Philosophe, journaliste, poète, traducteur et acteur de la vie politique française, Pierre Boutang (1916-1998) était tout cela à la fois.
Il a traversé le XXe siècle avec toujours un livre dans la poche, et revient dans cet entretien sur son parcours, de l'Algérie à cause monarchique en passant par Maurras et De Gaulle, et son oeuvre, de la question du temps à notre rapport au langage poétique.
Le purgatoire, disons-le tout net, est en mauvaise forme. Sur la Toile, les sites du catholicisme traditionaliste multiplient leurs reproches à ce sujet envers le pape François. Ils l'accusent de le laisser doucement s'effacer, de ne le mentionner quasiment jamais, tout en semblant simultanément réticent envers la pratique des indulgences dont il a, comme souverain pontife, la maîtrise et qui permettrait d'abréger le séjour des âmes dans cet état intermédiaire entre enfer et paradis.
On ne peut qu'être intrigué par cette quasi-disparition qui aurait tant surpris nos ancêtres, pour qui le purgatoire figurait en bonne place dans la catéchèse et, plus largement, dans la vulgate de la culture chrétienne.
Une manière féconde d'interpréter cela peut être de considérer la chose dans la longue durée, à partir d'une constatation primordiale : la grande prospérité du purgatoire, si l'on peut dire, ne date que des débuts du second millénaire après le Christ. Il n'a pas son fondement dans les Écritures Saintes et il a connu, de siècle en siècle, des fortunes fort inégales, parfois promu comme essentiel et parfois refoulé loin du cœur de la foi, éprouvé et répandu.
Voilà un beau sujet de curiosité sur lequel l'historien Guillaume Cuchet pourra nous être d'un grand secours.
Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.
En dialoguant avec Robert Philippe, Pierre Nora, Emmanuel Le Roy Ladurie et Jean-Claude Schmitt, Jacques Le Goff parcourt l'itinéraire qui, des marchands et des intellectuels du Moyen-Âge, en passant par la synthèse de la Civilisation de l'Occident médiéval, le purgatoire, la ville, l'imaginaire et la royauté, lui a fait explorer le Moyen-Âge, comme terrain de renouvellement de l'histoire et de ses méthodes en s'efforçant de définir une anthropologie historique.
Le philosophe Philippe Nemo a longuement travaillé sur l’histoire des idées politiques en Europe. Il a acquis la conviction non seulement que le libéralisme est compatible avec le christianisme, mais qu’il en a directement ou indirectement jailli. Ce serait la révélation biblique qui a produit peu à peu, dans le monde méditerranéen et européen et particulièrement pendant la "révolution papale", les profondes transformations socio-politiques qui devaient finalement aboutir aux démocraties libérales modernes.
Une conférence qui s'inscrit dans le cadre du séminaire 2016 "Les Fondements de la Société Européenne".