Alors que ne nombreux pays européens sont politiquement destabilisés, il est tant de faire le point sur les différentes luttes d'influence et d'ingérence que subit le Vieux Continent.
Pour en parler, Laurent Ozon, chef d'entreprise, intellectuel à la sensibilité écologiste ayant plusieurs postes à responsabilités militantes.
Un entretien mené par Alexis Poulin.
Dans un contexte géopolitique particulièrement tendu, l'Union européenne continue de chercher à repousser les frontières de son empire, particulièrement dans la région des Balkans.
Alors que les élections européennes de 2024 viennent de se dérouler, l'historien Olivier Delorme, spécialiste de la région, nous propose de passer en revue l'équilibre politique précaire des pays alentours.
Ancien vice-Premier ministre de Moldavie, journaliste et éditeur, Iurie Roşca est le principal coordinateur des colloques eurasistes de Chisinau, qu'il présente comme un anti-Davos. Persécuté par les oligarques qui dirigent son pays, il a été menacé en 2018 d'une peine de 7 ans de prison.
C'est en compagnie du géopolitologue belge Robert Steuckers que le rôle de la Moldavie au sein de l'Europe est exposé, de l'antiquité jusqu'aux dissidences anti-mondialistes actuelles.
Un noble combat pour l'indépendance d'un petit pays, également important dans la logique eurasiste d'équilibre des pôles de puissances à l'échelle internationale.
C'est en compagnie de Radu Creanga, militant nationaliste roumain, ancien président des étudiants de Bucarest, qu'est évoquée l'histoire du Mouvement Légionnaire de Corneliu Zelea Codreanu (1899-1938) et son projet politique et social tout à fait original pour la Roumanie.
Haï par le roi et la classe politique de son pays, populaire auprès de ses compatriotes, le plus atypique des chefs politiques de l'entre-deux-guerres fut le centre de la vie politique roumaine jusqu'à sa tragique exécution de la nuit du 29 au 30 novembre 1938.
Jacques Grinevald nous parle de celui qui est aujourd'hui considéré comme le père de la Décroissance, à savoir Nicholas Georgescu-Roegen. Ce roumain d'origine a plusieurs cordes à son arc : mathématicien (statisticien), économiste (il a travaillé avec Schumpeter), mais aussi biologiste darwiniste convaincu, physicien, il a eu une carrière académique classique remarquable.
A partir des années soixante, il commence à remettre en question les fondements mécanistes de l'économie néo-classique en y introduisant le deuxième principe de la thermodynamique : la loi de l'entropie.
A travers ses travaux, il démontra mathématiquement, physiquement, biologiquement, économiquement et philosophiquement que la science économique s'est trompée et continue à se tromper... et s'enlise dans son paradigme mécaniste et dans ses idéologies productivistes, travaillistes et croissancistes !
Son travail reste cependant assez ignoré au sein des facultés d'économie, malgré l'actualité brûlante de ses réflexions (l'atteinte des limites énergétiques et régénératrices de notre planète).
A l'occasion de la parution de "L'ami lointain, Paris Bucarest", une correspondance entre Cioran et Constantin Noica, l'écrivain roumain se livre.
Il évoque aussi bien ses parents que les problèmes entre la Roumanie et la Transylvanie, ce qu'il pense de Nicolae Ceausescu et du gouvernement actuel de la Roumanie comme le départ de la minorité allemande et le rôle qu'aurait pu jouer l'Allemagne.
La méconnaissance des Français de l'histoire de cette zone l'irrite.
Il évoque ensuite sa relation à Constantin Noica (ils sont arrivés ensemble à Paris en 1937) et le rôle qu'il a joué en Roumanie après son retour.
Enfin, il parle de la Roumanie et du destin politique de son pays d'origine.