Richard Millet, l'un des derniers grands écrivains français, nous parle de sa passion pour le cinéma en tant qu'art.
Car en France, là où presque plus rien n'est possible, où tout se délite, où le climat social est devenu délétère, il ne nous reste plus que l'histoire des différentes disciplines artistiques pour admirer, et pour nous consoler...
Une émission menée par Olivier François, après une introduction de Romaric Sangars.
Depardieu, c'est l'ultime monstre sacré, sur qui la politique n'a pas de prise. L'acteur au corps rabelaisien, pétant et éructant à la face du monde, qui a refusé d'être enterré vivant dans la masse informe.
Passé à l'Est, à jamais "hors champ" pour les gardes rouges du Culturel, lui seul aura su résister à l'américanisation du modèle français.
Longtemps "migrant de l'intérieur", Depardieu demeure ainsi l'homme du scandale autant que de la grâce qui, mieux que personne, aura su rendre à l'esprit français les accents de la vérité. Là où la tentation du sublime, la dérision grandissante et l'enlisement dans le banal font le lit de la décadence.
La littérature est-elle morte ? C'est en effet le constat auquel on pourrait arriver après examen de la production littéraire actuelle.
Mais quelle est la cause de cette "déconfiture" ?
La discussion s'est d'abord portée sur le cadre de l'écriture pour s'attarder ensuite sur la question du déclin et du pourrissement des sociétés occidentales.
Alors que le paysan jouait un rôle important dans l’économie française, et qu'il était considéré comme la figure emblématique de l’enracinement en littérature, nous assistons aujourd'hui à la disparition de son monde.
Sous les feux croisés de l'Union Européenne et de la modernisation technique, notre univers n'est maintenant plus peuplé que d' "agriculteurs" ou d' "exploitants agricoles".
Et c'est également le sentiment religieux qui disparaît avec la fin du monde paysan.
Sachant que ce sentiment est indispensable à la compréhension de la littérature, serait-ce également la fin du monde des livres auquel nous assisterions ?