Qu’est-ce que le soin ? Que veut dire prendre soin ? Quelle différence établir entre le soin thérapique et le soin thérapeuthique ? Existe-t-il une obligation de soin ? Sur quoi reposent les enjeux d’une politique de soin ? Le soin est-il une relation intégrale ?
On n’en finirait pas d’énoncer les multiples dimensions du soin. Prendre soin de soi et des autres ne relèvent pas d’une quelconque vertu morale transcendant les siècles et les civilisations.
La question du soin –que l’on appelle aussi le care– est une affaire d’économie politique, et non seulement d’éthique selon le philosophe Bernard Stiegler.
Elle s’inscrit au cœur des alternatives économico-politiques et requiert la mise en œuvre d’une politique d’adoption capable de promouvoir une véritable écologie de l’esprit.
Emission "La Fabrique de l'humaine", animée par Philippe Petit.
Les idéologies modernes (libéralisme, communisme, fascisme) possèdent toutes en commun une question fondamentale : comment résoudre le problème de la rareté matérielle des ressources ? La croissance économique en a été la solution.
Alors que notre mode de production commence à buter sur ses barrières écologiques, Alain Caillé propose de réorienter les débats en mettant au fondement de la réflexion la question suivante : comment vivre ensemble, en s'opposant, sans se massacrer ? (Marcel Mauss)
Le but affiché étant de produire un nouveau fonds doctrinal philosophique, le convivialisme, qui permettrait de créer une alternative au mode d'existence actuel.
C'est le résultat du travail collectif en cours qu'Alain Caillé présente.
L'exposé est suivi de débats et d'une session de questions/réponses.
L'événement est organisé par le Forum Civique UCL Créatopia, le centre ETOPIA et le centre culturel d'Ottignies.
Lucien Cerise nous présente son livre "Gouverne par le chaos", exposé synthétique des méthodes d'ingénierie sociale actuellement pratiquées.
Conflits triangulés, marketing de l'intime, marchandisation du vivant : ces techniques visent toutes à contrôler les comportements des masses composant les grandes "démocraties" modernes.
Un éclairage intéressant pour comprendre la dynamique de notre (dé)civilisation qui bute sur ses contradictions internes, et notre horizon possible : le transhumanisme comme bouée de sauvetage du capitalisme.
Bernard Stiegler nous délivre ici sa réflexion sur la situation passée, présente et à venir du capitalisme, en gardant au coeur de son analyse la question de la technique.
Il soutient que la société industrielle a connu jusqu’à présent deux grands modèles organisationnels.
Le premier est le productivisme, qui domina XIXe siècle. Fondé sur le machinisme industriel qui engendre une augmentation spectaculaire de la productivité, il bénéficie presque exclusivement à ce que l’on appelle alors la bourgeoisie – petite, moyenne ou grande.
Au XXe siècle, une autre organisation de la société industrielle se met en œuvre aux États-Unis, pour se répandre ensuite dans le monde entier. Ce n’est plus seulement une organisation de la production, mais aussi de la consommation. La stimulation de la consommation s’opère à travers les techniques de marketing.
C’est ce modèle caractéristique du XXe siècle qui s’est effondré au mois d’octobre 2008. La faillite de General Motors n’est pas qu'une conséquence des spéculations de l’économie virtuelle dans le monde de l’économie réelle : à travers cette crise, c’est le modèle consumériste qui a rencontré ses limites dans une combinaison de facteurs toxiques que cette conférence propose d’analyser comme une mécroissance. L’enjeu est alors de repenser la croissance sur de nouvelles bases.
Bernard Stiegler soutiendra que l’avenir de la croissance, qui suppose le dépassement de la "mécroissance", consiste en une économie de la contribution où l’opposition fonctionnelle entre production et consommation devient caduque.
Dans le cadre du cycle intitulé "Histoire des Trente : 1977-2007" qui fête l’anniversaire des 30 ans du Centre Pompidou, la série "Les Revues parlées" passe en revue l'année 1981, année de la mort de Jacques Lacan, dont la pensée est ici exposée par le philosophe slovène Slavoj Zizek.
Celui-ci aborde divers sujets liés aux actualités culturelle et politique mondiale en usant de l’approche freudienne et lacanienne.
Non, la psychanalyse n'est pas encore tout à fait morte !
Nucléaire civil, nucléaire militaire, climat, crise financière : voilà bien quatre domaines qui semblent confirmer une fréquence accrue des événements extrêmes. De Tchernobyl à Fukushima, à peine trente-cinq ans.
"La tragédie japonaise a ceci de fascinant qu’elle mêle inextricablement trois types de catastrophes que l’analyse traditionnelle distingue soigneusement : la catastrophe naturelle, la catastrophe industrielle et technologique, la catastrophe morale. Ou encore le tsunami, Tchernobyl et Hiroshima."
La panique, les événements extrêmes, la théorie du catastrophisme éclairé sont depuis de nombreuses années déjà au centre de la réflexion de celui qui fut en France l’introducteur des oeuvres de Günther Anders et d’Ivan Illich : nul meilleur guide, et mieux informé que lui, afin de comprendre ce qui, demain, pourrait arriver, et comment, peut-être, l’éviter.
Un beau jour, à la fin du siècle dernier, l'homme a changé.
Considéré à la lumière de la psychanalyse ou de l'anthropologie culturelle depuis une trentaine d'années, il était soumis au poids des structures, déterminé par ses conditions sociales ou familiales, gouverné par des désirs inconscients, dépendant de son histoire, de sa culture, de sa langue. C'était en somme un "sujet assujetti". Cet homme des sciences humaines et sociales qui, au milieu du siècle, s'épanouissait dans le paradigme structuraliste de Lévi-Strauss, Benveniste ou Lacan, et qui triomphait encore chez Bourdieu, cet homme-là s'est effacé furtivement du paysage.
De nouvelles sciences nous parlaient d'un nouvel homme. C'était les neurosciences, les sciences cognitives, la biologie de l'évolution. L'homme qu'elles dessinaient n'avait rien à voir avec le précédent : il était soumis au poids de l'évolution des espèces, déterminé par ses gènes, dépendant des performances de son cerveau. C'était en somme un "animal comme les autres". On était passé de l' "homme structural" à l' "homme neuronal", selon le titre du livre marquant de Jean-Pierre Changeux. On avait "changé de paradigme".
La controverse n'est pas que théorique ; elle a des enjeux pratiques. Car notre façon de prendre en charge les autistes ou les anorexiques, de réprimer ou de soigner l'homosexualité ou justement de ne pas la réprimer ni la soigner, d'éduquer les enfants ou de punir les délinquants, de traiter les animaux ou de mesurer le pouvoir des machines, dépendent de la définition que l'on donne de l'homme. En changeant d'humanité, on bouleverse forcément nos grilles d'évaluation morale et juridique. Car de la réponse à la question "qu'est-ce que l'homme ?", dépendent ce que nous pouvons connaître et ce que nous devons faire.
Nous nous proposons d'analyser les principes épistémologiques de ces deux paradigmes et d'esquisser leurs conséquences morales et politiques.
Bernard Lietaer explique l'instauration du monopole de la monnaie émise via le mécanisme de l'argent-dette par l'adoption du modèle de société patriarcale depuis de nombreux siècles. Ainsi, l'archétype de la Déesse Mère a été réprimé, avec comme conséquence l'apparition des deux ombres qui lui sont associées et qui constituent les deux piliers de notre économie: la cupidité et la rareté.
Il est important de comprendre le paradigme jungien archétype/ombre, paradigme qu'utilise Bernard Lietaer dans sa compréhension du phénomène monétaire.