXe siècle, prétend fonder son travail sur des sources irréfutables.
Qu'en est-il vraiment ? Ces sources, puisque sources il y a, sont-elles aussi sûres que cela ? Et les règles de base de la méthodologie historique sont-elles respectées ?
1. 1938-1940 : De la politique munichoise à la drôle de guerre.
– Pourquoi la France perd-elle aussi facilement la guerre de 1940 ?
– L’histoire et son enseignement sont-ils sous contrôle ?
– Comment un historien sérieux travaille-t-il ?
2. Au-delà des mythes : les dessous de la collaboration et de Vichy
- Comment, dès les années 20, le noyau dur du capitalisme français finance les fascismes d’Europe.
- L'histoire fort gênante des dynasties financières qui gouvernent toujours la France.
3. Comment les crises du capitalisme engendrent les guerres.
Quelles sont les causes de la Défaite de 1940 ? Le grand historien Marc Bloch écrivait en avril 1944 : "Le jour viendra [...] et peut-être bientôt où il sera possible de faire la lumière sur les intrigues menées chez nous de 1933 à 1939 en faveur de l’Axe Rome-Berlin pour lui livrer la domination de l’Europe en détruisant de nos propres mains tout l’édifice de nos alliances et de nos amitiés."
Annie Lacroiz-Riz analyse l’histoire des années 1930 pour éclairer les causes de la défaite de 1940. Selon elle, les Français n’ont pas été simplement été vaincus en cinq jours par une Wehrmacht invincible : le haut patronat les a sacrifiés à son plan de "réforme de l’Etat" copié sur les voisins fascistes et à son obsession d’accord avec le Reich.
Cette affirmation incroyable paraît moins audacieuse à la lecture des archives, françaises et étrangères, relatives à une décennie d’actions des élites militaires et politiques, des journalises et surtout des hommes d’affaires, qui régnaient sur tous les autres, avec à leur tête la Banque de France et le Comité des Forges. L’autonomie des politiciens ou des journalistes relève ainsi du mythe, comme celle des militaires. C’est bien la France des grands intérêts économiques et financiers qui dicta le choix de l’Allemagne comme partenaire privilégié dès les années 1920 et sabota l’alliance russe de revers qui avait évité la défaite en 1914. Aujourd’hui, l’accès aux archives éclaire les causes intérieures et extérieures de la Défaite et permet "l'instruction du procès de la vaste entreprise de trahison" que réclamait Marc Bloch.
L’union européenne a été présentée aux Français sous le jour engageant du "Plan Marshall", ennemi de la misère et de la servitude des peuples européens. Son objectif aurait cadré avec le projet, pacifique des "pères de l’Europe", Jean Monnet, Robert Schuman, Konrad Adenauer, etc., appliqués à proscrire défnitivement les guerres qui avaient endeuillé et affaibli le Vieux Continent de 1914 à 1918 puis de 1939 à 1945. La paix serait garantie par la protection américaine, gage d’une liberté refusée aux peuples "de l’Est" soviétisés.
Cette union fondée sur la "libre concurrence" entre égaux, en lieu et place des puissants cartels, se débarrasserait du Comité des Forges des sidérurgistes et marchands de canons enrichis par les guerres mondiales : mettant fin aux crises et aux guerres, elle vaudrait à tous la prospérité et "le pain blanc", bref, l’Eldorado. Seule la récente crise, née d’une "épidémie" financière, aurait fait "dériver" ce noble projet, au risque de compromettre ses objectifs initiaux.
"Dérive" récente d’une "Europe sociale" ou "alibi européen" indispensable, à l’ère impérialiste, à la maximisation du profit monopoliste et à la guerre aux salaires ?
Annie-Lacroix Riz et Antonin Cohen reviennent dans cette conférence sur les origines idéologique et économique de cette étrange institution qu'est l'Union européenne.
D'où vient l'Union Européenne ? Quels en sont les ressorts principaux ? Quels intérêts a-t-elle servis ?
C'est depuis leurs points de vue critiques respectifs que Jean Bricmont, Annie Lacroix-Riz et John Laughland s'attardent sur ces questions capitales pour la compréhension des processus de destruction des souverainetés que nous voyons aujourd'hui à l'oeuvre.
L'historienne défend ici la thèse de son livre “Le choix de la défaite” où elle affirme que la débâcle française de mai 1940 n’est pas qu'une “simple” défaite militaire qui serait due, comme le prétend l’histoire officielle, à l’incompétence de nos stratèges, l’insuffisance de notre armement où la couardise de nos soldats… Mais que, bien au contraire, elle serait le résultat logique et attendue d’une stratégie savamment mise en place pendant près de 20 ans, fruit d'un complot ourdi par une organisation secrète baptisée “la synarchie”, composée de représentants de l’élite autoproclamée de l’époque, grands patrons (Comité des Houillères, Comité des Forges), technocrates, sans oublier le quota classique de syndicalistes et journalistes corrompus.